La lecture.


Pour nourrir l’expression il fallait nourrir l’esprit. L’imagination. Le vocabulaire. C’est tout ce qu’a pu m’apporter la lecture sous toutes ses formes. De ses débuts vacillants appuyés par Ratus le rat vert et Belo le gros chat, en passant par les ingrédients et composants des boîtes de céréales et de produits ménagers, pour finir par les romans de fantasy.

Il paraît que j’ai beaucoup pesté pour apprendre à lire. Cela avait duré deux semaines avant que je m’y plonge ensuite avec délectation. Chaque lecture était la porte ouverte sur un nouveau monde et de nouvelles possibilités. Qui n’a pas aimé découvrir les contes de Grimm ? Perrault ? Ou encore Andersen ?

Un de ceux-ci savait tout particulièrement ravir mes papilles de jeune lectrice. Certainement intitulé « Les fées » ou quelque chose dans ce goût, il décrivait à merveille une jeune femme aidé par ses tantes les fées qui savaient lui concocter de sublimes toilettes de Dame à partir d’un bracelet de noisettes et d’une robe de chiffons. Un conte qui appelle au rêve pour une petite fille de sept ans.


Lors de mon déménagement en Allemagne à l'âge de huit ans, j'avais pu découvrir une auteure qui m'a fascinée. Jean M. Auel. qui est la mère d'une série de fiction préhistorique intitulée « Les enfants de la Terre ». L'héroïne principale est une jeune femme de Neandertal qui grandit parmi des hommes de Cro-magnons. Ayla est une femme forte, indépendante et qui a toujours su traverser les épreuves qui ont été sur son chemin : de la séparation précoce avec ses parents à la perte de son fils, jusqu'au renvoi par sa tribu et à son isolement forcé prolongé… Elle s'en est toujours sortie, plus forte que jamais. J'imagine que cette figure a pu être inspirante pour l'enfant que j'étais et a contribué à mon intérêt pour cette période historique. J'en étais même arrivée à en reproduire une scène sous forme de maquette : une armature en fil de fer surmontée de papiers journaux encollés. C'est incroyable à quel point les jeunes enfants peuvent être passionnés par un sujet…

La lecture n'était pas seulement une activité solitaire. Dès mon plus jeune âge mes parents m'ont fait fréquenter des livres. Que ça soit des imagiers en tous genres, des bandes dessinées ou des albums de littérature jeunesse, il y avait de tout à la maison. C'est une chance inestimable que d'avoir eu un père grand lecteur et une mère soucieuse de notre éducation. Je n'oublierai ainsi jamais les moments partagés à l’heure du coucher : le rituel de l'histoire du soir. Piochée dans un recueil du Père castor ou dans un répertoire d'histoires courtes, elle avait toujours son petit effet et était attendue avec impatience.
Si ça n'était pas tiré d'un livre, elle était inventée par mon père ou ma mère. Que les protagonistes étaient fictifs ou tirés de notre quotidien, c'était une autre façon de nous emmener dans l'imaginaire.

À l'heure actuelle je continue encore de dévorer des pavés et séries de bouquins fantastiques ou de science-fiction. Merci à vous, Papa, Maman.