«  écarte-toi du sentier »

Carmen avait dix-sept ans, elle était toujours vêtue de rouge, sa robe et ses bottes l'étaient, elle avait aussi une peau très pâle et de longs cheveux noirs. Un jour, on l'envoya rendre visite chez sa grand-mère, qui vivait à l'écart du village, au coeur de la forêt.
Après s'être habillée comme à son habitude; une tenue qui ne laissait aucun garçon indifférent. Elle était comme tant d'autres filles de son âge : Attirante, provocatrice mais sexuellement inexpérimentée, elle ne se souciait pas des risques qu'elle courait. La jeune fille commença donc sa marche, s'éloignant peu à peu du village. Les anciens lui avaient dit de ne pas s'écarter de la route, de ne jamais s'aventurer en forêt. Alors, elle marchait, encore et toujours. Après des heures de route, elle crûe apercevoir une autre fille, vêtue d'une robe blanche, qui disparut dans les bois. L'envie de s'y aventurer était de plus en plus forte, elle ne tarda pas à céder à la tentation.
Elle s'éloignait de plus en plus de la route, si bien qu'elle ne la voyait plus, elle errait dans la forêt, aux milieux de tout ces arbres qui se ressemblent. Elle failli trébucher sur un objet, elle se retourna et le ramassa. C'était un vieux disque d'un chanteur mort. «  Chouette, se dit-elle. J'ai la musique, mais où est la bière ? ». Elle rangea sa trouvaille dans son panier et reprit sa « route » à elle.

La forêt semblait être un tapis qui se déroulait à l'infini, tout devenait de plus en plus sombre autour d'elle, puis, derrière des buissons, elle arriva dans une clairière. «  Si j'étais une plante, je serais une fleur. Mais il n'y en aurait qu'une, pensa-t-elle en observant les quelques fleurs rouges entourées d'une herbe grise et terne. Malgré le fait qu'elle soit perdue, elle souhaitait en découvrir davantage, elle voulait tout connaître de cette mystérieuse forêt.
Elle tourna en rond pendant des heures entières, ramassant en chemin un chapeau et une bouteille de verre vide, elle n'était pas seule : quelqu'un était passé là, il était sans doute ivre et s'est écroulé au sol, d'où le fait qu'il est perdu son couvre-chef et, un animal affamé aurait manger le reste. «C'est fun » comme elle disait.
Carmen vit une fois de plus la fille en blanc, elle se mit à courir pour la rattraper, les arbres défilaient de plus en plus vite, tout autour d'elle devenait de plus en plus sombre et inquiétant, puis, devant les restes d'une cabane, le spectre blanc s'évanouit. Le chaperon rouge inspecta la cabane et y découvrit une baignoire encore pleine, elle y plongea sa main.
«  Un peu de savon et la baignoire est encore chaude et humide, déclara-t-elle. Il y a bien quelqu'un ici. »
Elle reprit sa route vers l'inconnu, et, dans les ténèbres de la forêt, elle aperçut au loin les lueurs d'un feu. Elle courut jusqu'à sa source, c'était un feu de camps autour duquel se trouvait un homme blond qui tenait une hache et de un pack de bière était à ses pieds. Il devait avoir besoin de bois. Carmen s'approcha de lui et enfila à l'inconnu le chapeau qu'elle avait trouvé auparavant, il n'y eut aucune réaction. Elle prit place à ses côtés.

« - Le feu caresse chaleureusement ma peau. Dit-elle. J'en ai le sang qui bouillonne. La bière semble fraîche. Vous m'en donnez ? »

Et l'inconnu lui offrit la boisson, elle la finit d'un trait et pose la bouteille,
« - Jusqu'à ce jour, j'étais pure. Déclara-t-elle. Je veux explorer votre tente qui est malheureusement fermée. »

Et le blondinet la prit par la main, se leva et l'entraina dans sa tente.


Un groupe de jeunes garçons avait décidé d'aller chez la grand-mère de Carmen pour prendre des nouvelles, ils prirent eux aussi le sentier. Après deux heures de marche, ils firent une effroyable découverte. La jeune fille était nue, le corps recouvert de sang et séparé de sa tête, sur le sol était écrit « Il fallait rester sur la route, elle a trouvé son loup ».



Pas de vidéo, j'vous laisse méditer sur le texte. :troll: