Le Secret
Par : Barnaclus
Genre : Horreur , Sayks
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 1
Publié le 26/09/16 à 23:06:40 par Barnaclus
Le secret
L'orage grondait ce soir là, Arthur n'arrivait pas à trouver le sommeil. Son esprit était tourmenté par le bruit assourdissant du tonnerre conjugué à sa peur de la solitude. Il vivait seul dans un appartement cossu, mais éprouvait le besoin constant d'être entouré d'humains, qu'ils soient hommes, femmes, amis ou ennemis. Sa peur la plus profonde était de se retrouver évincé de la société, il avait peur de ce qu'il pourrait commettre sans cette barrière morale qu'est la société.
Depuis tout petit, il vivait avec la Bête en lui, Elle sommeillait dans son cerveau, sain au premier abord, mais rongé de l'intérieur par un mal constant qui grandissait de jour en jour.
Elle avait déjà fait surface durant son enfance, l'incitant à démolir le portrait d'autres enfants ou encore à se détester de longues heures durant, dans son lit ou bien devant le miroir avant que le sommeil ne l'emporte vers des mondes toujours plus étranges.
Il évitait ainsi toujours l'affrontement, qu'il soit verbal ou physique, de peur qu'Elle ne refasse surface, de peur de perdre le contrôle de ses actes et commettre l'irréparable. Arthur ne croyait pas, du moins pas dans les préceptes religieux existant, il se considérait à la fois comme Dieu et le Diable, capable des pires vices comme des meilleurs actes. Il avait une fois sauvé la vie à un enfant qui se noyait, mais avait fantasmé par la suite de poursuivre l’œuvre de la Faucheuse en l''étranglant. Il s'imaginait apposer son étreinte sur la gorge encore suffocante de cet enfant, broyer son cou jusqu'à entendre la nuque se briser, et manger son cadavre.
Au moment précis ou ces pensées traversaient son esprit, il sentit la Bête tenter de prendre le contrôle de son corps, sentit un voile rouge se poser sur ses yeux, et un goût de métal dans la bouche. Il réussit à courir, le plus loin possible de l'enfant, afin de ne point accomplir son funeste dessein.
Arthur n'avait jamais réellement réussi à comprendre et à interpréter les émotions et sentiments de son entourage. Pour lui, il ne s'agissait que de vulgaires constructions de la société afin de s'adapter à la vie à plusieurs, ce n'était pas inné à l'homme. Il en était de même pour l'amour, qui n'était que phéromones et intérêts partagés. Le seul vrai amour à son esprit était l'amour général, l'amour du Tout. Arthur chérissait ce monde, l'adulait, c'était sa seule raison de vivre. Il aimait profondément toute chose, du plus petit grain de sable à la plus grande montagne, des hommes aux femmes, des gens, des animaux, des plantes, aux minéraux, il aimait l'Universalité en général.
Cet amour débordant était malheureusement en duel constant avec Elle. Elle le poussait à détester même les plus petits détails, à fuir la beauté, à détruire le bonheur, à se détester lui. Il était fou amoureux d'un monde qu'il haïssait par la même.
En temps normal, il arrivait assez bien à réguler ces deux flux opposés, tel un équilibre yin/yang constant, mais il La sentait, tapie au fond de lui, lui susurrant des fantasmes morbides ou obscènes, lui faisant observer des visions de carnage, de mort, d'horreur absolue. Aujourd'hui n'était tristement pas une journée normale : il travaillait comme vendeur dans un supermarché informatique depuis quelques années, et venait de se faire licencier pour avoir éclaté un clavier d'ordinateur sur la mâchoire de son supérieur, celui-là même qui tripotait les stagiaires mineures et avait même tenté d'en violer une. Pour Arthur, ce coup était largement mérité, il détestait cet homme et ne comptait pas s'en arrêter là, afin d'être sur qu'il ne recommence jamais. Au moment de l'affrontement, Arthur avait eu la même sensation que pour l'enfant qu'il avait sauvé, à la différence qu'il éprouvait un plaisir manifeste à avoir vu les dents sortir de la mandibule, le sang gicler dans le rayon du magasin, le bruit du plastique percutant l'os. Il n'éprouvait nulle culpabilité, nul remord, c'était « ce qu'il fallait faire ».
