Mélancholia
Par : -AtantoinE-
Genre : Sentimental
Status : Terminée
Note :
Chapitre 4
Publié le 21/10/09 à 17:54:09 par -AtantoinE-
IV
Aujourd’hui, nous avions rendez-vous au cinéma. Je l’avoue, je n’étais pas très cinéphile, mais vous vous doutez bien de mon ambition à ce moment-là… Il fallait que je lui avoue tout. Je n’aime pas être amoureux. Je n’ai jamais eu de chance dans ce domaine-là. Maintenant que je ne pouvais plus faire marche arrière, je me devais d’apaiser mes pensées. Voilà quelques semaines que je me réveille en sursaut après avoir souffert d’un rêve pourtant si réel. Des semaines que je passe mes journées de cours la tête dans les nuages, dans la Lune. Les paroles des profs glissent dans mes oreilles pour en ressortir de l’autre côté. Des semaines que j’écoute plus. Que j’entends. Des semaines que j’ai l’impression de perdre mon temps quand je ne suis pas à ses côtés. Cela fait si longtemps que je n’ai pas aimé… Je crois que ça me manquait. Lorsque je déprime, que je suis abattu par la tristesse, qui sévit toujours une fois seul, que le chagrin commence à me noyer… Alors, au fond de moi, je me sens bien. Une infime partie de mon corps trouve plaisir à ce mal. D’un certain côté, j’aimerais tant rompre cette solitude, que le quotidien ne cesse de me rappeler ; et puis de l’autre, un spectre agit sur mes pensées pour que je reste seul. Pour toujours. Que je ne connaisse jamais l’amour, toujours la souffrance.
Je balayais rapidement ces idées noires lorsque je vis Tina arriver. Elle était un peu en retard, mais comment lui en vouloir ? Elle était toujours aussi magnifique. Il lui arrivait parfois de faire une petite moue, sur son visage, qui la rendait encore plus mignonne. Si j’avais pu, j’aurai fondu.
On s’est salués, puis je l’ai laissé choisir le film. Qu’est-ce que je me foutais de savoir ce qu’on allait regarder… Tout ce qui m’importer, c’était d’être à ses côtés, même si ce n’est que pour une heure. Ce n’est que dans ces moments-là que je me sens bien.
Voilà, elle avait choisi le film, nous étions installés devant le grand écran, silencieux, le film commençait. Je la voyais rire, toute émerveillée par les scènes qui se succédaient. C’était beau.
-------------------------------
C’était beau, oui. J’avais un très bon copain, peut-être un peu prétentieux, à l’époque, et que j’ai aujourd’hui perdu de vu. On était en salle informatique. On pouvait jouer à pleins de petits jeux, c’était marrant. Là-dessus, ce copain se met à jouer à un jeu dans le genre de ‘‘Snake’’ , avec un serpent qui doit manger des pommes… Tina était là. Elle regardait. Lui était de plus en plus concentré, jusqu’au dernier niveau. Il mangea alors la dernière pomme, et se reposa sur le dossier de sa chaise, fier d’avoir fini le jeu. Tina était émerveillée, et n’en tarissait plus d’éloges sur lui. Moi, j’étais juste à côté, sur le même jeu. A ce moment-là, j’ai été jaloux. J’ai voulu moi aussi avoir autant de belles louanges. Alors j’ai rapidement terminé le jeu, moi aussi et, tout fier, j’ai lui ai montré que ce n’était pas si difficile que ça.
Je n’ai eu droit qu’à un simple ‘‘Ah ouais.’’.
-------------------------------
-Ah ouais ?
