Note de la fic : Non notée

Fatale Entreinte


Par : TheCowardlyDog
Genre : Fantastique
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1


Publié le 22/11/2009 à 15:48:24 par TheCowardlyDog

Voici donc, ce que l'on pourrait appeler un conte de fée, parti de rien, sur un coup de tête, juste " à cause " d'une simple phrases.
Mais bon, je vais vous raconter tout ça non plus :o))

PS : Faute dans le titre, navré...

( Si vous avez Facebook... Je vous en donne le lien, car le site ne supporte pas l'alphabet cyrillique alors que j'ai écrit les noms propres en Russe, ce qui me tient particulièrement à cœur.
http://www.facebook.com/note.php?note_id=182812655138 )






Il était une fois, dans un lointain royaume Nordique où régnait une neige éternelle, une douce Princesse répondant au nom mélodieux d'Olga. Elle était d'une beauté que la Perfection elle-même était incapable d'égaler. Lorsque, de sa démarche gracieuse, elle parcourait son blanc pays, de radieuses fleurs poussaient sous la plante de ses pieds en harmonie avec le doux tapis immaculé, et c'est ainsi que ses Terres, aussi froidement hostiles qu'elles furent, étaient boisées comme la plus exotique des forêts.

Ce pays se situait dans le seul lieu du Monde où le soleil ne se levait jamais, c'est pourquoi ces régions du Nord étaient vouées à demeurer assombries par l'obscurité de la nuit sempiternelle. Cependant, à elle seule, la splendide Princesse enfreignait cette loi immémoriale de la Nature. Car, lorsque face à la Lune ondulait sa douce chevelure blonde, la lumière jaillissait de part et d'autre d'elle et illuminait son peuple qui, par conséquent, l'idolâtrait.
Et, lorsque la nuit était demandée, il lui suffisait de mettre un couvre-chef, qui bien sûr était enchanté, et sa lumière faiblissait assez pour n'illuminer que le lieu où elle se trouvait. Jamais elle ne put dormir dans le noir, mais, ayant vécu ainsi depuis sa naissance, cela ne l'avait jamais gênée.

Mais, comme toutes resplendissantes princesses qui se respectent, elle attirait donc la rancœur et la jalousie de vieilles sorcières aigries, aux sentiments plus froids encore que le vent éternel qui soufflait sur le pays enneigé. C'est pourquoi, un triste soir, une maléfique femme aux pouvoirs presque incommensurables lui rendit visite en son modeste palais. Poussée par sa nature de magicienne noire, son courroux éternel s'abattit sur la pauvre Olga, qui, candide et innocente, ne put rien faire pour éviter le drame.
Une terrible malédiction, non, un sort ignoble, non, un odieux maléfice ! lui fut jeté. Satisfaite de son horrible méfait, la sorcière l'informa :
«Jamais l'Amour tu ne connaîtras. Tout contact physique avec toi sera un poison fatal. La seule façon de briser ce sort, c'est d'enlacer l'homme que tu chériras plus que tout autre et par conséquent, de le mener vers une mort certaine...»
Puis, dans un noir nuage d'une fumée malfaisante, elle s'en alla, et son ricanement d'adieu accompagna de son écho les tristes sanglots de la royale fille.

Olga décida donc de ne jamais chercher l'Amour. Résignée à vivre dans la solitude, elle se cloîtra dans sa demeure, fermant portes, volets et fenêtres. C'est ainsi que l'infinie nuit installa à nouveau sa noire coupole tachetée de blanc au dessus du royaume Nordique. Plus personne ne vit la Princesse ni ne put entrer en contact avec elle.

Jusqu'au jour où le divin Monarque atteignit presque la fin de sa vie. La Reine étant déjà décédée, il était le dernier à gouverner le pays. C'est pourquoi il demanda à la Princesse de lui succéder. Mais avant tout, elle devait se trouver un mari qui pourrait l'aider à surmonter ses nouvelles responsabilités en devenant le nouveau Roi. La jeune fille ne sut que dire, sachant que cela était impossible. Elle qui ne l'avait encore jamais fait, elle faillit conter l'histoire de sa malédiction à son père ; mais quoi de pire que d'annoncer à un homme mourant que sa lignée se termine maintenant ? Quoi de pire que, sur son lit de mort, lui dire que sa fille vit le pire des malheurs ?

C'est pourquoi elle ne put l'empêcher d'organiser une rencontre avec divers prétendants. Par chance pour eux, aucun ne lui plut. Mais le Roi, obstiné, se décida à mettre en œuvre un odieux mariage arrangé. Olga, bien évidemment, refusa catégoriquement. Elle était têtue – et avait ses raisons de l'être – mais le Monarque l'était, Ô malheur, encore plus. C'est pourquoi la jeune fille n'eut d'autre solution que de prendre la fuite, sans rien emporter avec elle. Elle sortait pour la première fois du palais depuis des années, mais cependant, tout le monde aurait été capable de la reconnaître, grâce à sa chevelure flamboyante dont on parlait même dans les livres d'histoire, et qui aujourd'hui ramenait la lueur du jour dans l'intégralité du pays.

C'est pourquoi un jeune Nordique, Vincent, qui était tout à fait bel homme et plein de bonnes intentions, ne s'inquiéta pas de ses raisons et accepta sans attendre de l'aider à s'enfuir. La Princesse lui ordonna de ne pas l'approcher ; il ne s'en vexa absolument pas et obéit, dévoué pour son Royaume et charmé par la Dame. Fort intelligent, il connaissait les alentours par cœur, et lui indiqua les chemins les plus sûrs, les mieux dissimulés et les moins fréquentés. Il voulut l'accompagner tout au long de sa fugue, et Olga ne put l'en dissuader.

Il était évident que l'homme s'était épris de la fille. Et, au long de ce périple dangereux, il fit preuve d'un grand nombre de bonnes qualités qui les sauvèrent à plusieurs reprises. Son habilité à repousser les bêtes sauvages, éviter les gardes dépêchés par le Roi pour les retrouver, à emprunter des chemins où l'on ne pourrait même pas apercevoir un fil de ses soyeux cheveux, brillant de mille feux, amenèrent la Princesse, à «contrecœur», à s'éprendre à son tour de lui. Rapidement, ils eurent donc du mal à rester si éloignés. Les sentiments que l'un avait envers l'autre tombant sous le sens, Vincent finit par s'indigner. Pourquoi, malgré leur Amour, ne voulait-elle pas qu'ils soient séparés ne serait-ce que de moins d'un mètre ?
C'est pourquoi, un soir, il prit la décision de l'approcher, et de lui déclarer ainsi sa flamme. Étonnée qu'il se mette à venir vers elle, Olga se tint d'abord immobile. Puis le jeune homme, la voyant marcher à reculons, s'arrêta. Il ne comprenait toujours pas, mais voulut quand même lui dire ce qu'il avait sur le cœur :

«Je vous aime, Olga.»

La Princesse, au grand dam du Nordique, se mit à éclater en sanglots. Il resta pantois, figé dans la neige, les jambes gelées non par le froid mais par sa déception. La jeune fille s'inclina, prononça de rapides excuses entrecoupées de sanglots, et s'en alla en toute hâte, laissant Vincent, le cœur brisé, dans une solitude glacée.

Pourquoi n'avait-elle pas le droit d'Aimer ? Pourquoi avait-on décidé de lui interdire cela ? Pourquoi ne pouvait-elle donc pas vivre le grand Amour avec l'homme qu'elle aimait ? Soit elle le tuait, soit elle lui brisait le cœur... Dans les deux cas, elle finissait elle-même par sombrer dans la folie pure, et c'est ce qui advint. Elle enragea tellement qu'elle décida dans son désarroi que si elle n'avait pas le droit de vivre l'Amour, alors aucune femme ne le pourrait. Elle posa sa main mortelle sur le visage de chaque garde qu'elle rencontra sur sa route et décima la population masculine de chaque village qu'elle traversa.

De son côté, Vincent l'avait suivie. Son Amour et sa passion lui permirent de ne pas abandonner. Il contempla avec tristesse les cadavres des gardes sur sa route, qui étaient étrangement morts sans subir aucune blessure, et apprit avec désespoir, selon les paroles des nombreuses veuves en deuil, dans chaque village qu'il visita, que la Princesse était allée voir tous les hommes et que ceux-ci en étaient décédés.
C'est ainsi que le jeune amoureux comprit. Il sut comment toutes ces personnes furent tuées. Il devina, maintenant seulement, pourquoi Olga refusait de l'approcher...
Ce qui lui donna encore plus de courage. Maintenant, il était résolu à donner sa vie pour retrouver cette femme qui vivait dans le malheur.

