La Pierre des Contes (Spécial Noël)
Par : Loadren
Genre : Science-Fiction
Status : Terminée
Note :
Chapitre 1
La Pierre des Contes
Publié le 18/12/15 à 16:55:06 par Loadren
C’était une nuit, semblable à toutes les autres, enfants et adultes passaient et repassaient dans les rues, cherchant des magasins de jouets pour les uns, des vendeurs de parfums pour les autres... Comment ça ? Qu’est-ce qu’il lui est arrivé, à ce vieux monsieur ? Ah, c’est une longue histoire... Franchement pas assez intéressante pour qu’on s’y attarde. Reprenons. Cette nuit-là, la magie d’une célèbre fête emplissait chaque personne. Cela pouvait se ressentir dans le...
Vous n’allez pas arrêter de m’interrompre, hein ? Vous voulez savoir ce qu’il lui est arrivé, pourquoi il est habillé comme ça ? Bon... Je suis désolé, l’écrivain, mais la demande du public est la plus forte. Et bien... Allons-y, alors. Mais vous écoutez jusqu’à la fin. C’était une erreur, une grande erreur. J’avoue avoir participé à cela sans trop le vouloir, mais... Les aléas et le hasard du destin, tout ça. C’était une semaine bien avant le réveillon de Noël. « Les dieux ne jouent pas aux dés », dit-on... Et bien là, ça n’a jamais été aussi faux.
Replaçons le contexte. Je suis un narrateur, une entité vivante. Oui, j’ai une conscience, soyez-en sûr, et je suis la petite voix dans votre tête qui narre l’histoire de l’auteur. Je ne suis pas le seul, il existe plusieurs narrateurs à travers le monde. Je suis peut-être formidable, mais pas assez pour connaître toutes les langues par cœur.
Bref. Moi et certains amis narrateurs, jouant aux cartes, discutant de tout et de rien, fêtions le réveillon de Noël à l’avance. Car on le sait bien, le soir du réveillon, nous sommes appelés aux quatre coins du monde. Nous sommes juste prévoyants. Ce soir-là, le narrateur des histoires sanglantes nous proposa un petit jeu, un jeu de plateau assez plaisant, pour tout dire. Il va sans dire que tous les autres narrateurs se prennent au jeu, sauf le narrateur des contes pour enfants qui est appelé tous les soirs. Il n’arrête jamais de travailler, le pauvre.
Le jeu de plateau était plutôt simple. On aurait dit une sorte de Pictionnary, non des dessins, mais des mots à faire deviner aux joueurs de notre équipe par une histoire racontée autour de ce dernier. Pas le droit aux définitions ou autres, ce serait trop facile. Et en fonction de l’histoire, nous attribuions plus ou moins de points.
Le narrateur des histoires sanglantes nous expliqua ensuite que l’histoire serait envoyée à un écrivain en manque d’idée, si jamais elle se trouvait être assez bonne, à l’aide d’un objet qu’il a appelé la pierre des contes.
Ce fut le narrateur des histoires d’aventure qui prit la parole, assez facilement, lorsqu’il lut la carte que lui tendait son adversaire. Il prit la pierre des contes, qui se trouvait être un simple caillou brillant, voir phosphorescent.
« -L’histoire prend place dans le Moyen-Âge. À cette époque, le trône de Bretagne était fortement convoité par un nombre incalculable de Bretons, puisque personne n’était le chef à proprement parler. Des batailles sanglantes eurent lieu, simplement pour que le vainqueur puise se proclamer haut et fort Roi des Bretons et de la Bretagne. Seulement, un grand magicien du nom de...
A ce moment-là, il marqua une pause, comme pour réfléchir à un nom qui serait grandiose.
-Du nom de Merlin, respecté et craint par tous ceux qui le connaissaient de près ou de loin, convoqua les grands barons de Bretagne pour la veille de Noël. Le vieux magicien est rusé, et décide de lancer un défi aux barons sans même avoir besoin de parler. Enfoncée dans un socle de pierre, une arme attendait qu’on la remarque. Lorsque les barons la virent, ils se demandèrent ce qu’elle faisait là. Il était écrit sur le socle que seule la personne digne de régner sur le royaume de Bretagne pourrait retirer cette arme.
