Bon ok. Comme me disait mon second moi tout à l'heure, "accepte les contraintes de la vie et sers toi en pour progresser." Donc je fais le point : Impossible d'aller aux flics, impossible d'aller chez moi ( pas de thunes pour payer un taxi, c'est con ça aussi ), pas d'argent pour aller dans un vieil hôtel pour y passer le temps, pas possible d'aller chez les voisins vu le regard noir que certains me jettent.

Elle veut jouer à ça, pas de problèmes. En tout cas, je n'irai jamais dormir dehors sans avoir rien préparer, on est pas en randonnée bordel, je vais dormir juste devant la porte, ça fait chien chien mais il fait moins frais que dehors en tout cas, c'est déjà ça.

...

Le sommeil a été rude, j'ai mal partout, surtout au dos et à la nuque, putain j'étais recroquevillé sur moi-même, limite en position foetale, c'est pas joli à voir. Alors que mes yeux s'ouvraient tout doucement, j'ai senti quelque chose sur mon épaule qui m'empêchait de me relever, et une voix juste derrière :

- Alors, bien dormie ? Me dit une voix ironique et manipulatrice.

Conscient, je vois ma nouvelle coloc', debout à l'entrée de la porte, tenant un portable à la main pour me photographié en mauvaise posture, son pied posé sur mon épaule...

- putain mais c'est quoi... Ce... argh mes yeux...

Sans adresser un mot de plus, elle rentre. Je fais pareil, je me précipite vers une seule chose, mon p'tit lit douillet pour dormir convenablement, c'est pas humain de dormir sur le sol en caillant comme un glaçon...

L'après-midi, me voilà réveillé. J'go prendre ma douche et des céréales, d'après ce que j'ai vu, elle n'a rien touché dans ma chambre, mes affaires sont là où elles étaient hier, nickel.

Bon là y'a deux solutions : Soit je commence par m'ouvrir à elle et à entamer une discussion entre deux personnes majeures et responsable, soit je rentre dans son petit jeu pour lui montrer lequel à le plus de vices cachés... Je vaux mieux que ça, va pour le dialogue.

Allongée sur son canapé, elle regarde la télé droit devant elle. Sans même prévenir, je pique une chaise pour la poser juste devant elle, et en prenant soin d'éteindre la télé, pour montrer que j'existe quand même.

Maintenant je peux enfin la voir directement toute entière, une jeune femme brune, aux cheveux longs, noirs et lisses, lui arrivant probablement aux hanches, un débardeur rose clair lui moule parfaitement la poitrine et un minishort fait ressortir ses longues jambes fines et légèrement grasses, faisant ainsi tout le charme de son corps.

Elle attend, l'air pensive, me regardant comme on regarde un vieux vêtement avant de le jeter. Je me lance, après tout, si je n'engage rien, j'ai l'impression qu'elle ne fera rien non plus.

- Salut ! Je m'appelle Alex, j'ai 18 ans ! Né à
- Me prend pas pour une idiote c'est bon, je déteste ça ! Parle moi sérieusement un peu.
- Tu veux que je m'excuse ?
- Ce serait un bon début...

Elle m'a méprisé, mais elle veut que je m'excuse ? J'ai passé la nuit à dormir sur le sol, elle veut que je m'excuse ? J'ai été pris en photo en plein délit de victimisation par sa faute, et elle veut que je m'excuse ?

- Euh. Nan mais là je t'arrête tout de suite putain de bordel de merde ! Pourquoi t'es une chieuse ! Voilà, au bout d'un moment faut se POSER LES VRAIS QUESTIONS !

C'est dit. Tout ce qu'il faut, c'est attendre sa réponse. En tout cas, vu la tête outrée et choquée qu'elle tire, ça risque de promettre...