A ce moment précis, Arthur comprit : il était fait pour la violence, il aurait toujours dû courir vers elle plutôt que la réfuter et la fuir. Son absence d'émotions « normales » lui permettait de régler des problèmes que la société rechignait à faire, que ce soit par manque de moyen, peur ou complaisance. Il ne voulait ni être un super-héro, ni un justicier, il voulait seulement être lui, et permettre à la Bête de pleinement se libérer. Il avait enfin ressenti réellement quelque chose, il ne s'agissait certes que d'amour platonique, Son enveloppe physique étant confondue avec la sienne, mais il sentait des picotements, des souffles au cœur, des myriades de sensations physiques d'attirance.
En rentrant chez lui, il se décida à écrire un poème, afin d'en savoir plus sur sa curiosité malsaine. L'inspiration lui vint de suite, et il ressentait déjà un extrême plaisir en imaginant les scènes qui venaient à son esprit torturé.
Soif de sang submergeant mon esprit
Pulsions violentes, cadavres d'enfants
Putréfaction et douce nécrophilie
Corps ensanglantés et femmes se lamentant
Ces visions interdites se présentent à mes yeux
Abondant de corps pour faire mes expériences
Je rêve d'un cellier qui serait giboyeux
Et d'amener mon âme à une douce délivrance
D'infâmes pensées morbides viennent pénétrer mon âme
Et tandis que je cache un corps dans mon charnier
Je me revois encore transpercer de mes lames
Son enveloppe charnelle mainte-fois malmenée
Je joue du violon avec ses cordes vocales
Je me fais des colliers avec ses intestins
Me livrant ainsi à de malsains desseins
Tel que remplir sa bouche de ma matière fécale
En relisant son écrit, un élan incontrôlable de fou rire lui vint aussitôt, en imaginant ce texte devenir sa vie, et se surprit même à verser quelques larmes, de tristesse comme de joie. Il regrettait d'un coté ne pas avoir pensé ainsi dès son plus jeune âge, mais était cependant tellement heureux d'avoir commencé à explorer un univers bien plus large que le commun des mortels.
Il s'approcha de son ordinateur et lança Naked City à fond. Le métal d'avant-garde avait tendance à l'emplir de calme, de sérénité, et d'inspiration pour ses prochaines œuvres. Le week-end approchait à grand pas, et il se devait de le remplir constructivement. Il partit chercher du papier, des crayons, un verre de rhum et se mit au travail.
L'orage grondait ce soir là, Arthur n'arrivait pas à trouver le sommeil. Son esprit était tourmenté par le bruit assourdissant du tonnerre conjugué à sa peur de la solitude. Il vivait seul dans un appartement cossu, mais éprouvait le besoin constant d'être entouré d'humains, qu'ils soient hommes, femmes, amis ou ennemis. Sa peur la plus profonde était de se retrouver évincé de la société, il avait peur de ce qu'il pourrait commettre sans cette barrière morale qu'est la société.
Depuis tout petit, il vivait avec la Bête en lui, Elle sommeillait dans son cerveau, sain au premier abord, mais rongé de l'intérieur par un mal constant qui grandissait de jour en jour.
Elle avait déjà fait surface durant son enfance, l'incitant à démolir le portrait d'autres enfants ou encore à se détester de longues heures durant, dans son lit ou bien devant le miroir avant que le sommeil ne l'emporte vers des mondes toujours plus étranges.
Il évitait ainsi toujours l'affrontement, qu'il soit verbal ou physique, de peur qu'Elle ne refasse surface, de peur de perdre le contrôle de ses actes et commettre l'irréparable. Arthur ne croyait pas, du moins pas dans les préceptes religieux existant, il se considérait à la fois comme Dieu et le Diable, capable des pires vices comme des meilleurs actes. Il avait une fois sauvé la vie à un enfant qui se noyait, mais avait fantasmé par la suite de poursuivre l’œuvre de la Faucheuse en l''étranglant. Il s'imaginait apposer son étreinte sur la gorge encore suffocante de cet enfant, broyer son cou jusqu'à entendre la nuque se briser, et manger son cadavre.
Au moment précis ou ces pensées traversaient son esprit, il sentit la Bête tenter de prendre le contrôle de son corps, sentit un voile rouge se poser sur ses yeux, et un goût de métal dans la bouche. Il réussit à courir, le plus loin possible de l'enfant, afin de ne point accomplir son funeste dessein.