Les autres narrateurs acquiescèrent à cette idée, essayant de trouver le mot en même temps que l’histoire avançait.
-Les barons essayèrent les uns après les autres, mais aucun n’y arriva. Ce fut lorsqu’un jeune écuyer essaya de retirer l’arme qu’il y parvint sans difficulté. Le sourire du magicien s’allongea, et il dit à toute l’assemblée en pointant le jeune garçon du doigt : « Ce garçon est celui qui est digne de régner sur la Bretagne. Ce garçon s’appelle Arthur, et son arme... Excalibur. Reconnaissez sa valeur. » Tout le monde s’inclina face à la décision du sorcier, et Arthur devint un fort et preux chevalier, et tout le monde sait que l’arme de prédilection des chevaliers, c’est...
Un silence d’une demi-seconde se fit entendre, avant que le narrateur des contes érotiques ne prenne la parole.
-L’arme de prédilection des chevaliers... J’aurai bien une idée, mais elle est déplacée...
-C’est une épée ! Répondit le narrateur des contes modernes, sûr de lui. »
Après avoir réfléchi quelques secondes, le meneur de jeu attribua cinq points à l’histoire parce qu’elle avait su faire deviner le mot, plus un bonus de trois points que nous autres avions décidé entre nous. La pierre brilla doucement dans la paume de la main du narrateur des histoires d’aventure, et un jet de lumière s’en échappa, traversant le sol et se rendant dans le monde des humains.
« -L’histoire a l’air d’avoir plu à la pierre, sourit le narrateur des histoires sanglantes. »
Sans un mot de plus, encore une fois, la plupart acquiescèrent, moi y compris, avant que la pierre soit passée au narrateur des histoires d’horreur. Il piocha une carte, et fit une grimace quand il vit le mot qui lui était attribué.
« -Et bien, faisons avec ce que l’on a... Ce mot me rappelle ce qui a pu m’arriver dernièrement, quand j’étais chez moi, en train de me reposer. Le silence envahissait la pièce, il n’y avait que moi et moi-même, réfléchissant à tout et à rien, et à ce que je devais faire par la suite. La vie de narrateur n’est pas très compliquée, mais on peut s’accorder quelques plaisirs, comme aller dans le monde des humains et regarder ce qui nous entoure. En y arrivant, une chose commença à m’intriguer. Je me sentais observé... Pourtant, aucune créature de ce monde ne peut voir un narrateur. Nous sommes simplement des entités que les humains considèrent comme fictives. Seulement, il y avait cet homme, au regard presque noir, attendant dans une ruelle. Et je savais qu’il regardait vers moi.
Plusieurs bruits de déglutition se firent entendre.
-En m’approchant de cette ruelle, je voyais peu à peu que la chose ne pouvait regarder rien d’autre que moi. Je me mis en face de lui, et malgré le soleil splendide, je n’arrivais pas à voir son visage... Et il était grand, tellement grand. Ce fut quand je me sentis transpercé par quelque chose que je vis qu’une tentacule traversait mon corps, et pressait mon cœur. J’ai réellement senti mon essence me quitter, avant d’être rappelé dans mon monde, ici. Cet homme, il a tué des enfants, beaucoup d’enfants. Prenez pour témoins le narrateur des contes pour enfants, il a retrouvé des cadavres lorsqu’il se rendait à son travail habituel... C'est une entité qui peut tuer des narrateurs, ne me demandez pas comment. L’homme semblait porter un costume, avec une chemise. Et une chose ressemblant à un nœud papillon, mais allongé...
-Tu nous as habitués à mieux que ça, ai-je répondu. Une cravate, c’est ça ton mot ?
-Ça prouve bien que je raconte bien, non ? A-t-il répondu ensuite avec un sourire.
