Jo, ou les états d'âmes d'un alcoolique
Par : Conan
Genre : Réaliste , Sayks
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 4
Publié le 26/04/14 à 23:03:20 par Conan
Peut-être qu'on ne récolte que ce que l'on mérite.
J'ai cru pendant toutes ces années que je me suffirais à moi-même. Que ma bande ne pouvait-être que ce qui me comblerait le plus, le summum de mon interaction sociale, l'apogée de ce que représentent à mes yeux les relations humaines.
Ou bien mon chien. Un bon clebs. Il me regarde allongé par terre, la truffe posée sur le sol de ma piaule, et je lis dans ses yeux plus d'amour que ce que m'aurait donné n'importe qui d'autre à part ma mère. Ma famille de substitution, mes potes, toujours là pour eux, toujours là pour moi. Des frères, par le cœur sinon par le sang.
Et pourtant.
Je me sens très seul ce soir. Un morceau de jazz mélancolique se fond dans mon esprit, et je tourne mon regard vers la fin de mon cigarillo qui finit de se consumer dans le reste d'un paquet de chips posé devant moi. Tout ce qui est à portée de main est bon pour servir de cendrier d'appoint.
L'alcool embrume mon esprit, sans que je ne puisse toutefois échapper parfaitement à ce qui me manque le plus. Une femme.
Des femmes. J'en ai connu plusieurs, et j'en ai peut-être aimé certaines malgré moi. J'ai tant aimé caresser leurs courbes parfaites, embrasser leurs bouches humides et pulpeuses. J'ai tellement adoré poser mes mains sur leurs ventres remuants et sur leurs hanches ondulées, perdre mes doigts dans le tissage de leurs chevelures, détailler pendant des heures chaque courbe de leurs visages, caresser du bout de mes lèvres chaque recoin sinueux de leur peau, entendre leur souffle suffocant de désir dans mes oreilles, sentir leurs dents mordre mes mains et leurs ongles me pénétrer dans la chair tandis que je respire les effluves de parfum nichés dans leur nuque.
Jamais un tel instant ne m'a paru aussi bon, aussi chaud et réconfortant, que de pénétrer en elles, tandis que d'un coup de rein et d'un soupir de plaisir elle me font connaître l'amour. Je pourrais passer des heures à sentir leurs corps nus et moites blottis contre le mien, tandis que je fixe hébété la longueur de leurs jambes luisantes, que j'embrasse leurs mains qui viennent caresser mon visage, que du bout des doigts je les fait frémir en les embrassant inlassablement.
Ce soir, je me sens seul, parfaitement et désespérément seul. Avachi dans mon canapé, j'extirpe le revolver du sac en plastique posé près de mon lit. Un calibre 22, un canon court en métal noir mat et à la crosse de bois. Voilà ce que j'ai. Voilà ce qu'est ma vie. Une fascination morbide pour les armes et les lames. Pour ce qui blesse et qui tue. Le barillet contient huit coups. Si j'en logeais une, que je tournais, et que je pressais la détente. Est-ce que ça partirait? Mektoub, comme ils disent.
Voilà ce qui me manque. Une femme, avec laquelle je pourrais partager mes doutes et mes angoisses, sans aucune arrière pensée. Sans craindre la moindre trahison de sa part. Je l'aimerai, et elle m'aimerait, pour ce que nous sommes. Simplement.
J'ai parfois l'impression d'être né à la mauvaise époque. L'avarice et la peur ont pourri notre société qui n'est devenue qu'un immense bas-fonds sans espoir. Les mariages sont arrangés, à leur façon, à la manière moderne. Je ne suis pas un bon parti. Je ne suis qu'un type un peu perdu dans un univers dans lequel il n'aurait pas du vivre. J'aurai dû me marier à une fille bien, avoir des enfants que je protégerais, et que me protégeront lorsque je ne serais devenu qu'un vieillard sénile et incapable.
Mais aujourd'hui, il n'est plus question de ça. Aujourd'hui, il faut envoyer nos anciens dans des maisons de retraite qui ne sont que des mouroirs qui ne s'assument pas. Les hommes ne voient leur gloire et leur puissance s’accroître qu'en suivant le rythme de ce qu'ils ont sur leur compte en banque. Et les femmes d'aujourd'hui ne cherchent que la gloire et la puissance.
Alors je reste seul, affalé sur mon canapé. Et je passe la frontière, une fois de temps en temps, histoire de me payer un coup avec une pin-up de maison close, quand mes couilles commencent à déborder plus vite que ma cervelle, en croyant encore à l'espoir naïf qu'un jour, j'en trouverai une, moi aussi.