Arthur n'avait jamais réellement réussi à comprendre et à interpréter les émotions et sentiments de son entourage. Pour lui, il ne s'agissait que de vulgaires constructions de la société afin de s'adapter à la vie à plusieurs, ce n'était pas inné à l'homme. Il en était de même pour l'amour, qui n'était que phéromones et intérêts partagés. Le seul vrai amour à son esprit était l'amour général, l'amour du Tout. Arthur chérissait ce monde, l'adulait, c'était sa seule raison de vivre. Il aimait profondément toute chose, du plus petit grain de sable à la plus grande montagne, des hommes aux femmes, des gens, des animaux, des plantes, aux minéraux, il aimait l'Universalité en général.
Cet amour débordant était malheureusement en duel constant avec Elle. Elle le poussait à détester même les plus petits détails, à fuir la beauté, à détruire le bonheur, à se détester lui. Il était fou amoureux d'un monde qu'il haïssait par la même.
En temps normal, il arrivait assez bien à réguler ces deux flux opposés, tel un équilibre yin/yang constant, mais il La sentait, tapie au fond de lui, lui susurrant des fantasmes morbides ou obscènes, lui faisant observer des visions de carnage, de mort, d'horreur absolue. Aujourd'hui n'était tristement pas une journée normale : il travaillait comme vendeur dans un supermarché informatique depuis quelques années, et venait de se faire licencier pour avoir éclaté un clavier d'ordinateur sur la mâchoire de son supérieur, celui-là même qui tripotait les stagiaires mineures et avait même tenté d'en violer une. Pour Arthur, ce coup était largement mérité, il détestait cet homme et ne comptait pas s'en arrêter là, afin d'être sur qu'il ne recommence jamais. Au moment de l'affrontement, Arthur avait eu la même sensation que pour l'enfant qu'il avait sauvé, à la différence qu'il éprouvait un plaisir manifeste à avoir vu les dents sortir de la mandibule, le sang gicler dans le rayon du magasin, le bruit du plastique percutant l'os. Il n'éprouvait nulle culpabilité, nul remord, c'était « ce qu'il fallait faire ».
A ce moment précis, Arthur comprit : il était fait pour la violence, il aurait toujours dû courir vers elle plutôt que la réfuter et la fuir. Son absence d'émotions « normales » lui permettait de régler des problèmes que la société rechignait à faire, que ce soit par manque de moyen, peur ou complaisance. Il ne voulait ni être un super-héro, ni un justicier, il voulait seulement être lui, et permettre à la Bête de pleinement se libérer. Il avait enfin ressenti réellement quelque chose, il ne s'agissait certes que d'amour platonique, Son enveloppe physique étant confondue avec la sienne, mais il sentait des picotements, des souffles au cœur, des myriades de sensations physiques d'attirance.
En rentrant chez lui, il se décida à écrire un poème, afin d'en savoir plus sur sa curiosité malsaine. L'inspiration lui vint de suite, et il ressentait déjà un extrême plaisir en imaginant les scènes qui venaient à son esprit torturé.
Soif de sang submergeant mon esprit
Pulsions violentes, cadavres d'enfants
Putréfaction et douce nécrophilie
Corps ensanglantés et femmes se lamentant
Ces visions interdites se présentent à mes yeux
Abondant de corps pour faire mes expériences
Je rêve d'un cellier qui serait giboyeux
Et d'amener mon âme à une douce délivrance
D'infâmes pensées morbides viennent pénétrer mon âme
Et tandis que je cache un corps dans mon charnier
Je me revois encore transpercer de mes lames
Son enveloppe charnelle mainte-fois malmenée
Je joue du violon avec ses cordes vocales
Je me fais des colliers avec ses intestins
Me livrant ainsi à de malsains desseins
Tel que remplir sa bouche de ma matière fécale
En relisant son écrit, un élan incontrôlable de fou rire lui vint aussitôt, en imaginant ce texte devenir sa vie, et se surprit même à verser quelques larmes, de tristesse comme de joie. Il regrettait d'un coté ne pas avoir pensé ainsi dès son plus jeune âge, mais était cependant tellement heureux d'avoir commencé à explorer un univers bien plus large que le commun des mortels.
Il s'approcha de son ordinateur et lança Naked City à fond. Le métal d'avant-garde avait tendance à l'emplir de calme, de sérénité, et d'inspiration pour ses prochaines œuvres. Le week-end approchait à grand pas, et il se devait de le remplir constructivement. Il partit chercher du papier, des crayons, un verre de rhum et se mit au travail.
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