-Mouais... Voyons voir la pierre. »
La pierre s’illumina à nouveau, et un jet de lumière, infiniment plus petit que le précédent, surgit et s’enfonça dans le sol.
« -C’était pas génial, mais acceptable.
-Fais mieux, toi, alors ! »
Sans dire un mot de plus, j’ai pris la pierre. C’est à ce moment que les choses ont mal tourné. Autant vous dire tout de suite, je ne suis pas un narrateur spécialisé. Pas encore. Enfin bref, j’ai pris la carte, et j’ai vu écrit « Cadeaux » dessus. Je l’ai reposée, et j’ai pris mon souffle.
« -Depuis de longues années, décennies, centenaires, voire millénaires, un homme a trouvé le secret de l’immortalité. Il se nourrit de bonheur. Il a besoin du bonheur des autres pour survivre. Il cherche alors le moyen de survivre à tous les coups, même en cas de crise, même en cas de problème mondial. Il fallait trouver un moyen de concentrer tout le bonheur du monde pour qu’il puise l’avaler. Il lui vint alors une idée, celle de créer une fête, une fête appelée Noël. Lors de cette fête, la joie et la bonne humeur seraient au rendez-vous, même après une famine générale. Mais par quel moyen pouvait-on avoir le bonheur des gens ? Il tilta alors : tout le monde aime recevoir des choses, parce que c’est inattendu. Ça fait plaisir. Il popularisa alors la fête de Noël d’abord dans des petits villages chrétiens, sous le nom de « Saint Nicolas », puis peu à eu, lorsque la laïcité pris le dessus, il se renomma « Père Noël ». Il devint l’emblème d’une fête mondiale, qui lui permit de récolter tout le bonheur dont il avait besoin, et ce, juste en offrant de temps en temps des choses, en offrant des...
J’ai laissé la phrase en suspend, et quelques secondes après, les gens ont réagi.
-Cadeaux ! Fit le narrateur des histoires érotiques avant tous les autres.
-Je ne narre pas si mal que ça, hein ? Ai-je affirmé, assez content de cette histoire improvisée.
-Laissons la pierre décider. »
Après quelques secondes, rien ne se passa. Des rires commencèrent à naître autour de moi, et c’est à ce moment qu’une gerbe d’étincelles jaillit, créant ainsi le « Père Noël » dans la mémoire de tous, en une seule fois. Je l’ai ressenti en tenant la pierre. Et j’ai lancé un sourire moqueur à celui qui m’avait critiqué quelques secondes avant.
« -Ouais, donne-moi ça...
-Attends, t’es déjà passé, et je n'ai pas encore reçu mes po... »
La pierre glissa de mes mains et tomba au sol. Elle traversa ce dernier et s’échappa vers le monde des humains. Des cris de panique commencèrent dans l’assemblée de narrateurs, ne sachant pas comment faire pour la récupérer. Personne ne savait où elle avait atterri.
Tout ce qu’on sait, c’est que depuis, les narrateurs ne donnent plus d’inspiration aux écrivains, les écrivains ont de l’inspiration tout seuls, et nous ne faisons que lire les histoires. Et... Voilà ce qui est arrivé à ce vieux mendiant dans la rue, il est devenu le Père Noël lorsque la pierre lui est tombée dessus. Du moins, c’est ce qu’on dit chez les narrateurs, puisque c’est la seule explication possible. Et depuis qu’elle est sur Terre, impossible chez nous de créer des histoires, on en devient presque inexistants. Et vous nous avez balayés au rang d’entités « fictives », vous, les humains.
Je vous implore, si vous trouvez cette pierre, rendez-là nous. Qu’on puisse et finir notre jeu et retrouver notre inspiration.
Sur ce, je vais me faire taper sur les doigts si je continue à digresser de l’histoire originale, alors bon, j’y retourne...
C’était une nuit, semblable à toutes les autres, enfants et adultes passaient et repassaient dans les rues, cherchant des magasins de jouets pour les uns, des vendeurs de parfums pour les autres...