La royale fille sortit d'ailleurs peu après de sa sombre folie meurtrière. Évidemment, elle se souvint de ses actes, et sa culpabilité fut infinie. Qu'est-ce donc qu'une Princesse qui décime elle-même son Royaume ? C'est pire qu'une sorcière ! Coupable de crimes et de trahison, elle se rendit au château, empruntant les routes sûres que lui avait montrées l'homme qu'elle aimait. Elle se rendit donc secrètement au chevet de son père agonisant. Quelle ne fut pas la surprise de celui-ci quand il vit sa fille se poignarder sous ses yeux après lui avoir présenté des excuses presque interminables. Lui, vieil homme à la blanche barbe, dépérissant dans un lit de soie, contemplait impuissant la mort de sa fille, si jeune. Elle allait mourir avant lui...

Alors que la riche moquette de la chambre Royale se teintait du sang de la Princesse et des larmes de celle-ci, que la couette du roi s'imbibait des pleurs de ce dernier, un fringuant jeune homme repoussa la porte d'entrée avec fougue. Paraissant presque chevalier, se découpant dans l'encadrement en bois verni, il resta paralysé face à la mort future de son Amour.

Celle-ci le regarda, mais sa vision était troublée par ses larmes. Quelle tristesse de ne pouvoir apercevoir correctement son amant avant sa mort... Elle tituba lentement vers lui, puis se mit à tomber.
Mais, rapide, celui-ci se précipita vers la Princesse pour la retenir dans sa chute. A peine sa peau effleura presque celle de la jeune fille qu'il sut qu'il allait lui arriver. Il sentit une sorte de poison brûlant le caresser.
Il l'enlaça, résigné face à la Mort, et ils sombrèrent tous deux sur la moquette divinement ouvragée.
C'est enlacés, larmes mélangées et lèvres collées qu'ils s'accompagnèrent tous deux dans la Mort...



Mais, personne n'ignore que, comme dans tout conte de fée qui se respecte, les baisers ont un pouvoir surnaturel. Le pouvoir suprême d'offrir la Vie à quelqu'un. Et c'est en s'entrebaisant fatalement qu'entre eux, ils se ressuscitèrent...
Bras dans les bras, ils se réveillèrent joyeux. Ils ne furent morts que le temps de frotter leurs lèvres les unes aux autres. Ils sourirent avec un air complice et se regardèrent malicieusement.

Ils avaient beau se toucher, tous deux étaient en vie. La malédiction était donc bel et bien brisée. Ils se relevèrent, main dans la main. Le Monarque, ayant pu admirer la beauté de la scène, s'en alla alors dans un autre monde, le sourire aux lèvres, l'âme en paix. Ses obsèques, joyeuses, furent célébrées en même temps que le mariage des deux jeunes gens.

La Lumière enflammée de la jeune fille alluma la Joie de chacun, la Beauté éclatante du jeune homme réconforta les veuves meurtries, et l'ardent Amour du couple fit fondre la neige, créant ainsi une véritable mer au milieu de ce pays du Nord.
Avec l'aide du Peuple, ils firent construire un magnifique navire en bois de cerisier. Des branches parsemées de fleurs étoilaient encore la coque, et leurs pétales rosés s'envolaient gracieusement dans le sillage du bateau, tels une myriade d'oisillons roses qui prenaient pour la première fois leur envol, et retombaient lentement pour flotter à la surface de l'eau chaude d'Amour de la Mer du Nord.
Ensuite, ceux-ci sombraient lentement dans les abysses pour faire naître, profondément enfouis, des rosiers qui embaumaient les fonds marins et donnaient goût aux poissons qui furent désormais la base de chaque repas Nordique.
Tous deux embarquèrent et ils traversèrent de part et d'autre le Royaume dans un magnifique voyage de noces.
C'est ainsi que, même s'ils étaient le Soleil de ce pays, ils firent la plus romantique Lune de miel qui soit.

« Il vécurent heureux, et eurent beaucoup d'enfants» !


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