Voilà ce qu’elle m’a répondu lorsque je lui ai dit que j’avais quelque chose d’important à lui annoncer. Nous étions alors dehors, le film était terminé, je n’avais évidemment rien suivi. J’attendais juste ce moment :
-Oui. Tina, ça fait très longtemps qu’on se connaît, on s’est un peu perdu de vue, c’était dommage… Maintenant que je t’ai là, en face de moi, que j’ai vu que les années qui ont passé t’ont rendu si splendide… J’aimerais vraiment… Qu’on soit plus proche. Je ne sais pas si je t’ennuie, ou si tu as déjà quelqu’un, quelque part, qui t’attend, mais…
J’ai voulu me justifier. Je me suis arrêté en plein milieu de ma phrase lorsque je m’en suis rendu compte, ce qui ne laissa pas vraiment de marge de manœuvre pour Tina. Elle me regardait un peu dubitative, ouvrant la bouche, semblant vouloir chercher ses mots. Mais ne les trouvant pas, elle me dit simplement :
-Je suis désolée. Je ne peux pas, je dois partir. Je suis désolée…
En disant cela, elle avait mis sa main sur son cœur. Elle me fit un baiser sur la joue en souriant, puis s’éloigna. J’ai cru entendre un soupir lorsqu’elle s’est retournée. Non. Il y avait autre chose… Encore ce mystérieux cliquetis métallique… Peu importe. Moi je restais là, debout, seul, immobile. L’orage avait tonné, la pluie commença à tomber. Je regardais l’horizon, où je ne voyais rien de bien certain. Les passants me bousculaient un peu. Je gênais le passage, mais je m’en fichais. Je ne savais plus trop quoi penser. Dans ma poche, ma main rencontra alors des pétales. C’était le bougainvillier que Tina m’avait offert la veille. Je regardais la fleur, je la sentais… Forcément, elle avait perdue de sa superbe. Je le portais alors à mon regard, et la lâcha dans le vide. Elle fut portée un instant par le vent, puis tomba sur le trottoir, loin de mon regard. Je crois que je n’ai jamais été aussi amoureux.
Oui, le vent soufflait fort, ce jour-là, et la pluie avait mis tout le monde à l’intérieur. Moi je restais dehors, dans ce monde pluvieux, sombre, moche… noir. J’étais bien. J’aime lorsqu’il fait ce temps-là… Sans doute parce qu’il me ressemble.
Aujourd’hui, nous avions rendez-vous au cinéma. Je l’avoue, je n’étais pas très cinéphile, mais vous vous doutez bien de mon ambition à ce moment-là… Il fallait que je lui avoue tout. Je n’aime pas être amoureux. Je n’ai jamais eu de chance dans ce domaine-là. Maintenant que je ne pouvais plus faire marche arrière, je me devais d’apaiser mes pensées. Voilà quelques semaines que je me réveille en sursaut après avoir souffert d’un rêve pourtant si réel. Des semaines que je passe mes journées de cours la tête dans les nuages, dans la Lune. Les paroles des profs glissent dans mes oreilles pour en ressortir de l’autre côté. Des semaines que j’écoute plus. Que j’entends. Des semaines que j’ai l’impression de perdre mon temps quand je ne suis pas à ses côtés. Cela fait si longtemps que je n’ai pas aimé… Je crois que ça me manquait. Lorsque je déprime, que je suis abattu par la tristesse, qui sévit toujours une fois seul, que le chagrin commence à me noyer… Alors, au fond de moi, je me sens bien. Une infime partie de mon corps trouve plaisir à ce mal. D’un certain côté, j’aimerais tant rompre cette solitude, que le quotidien ne cesse de me rappeler ; et puis de l’autre, un spectre agit sur mes pensées pour que je reste seul. Pour toujours. Que je ne connaisse jamais l’amour, toujours la souffrance.
Je balayais rapidement ces idées noires lorsque je vis Tina arriver. Elle était un peu en retard, mais comment lui en vouloir ? Elle était toujours aussi magnifique. Il lui arrivait parfois de faire une petite moue, sur son visage, qui la rendait encore plus mignonne. Si j’avais pu, j’aurai fondu.