Vous n’allez pas arrêter de m’interrompre, hein ? Vous voulez savoir ce qu’il lui est arrivé, pourquoi il est habillé comme ça ? Bon... Je suis désolé, l’écrivain, mais la demande du public est la plus forte. Et bien... Allons-y, alors. Mais vous écoutez jusqu’à la fin. C’était une erreur, une grande erreur. J’avoue avoir participé à cela sans trop le vouloir, mais... Les aléas et le hasard du destin, tout ça. C’était une semaine bien avant le réveillon de Noël. « Les dieux ne jouent pas aux dés », dit-on... Et bien là, ça n’a jamais été aussi faux.
Replaçons le contexte. Je suis un narrateur, une entité vivante. Oui, j’ai une conscience, soyez-en sûr, et je suis la petite voix dans votre tête qui narre l’histoire de l’auteur. Je ne suis pas le seul, il existe plusieurs narrateurs à travers le monde. Je suis peut-être formidable, mais pas assez pour connaître toutes les langues par cœur.
Bref. Moi et certains amis narrateurs, jouant aux cartes, discutant de tout et de rien, fêtions le réveillon de Noël à l’avance. Car on le sait bien, le soir du réveillon, nous sommes appelés aux quatre coins du monde. Nous sommes juste prévoyants. Ce soir-là, le narrateur des histoires sanglantes nous proposa un petit jeu, un jeu de plateau assez plaisant, pour tout dire. Il va sans dire que tous les autres narrateurs se prennent au jeu, sauf le narrateur des contes pour enfants qui est appelé tous les soirs. Il n’arrête jamais de travailler, le pauvre.
Le jeu de plateau était plutôt simple. On aurait dit une sorte de Pictionnary, non des dessins, mais des mots à faire deviner aux joueurs de notre équipe par une histoire racontée autour de ce dernier. Pas le droit aux définitions ou autres, ce serait trop facile. Et en fonction de l’histoire, nous attribuions plus ou moins de points.
Le narrateur des histoires sanglantes nous expliqua ensuite que l’histoire serait envoyée à un écrivain en manque d’idée, si jamais elle se trouvait être assez bonne, à l’aide d’un objet qu’il a appelé la pierre des contes.
Ce fut le narrateur des histoires d’aventure qui prit la parole, assez facilement, lorsqu’il lut la carte que lui tendait son adversaire. Il prit la pierre des contes, qui se trouvait être un simple caillou brillant, voir phosphorescent.
« -L’histoire prend place dans le Moyen-Âge. À cette époque, le trône de Bretagne était fortement convoité par un nombre incalculable de Bretons, puisque personne n’était le chef à proprement parler. Des batailles sanglantes eurent lieu, simplement pour que le vainqueur puise se proclamer haut et fort Roi des Bretons et de la Bretagne. Seulement, un grand magicien du nom de...
A ce moment-là, il marqua une pause, comme pour réfléchir à un nom qui serait grandiose.
-Du nom de Merlin, respecté et craint par tous ceux qui le connaissaient de près ou de loin, convoqua les grands barons de Bretagne pour la veille de Noël. Le vieux magicien est rusé, et décide de lancer un défi aux barons sans même avoir besoin de parler. Enfoncée dans un socle de pierre, une arme attendait qu’on la remarque. Lorsque les barons la virent, ils se demandèrent ce qu’elle faisait là. Il était écrit sur le socle que seule la personne digne de régner sur le royaume de Bretagne pourrait retirer cette arme.
Les autres narrateurs acquiescèrent à cette idée, essayant de trouver le mot en même temps que l’histoire avançait.
-Les barons essayèrent les uns après les autres, mais aucun n’y arriva. Ce fut lorsqu’un jeune écuyer essaya de retirer l’arme qu’il y parvint sans difficulté. Le sourire du magicien s’allongea, et il dit à toute l’assemblée en pointant le jeune garçon du doigt : « Ce garçon est celui qui est digne de régner sur la Bretagne. Ce garçon s’appelle Arthur, et son arme... Excalibur. Reconnaissez sa valeur. » Tout le monde s’inclina face à la décision du sorcier, et Arthur devint un fort et preux chevalier, et tout le monde sait que l’arme de prédilection des chevaliers, c’est...