J'ai cru pendant toutes ces années que je me suffirais à moi-même. Que ma bande ne pouvait-être que ce qui me comblerait le plus, le summum de mon interaction sociale, l'apogée de ce que représentent à mes yeux les relations humaines.
Ou bien mon chien. Un bon clebs. Il me regarde allongé par terre, la truffe posée sur le sol de ma piaule, et je lis dans ses yeux plus d'amour que ce que m'aurait donné n'importe qui d'autre à part ma mère. Ma famille de substitution, mes potes, toujours là pour eux, toujours là pour moi. Des frères, par le cœur sinon par le sang.
Et pourtant.
Je me sens très seul ce soir. Un morceau de jazz mélancolique se fond dans mon esprit, et je tourne mon regard vers la fin de mon cigarillo qui finit de se consumer dans le reste d'un paquet de chips posé devant moi. Tout ce qui est à portée de main est bon pour servir de cendrier d'appoint.
L'alcool embrume mon esprit, sans que je ne puisse toutefois échapper parfaitement à ce qui me manque le plus. Une femme.
Des femmes. J'en ai connu plusieurs, et j'en ai peut-être aimé certaines malgré moi. J'ai tant aimé caresser leurs courbes parfaites, embrasser leurs bouches humides et pulpeuses. J'ai tellement adoré poser mes mains sur leurs ventres remuants et sur leurs hanches ondulées, perdre mes doigts dans le tissage de leurs chevelures, détailler pendant des heures chaque courbe de leurs visages, caresser du bout de mes lèvres chaque recoin sinueux de leur peau, entendre leur souffle suffocant de désir dans mes oreilles, sentir leurs dents mordre mes mains et leurs ongles me pénétrer dans la chair tandis que je respire les effluves de parfum nichés dans leur nuque.
Jamais un tel instant ne m'a paru aussi bon, aussi chaud et réconfortant, que de pénétrer en elles, tandis que d'un coup de rein et d'un soupir de plaisir elle me font connaître l'amour. Je pourrais passer des heures à sentir leurs corps nus et moites blottis contre le mien, tandis que je fixe hébété la longueur de leurs jambes luisantes, que j'embrasse leurs mains qui viennent caresser mon visage, que du bout des doigts je les fait frémir en les embrassant inlassablement.
Ce soir, je me sens seul, parfaitement et désespérément seul. Avachi dans mon canapé, j'extirpe le revolver du sac en plastique posé près de mon lit. Un calibre 22, un canon court en métal noir mat et à la crosse de bois. Voilà ce que j'ai. Voilà ce qu'est ma vie. Une fascination morbide pour les armes et les lames. Pour ce qui blesse et qui tue. Le barillet contient huit coups. Si j'en logeais une, que je tournais, et que je pressais la détente. Est-ce que ça partirait? Mektoub, comme ils disent.
Voilà ce qui me manque. Une femme, avec laquelle je pourrais partager mes doutes et mes angoisses, sans aucune arrière pensée. Sans craindre la moindre trahison de sa part. Je l'aimerai, et elle m'aimerait, pour ce que nous sommes. Simplement.
J'ai parfois l'impression d'être né à la mauvaise époque. L'avarice et la peur ont pourri notre société qui n'est devenue qu'un immense bas-fonds sans espoir. Les mariages sont arrangés, à leur façon, à la manière moderne. Je ne suis pas un bon parti. Je ne suis qu'un type un peu perdu dans un univers dans lequel il n'aurait pas du vivre. J'aurai dû me marier à une fille bien, avoir des enfants que je protégerais, et que me protégeront lorsque je ne serais devenu qu'un vieillard sénile et incapable.
Mais aujourd'hui, il n'est plus question de ça. Aujourd'hui, il faut envoyer nos anciens dans des maisons de retraite qui ne sont que des mouroirs qui ne s'assument pas. Les hommes ne voient leur gloire et leur puissance s’accroître qu'en suivant le rythme de ce qu'ils ont sur leur compte en banque. Et les femmes d'aujourd'hui ne cherchent que la gloire et la puissance.
Alors je reste seul, affalé sur mon canapé. Et je passe la frontière, une fois de temps en temps, histoire de me payer un coup avec une pin-up de maison close, quand mes couilles commencent à déborder plus vite que ma cervelle, en croyant encore à l'espoir naïf qu'un jour, j'en trouverai une, moi aussi.
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