On s’est salués, puis je l’ai laissé choisir le film. Qu’est-ce que je me foutais de savoir ce qu’on allait regarder… Tout ce qui m’importer, c’était d’être à ses côtés, même si ce n’est que pour une heure. Ce n’est que dans ces moments-là que je me sens bien.
Voilà, elle avait choisi le film, nous étions installés devant le grand écran, silencieux, le film commençait. Je la voyais rire, toute émerveillée par les scènes qui se succédaient. C’était beau.
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C’était beau, oui. J’avais un très bon copain, peut-être un peu prétentieux, à l’époque, et que j’ai aujourd’hui perdu de vu. On était en salle informatique. On pouvait jouer à pleins de petits jeux, c’était marrant. Là-dessus, ce copain se met à jouer à un jeu dans le genre de ‘‘Snake’’ , avec un serpent qui doit manger des pommes… Tina était là. Elle regardait. Lui était de plus en plus concentré, jusqu’au dernier niveau. Il mangea alors la dernière pomme, et se reposa sur le dossier de sa chaise, fier d’avoir fini le jeu. Tina était émerveillée, et n’en tarissait plus d’éloges sur lui. Moi, j’étais juste à côté, sur le même jeu. A ce moment-là, j’ai été jaloux. J’ai voulu moi aussi avoir autant de belles louanges. Alors j’ai rapidement terminé le jeu, moi aussi et, tout fier, j’ai lui ai montré que ce n’était pas si difficile que ça.
Je n’ai eu droit qu’à un simple ‘‘Ah ouais.’’.
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-Ah ouais ?
Voilà ce qu’elle m’a répondu lorsque je lui ai dit que j’avais quelque chose d’important à lui annoncer. Nous étions alors dehors, le film était terminé, je n’avais évidemment rien suivi. J’attendais juste ce moment :
-Oui. Tina, ça fait très longtemps qu’on se connaît, on s’est un peu perdu de vue, c’était dommage… Maintenant que je t’ai là, en face de moi, que j’ai vu que les années qui ont passé t’ont rendu si splendide… J’aimerais vraiment… Qu’on soit plus proche. Je ne sais pas si je t’ennuie, ou si tu as déjà quelqu’un, quelque part, qui t’attend, mais…
J’ai voulu me justifier. Je me suis arrêté en plein milieu de ma phrase lorsque je m’en suis rendu compte, ce qui ne laissa pas vraiment de marge de manœuvre pour Tina. Elle me regardait un peu dubitative, ouvrant la bouche, semblant vouloir chercher ses mots. Mais ne les trouvant pas, elle me dit simplement :
-Je suis désolée. Je ne peux pas, je dois partir. Je suis désolée…
En disant cela, elle avait mis sa main sur son cœur. Elle me fit un baiser sur la joue en souriant, puis s’éloigna. J’ai cru entendre un soupir lorsqu’elle s’est retournée. Non. Il y avait autre chose… Encore ce mystérieux cliquetis métallique… Peu importe. Moi je restais là, debout, seul, immobile. L’orage avait tonné, la pluie commença à tomber. Je regardais l’horizon, où je ne voyais rien de bien certain. Les passants me bousculaient un peu. Je gênais le passage, mais je m’en fichais. Je ne savais plus trop quoi penser. Dans ma poche, ma main rencontra alors des pétales. C’était le bougainvillier que Tina m’avait offert la veille. Je regardais la fleur, je la sentais… Forcément, elle avait perdue de sa superbe. Je le portais alors à mon regard, et la lâcha dans le vide. Elle fut portée un instant par le vent, puis tomba sur le trottoir, loin de mon regard. Je crois que je n’ai jamais été aussi amoureux.
Oui, le vent soufflait fort, ce jour-là, et la pluie avait mis tout le monde à l’intérieur. Moi je restais dehors, dans ce monde pluvieux, sombre, moche… noir. J’étais bien. J’aime lorsqu’il fait ce temps-là… Sans doute parce qu’il me ressemble.
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