Un silence d’une demi-seconde se fit entendre, avant que le narrateur des contes érotiques ne prenne la parole.
-L’arme de prédilection des chevaliers... J’aurai bien une idée, mais elle est déplacée...
-C’est une épée ! Répondit le narrateur des contes modernes, sûr de lui. »
Après avoir réfléchi quelques secondes, le meneur de jeu attribua cinq points à l’histoire parce qu’elle avait su faire deviner le mot, plus un bonus de trois points que nous autres avions décidé entre nous. La pierre brilla doucement dans la paume de la main du narrateur des histoires d’aventure, et un jet de lumière s’en échappa, traversant le sol et se rendant dans le monde des humains.
« -L’histoire a l’air d’avoir plu à la pierre, sourit le narrateur des histoires sanglantes. »
Sans un mot de plus, encore une fois, la plupart acquiescèrent, moi y compris, avant que la pierre soit passée au narrateur des histoires d’horreur. Il piocha une carte, et fit une grimace quand il vit le mot qui lui était attribué.
« -Et bien, faisons avec ce que l’on a... Ce mot me rappelle ce qui a pu m’arriver dernièrement, quand j’étais chez moi, en train de me reposer. Le silence envahissait la pièce, il n’y avait que moi et moi-même, réfléchissant à tout et à rien, et à ce que je devais faire par la suite. La vie de narrateur n’est pas très compliquée, mais on peut s’accorder quelques plaisirs, comme aller dans le monde des humains et regarder ce qui nous entoure. En y arrivant, une chose commença à m’intriguer. Je me sentais observé... Pourtant, aucune créature de ce monde ne peut voir un narrateur. Nous sommes simplement des entités que les humains considèrent comme fictives. Seulement, il y avait cet homme, au regard presque noir, attendant dans une ruelle. Et je savais qu’il regardait vers moi.
Plusieurs bruits de déglutition se firent entendre.
-En m’approchant de cette ruelle, je voyais peu à peu que la chose ne pouvait regarder rien d’autre que moi. Je me mis en face de lui, et malgré le soleil splendide, je n’arrivais pas à voir son visage... Et il était grand, tellement grand. Ce fut quand je me sentis transpercé par quelque chose que je vis qu’une tentacule traversait mon corps, et pressait mon cœur. J’ai réellement senti mon essence me quitter, avant d’être rappelé dans mon monde, ici. Cet homme, il a tué des enfants, beaucoup d’enfants. Prenez pour témoins le narrateur des contes pour enfants, il a retrouvé des cadavres lorsqu’il se rendait à son travail habituel... C'est une entité qui peut tuer des narrateurs, ne me demandez pas comment. L’homme semblait porter un costume, avec une chemise. Et une chose ressemblant à un nœud papillon, mais allongé...
-Tu nous as habitués à mieux que ça, ai-je répondu. Une cravate, c’est ça ton mot ?
-Ça prouve bien que je raconte bien, non ? A-t-il répondu ensuite avec un sourire.
-Mouais... Voyons voir la pierre. »
La pierre s’illumina à nouveau, et un jet de lumière, infiniment plus petit que le précédent, surgit et s’enfonça dans le sol.
« -C’était pas génial, mais acceptable.
-Fais mieux, toi, alors ! »
Sans dire un mot de plus, j’ai pris la pierre. C’est à ce moment que les choses ont mal tourné. Autant vous dire tout de suite, je ne suis pas un narrateur spécialisé. Pas encore. Enfin bref, j’ai pris la carte, et j’ai vu écrit « Cadeaux » dessus. Je l’ai reposée, et j’ai pris mon souffle.
