Le retour au Paradis d'Alexander Minervae
Par : Adonis-Shibo
Genre : Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 7
Publié le 21/08/14 à 23:34:19 par Adonis-Shibo
Après Varofiel :
Danemark, Sønderborg, Mardi 6 septembre 2095, 17h10.
En arrivant chez moi, je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir un certain sentiment de fierté. J'avais déjà Erika et Ernst dans ma poche. Je retrouvais mes anciennes relations rapidement, et elle semblaient mieux débuter que la première fois. En plus, je n'avais donné aucune raison à Skjold de me coller aux basques. Avec un peu de chance, je n'aurais même pas besoin de le fréquenter durant ces trois années. Bon, ça, c'était sûrement trop en demander.
Pourtant, détester Skjold sans véritable raison me frustrait plus que je ne voulais l'admettre. Pour l'instant, que m'avait-il fait ? Rien. Rien du tout. Et pourtant, pour des choses qui ne s'était jamais passée, je le haïssais. C'était assez immature, en fin de compte. Mais, et c'était difficile à l'admettre, je n'y pouvais rien. Non, je ne voulais pas repartir à zéro, je ne voulais pas le pardonner. Même si pourtant, je n'aurais peut-être pas d'autre choix que de le faire, puisque j'étais reparti du début.
A vrai dire, je m'adaptais plutôt bien à ma « nouvelle vie ». L'objectif, à présent, c'était de se rapprocher d'Erate. Dans mes souvenirs, elle était restée célibataire un bon bout de temps la première fois, et bien sûr, je n'avais eu aucun impact sur cela. Autrement dit, les choses risquaient de se dérouler comme avant ma rencontre avec Varofiel. La bonne nouvelle, c'est que j'avais fait connaissance avec elle dès le premier jour. Enfin, « elle avait fait connaissance » avec moi était sûrement plus exact, puisque je la connaissais déjà. Pour l'instant, soit je l'abordais directement, soit je passais par Cathleen. Je n'avais malheureusement aucun sujet de conversation à partager avec une seule des deux filles. Ma seule stratégie disponible, et qui pouvait marcher, était de garder un air confiant, sans trop m'imposer, mais tout en montrant qu'elle ne me laissait pas indifférent. C'était donc une attitude passive, et pas active, que je devrai maintenir en permanence, tout en veillant à ne pas en faire trop. Réfléchir à tout cela aurait sûrement donné mal à la tête à n'importe qui, mais heureusement, je n'étais pas n'importe qui. Comprendre les systèmes et établir des stratégies étaient mes spécialités... sauf quand les dites stratégies étaient sur un plan sentimental, comme dans le cas présent, où j'étais pire que minable. Pour m'aider, je devais appeler Pia.
Ah oui. Pia. Je ne l'avais même pas encore rencontrée. Elle m'aurait sûrement aidé à mettre au point un plan pour « conquérir » Erate, mais je me voyais mal débarquer en grand inconnu, pour lui demander de m'aider à draguer Erate Vestergaard...
Danemark, Sønderborg, Mercredi 7 septembre 2095, 8h30.
J'avais passé ma nuit à me demander comment les choses pouvaient évoluer, comment je pouvais changer toutes mes erreurs. Elles étaient nombreuses, certes, mais modifier le cours des choses ne risquait-il pas d'altérer mes relations, et dans le mauvais sens du terme ?
Évincer Skjold de mon entourage, par exemple, quelles en seraient les conséquences ? Au final, peut-être que j'avais peur. Peur de perdre le peu que j'avais réussi à gagner en trois ans. Peur des conséquences que pouvaient avoir mes « corrections ». Mais le doute n'était pas permis. Si je commençais à envier ma situation à une époque dans laquelle je ne pouvais pas revenir, je perdrais sûrement la tête.
« -Bonjour, me dit alors une petite voix. »
C'était Erika Dinesen. Elle me disait bonjour dès le deuxième jour. Dire que j'avais du attendre près de huit mois la première fois. C'était sûrement qu'elle m'aimait bien. Je ne me forçais même pas à sourire quand je lui répondis :
« -Salut, comment tu vas ?
-Bien, et toi ? Me répondit-elle, un peu soulagée.
-Mis à part le fait que je me sois levé à 7 heures pour la première fois depuis juin, et qu'on a cours de maths, je vais bien, ricanai-je. »
Elle laissa échapper un petit rire, avant de rebaisser les yeux, comme elle le faisait toujours après avoir ri. Le professeur de maths entra. C'était un homme plutôt grand, aux cheveux blancs, qui rejoignaient sa barbe drue et blanche elle aussi. Sans son léger strabisme, il aurait pu passer pour un Père Noël mal réveillé.
« -Silence, on va commencer, annonça-t-il à toute la classe. Je suis Monsieur Tetkanfir. »
Plusieurs rires étouffés traversèrent la classe. Son nom était ridicule, il fallait bien l'admettre. Dès qu'il réussi à imposer le silence, le cours commença. Comme avant, Erika avait un niveau lamentable en maths, pire que dans mes souvenirs d'ailleurs. Cela m'amusait. Et pourtant, à chaque fois que j'arrivais à lui faire comprendre le moindre élément de cours, je me sentais fier. Je tenais à Erika. Vraiment. Et c'était une des seules personnes à qui je n'avais jamais fait de mal, et à qui je n'aurais jamais pu en faire. Une fois le cours de mathématiques terminé, celui d'Allemand commença. Müller entra, toujours avec son sourire le plus hypocrite.
« -Votre attention s'il vous plaît. Demain aura lieu une journée d'intégration. Nous nous rendrons, nous et les autres classes, sur l'île d'Als, pour nous affronter dans différents sports. Ainsi, vous rencontrerez vos collègues des autres classes. Je vais maintenant faire passer une feuille pour vous inscrire dans les différents sports. »
Je savais déjà ce que j'allais choisir. Nous avions le choix entre Football, Handball, Basketball et Balle aux prisonniers. Le dernier risquait de réduire mon charisme, déjà très faible, à néant, et le premier m'infligerait la présence de Skjold. Il ne restait que les deux dans lesquels j'étais le plus mauvais. Par défaut, je pris donc Basketball . J'en profitai d'ailleurs pour loucher sur le choix de Erika, qui s'était inscrite en Balle aux prisonniers. Je savais déjà que Robin et Torsten avaient fait le même choix. Malheureusement, aucun moyen de me souvenir si Erate avait choisi Basket ou Hand. C'est pour cela que, à la fin du cours, je me dirigeais vers la grande feuille, qui avait été affichée au fond de la classe, au cas où quelqu'un changerais d'avis. Nous n'étions que cinq.
« -Basketball : Alexander Minervae, Cathleen Hildebert, Ernst Danielsen, Erate Vestergaard, Lucia Dam. »
J'aurais pu penser « -Bien » ou même « -Excellent ». Mais un autre mot me vint à l'esprit.
« -Parfait ». Tout était parfait.
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