« -Depuis de longues années, décennies, centenaires, voire millénaires, un homme a trouvé le secret de l’immortalité. Il se nourrit de bonheur. Il a besoin du bonheur des autres pour survivre. Il cherche alors le moyen de survivre à tous les coups, même en cas de crise, même en cas de problème mondial. Il fallait trouver un moyen de concentrer tout le bonheur du monde pour qu’il puise l’avaler. Il lui vint alors une idée, celle de créer une fête, une fête appelée Noël. Lors de cette fête, la joie et la bonne humeur seraient au rendez-vous, même après une famine générale. Mais par quel moyen pouvait-on avoir le bonheur des gens ? Il tilta alors : tout le monde aime recevoir des choses, parce que c’est inattendu. Ça fait plaisir. Il popularisa alors la fête de Noël d’abord dans des petits villages chrétiens, sous le nom de « Saint Nicolas », puis peu à eu, lorsque la laïcité pris le dessus, il se renomma « Père Noël ». Il devint l’emblème d’une fête mondiale, qui lui permit de récolter tout le bonheur dont il avait besoin, et ce, juste en offrant de temps en temps des choses, en offrant des...
J’ai laissé la phrase en suspend, et quelques secondes après, les gens ont réagi.
-Cadeaux ! Fit le narrateur des histoires érotiques avant tous les autres.
-Je ne narre pas si mal que ça, hein ? Ai-je affirmé, assez content de cette histoire improvisée.
-Laissons la pierre décider. »
Après quelques secondes, rien ne se passa. Des rires commencèrent à naître autour de moi, et c’est à ce moment qu’une gerbe d’étincelles jaillit, créant ainsi le « Père Noël » dans la mémoire de tous, en une seule fois. Je l’ai ressenti en tenant la pierre. Et j’ai lancé un sourire moqueur à celui qui m’avait critiqué quelques secondes avant.
« -Ouais, donne-moi ça...
-Attends, t’es déjà passé, et je n'ai pas encore reçu mes po... »
La pierre glissa de mes mains et tomba au sol. Elle traversa ce dernier et s’échappa vers le monde des humains. Des cris de panique commencèrent dans l’assemblée de narrateurs, ne sachant pas comment faire pour la récupérer. Personne ne savait où elle avait atterri.
Tout ce qu’on sait, c’est que depuis, les narrateurs ne donnent plus d’inspiration aux écrivains, les écrivains ont de l’inspiration tout seuls, et nous ne faisons que lire les histoires. Et... Voilà ce qui est arrivé à ce vieux mendiant dans la rue, il est devenu le Père Noël lorsque la pierre lui est tombée dessus. Du moins, c’est ce qu’on dit chez les narrateurs, puisque c’est la seule explication possible. Et depuis qu’elle est sur Terre, impossible chez nous de créer des histoires, on en devient presque inexistants. Et vous nous avez balayés au rang d’entités « fictives », vous, les humains.
Je vous implore, si vous trouvez cette pierre, rendez-là nous. Qu’on puisse et finir notre jeu et retrouver notre inspiration.
Sur ce, je vais me faire taper sur les doigts si je continue à digresser de l’histoire originale, alors bon, j’y retourne...
C’était une nuit, semblable à toutes les autres, enfants et adultes passaient et repassaient dans les rues, cherchant des magasins de jouets pour les uns, des vendeurs de parfums pour les autres...
20/12/15 à 01:43:00
Original, j'ai beaucoup aimé.
19/12/15 à 04:02:25
Punaise, j'ai adoré. Franchement excellent. Dans un concours de conte de noël, je pense pas qu'on aurait pu faire plus inspiré. Le style est toujours aussi lisse et facile à lire.
5/5.
Merci pour ce moment de partage !
18/12/15 à 17:35:12
J'ai pris en compte ce que tu m'as dit, j'ai enlevé le nom de "Slender Man", je n'ai fait que laisser l'histoire.
Merci pour ton commentaire !
18/12/15 à 17:20:48
qu’une gerbe d’étincelles jaillirent → jaillit
Il y a quelques oublis de lettres aussi, mais j'ai pas remarqué d'autres erreurs.
C'est un texte rigolo et simple à lire. Le coup du slenderman faisait un peu tache par contre, car il convient ni au style ni à l'atmosphère que tu as crée, mais autrement c'était agréable.
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