Le soleil brillait, les pistons s'activaient, laissant échapper d'épaisses volutes de vapeur, les engrenages grinçaient, s'entrelaçaient dans une danse infinie. Le chant du cuivre entra alors en action, douce mélodie industrielle, auquel venait se mêler le tic-tac régulier de la boutique de l'horloger.

Seul les coucous du Docteur, avec leurs distinctifs croassements métalliques semblait vouloir troubler cette harmonie urbaine.

Cette belle cité de métal jaunatre, avec ses maisons couleur doré et leurs cheminées de locomotive, sa célèbre usine d'engrenages, de renommée internationale, sa confrérie de marchands, sa guilde d'explorateurs, sa taverne, qui avait la réputation d'être l'une des plus salubre de la région,sa grande gare et bien entendu, son aérodrome municipal, ou transitais dirigeables, planeurs et autres zeppelins.


Bienvenue a CopperStone

Mais revenons un peu en arrière, ici, dans la modeste boutique de mister Archibald mc Harrison, l'horloger de la cité.

Mister mc Harrison tenait cette boutique depuis voila 30 années. 30 années plutôt prospères jusqu'à présent.

Mais il n'était plus tout jeune, c'est ainsi que 10 ans auparavant, a l'aube de son 75éme anniversaire, il se résolut a prendre un apprenti.

Thomas était un jeune orphelin passionné par les mécanismes d'horlogerie depuis sa plus tendre enfance, aussi, quelle ne fut pas sa joie lorsqu'il fut recueilli tout jeune par ce vieux monsieur réputé pour ses articles de qualité. Il n'avait que 8 ans lorsque l' horloger l'adopta dans un orphelinat non loin de CopperStone, étant en voyage d'affaires, le vieil homme s'était autorisé une petite visite dans l'établissement afin de faire don d'une d'une de ses horloges comme il avait l'habitude de le faire a chaque passage.

Mais en entrant dans la grande bâtisse de bois et de fer, il aperçut au millieu de tout les autres un jeune garçon, tout les regards étaient posés sur lui tandis qu'il réparait les jouets cassés de ses amis, si bien que tout le monde le surnommais le docteur des jouets. Il sût de la bouche même de la directrice que le petit était parvenu a remettre en état une des horloges de mc Harrison, et c'est ce qui le convainc finalement.

10 années durant, le vieux monsieur l'éleva comme son fils et son successeur, lui apprenant comment réparer mais aussi construire et entretenir toutes sortes d'horloges et de pendules.

Et nous voici ici, Thomas fêtera bientôt ses 18 ans, il oeuvre dans la boutique de mister mc Harrison en tant qu'artisan depuis ses 15 ans. La journée touche a sa fin, il quitta l'atelier empli d'engrenages et de mécanismes en tout genres pour se diriger a l'étage, dans la salle de bains. Il retira ses vêtements sales et se passa le visage a l'eau.

Ses traits fins étaient marqués par la fatigue, de grandes cernes se dessinant sous ses yeux verts. Il versa de l'eau dans la baignoire et la fit chauffer au charbon, attendant quelques minutes avant de s'immerger sous l'eau chaude et propre.

Après une rapide toilette, il enfila ses vêtements de détente et décida de faire un petit tour en ville, a la taverne peut être, bien qu'il n'eut pas temps l'habitude de cet endroit, ou alors a la Guilde, ou il écouterait les récits des aventuriers revenant de continents éloignés, de contrées sauvages et de civilisations étranges. Mais alors qu'il s'apprêtait a quitter la boutique, mc Harrison l'interpella, stoppant sa course vers la porte d'entrée.

-Thomas…
Il était épuisé, la journée fût longue et le pauvre bougre n'eut pas beaucoup de repos
-Thomas il faut … que je te parle ..
Il soupira légèrement mais s'abstint de toute remarque et s'assit en face du vieillard, dans un fauteuil en cuir entouré d'une farandoles de bricoles comme des ampoules ou des bobines de cuivres
Les traits de mc Harrison étaient creusés, sa peau constellée de tâches de vieillesse était ridée comme la surface d'un lac
-Thomas.. je t'ai toujours considéré comme mon propre fils ..
Sa voix tremblait sous l'effort
-Bientôt Thomas, je mourrais, ainsi va la vie, j'ai fait mon temps en cette terre.
-Ne dites pas ça Père ..
mc Harrison fit un geste de la main
-Assez, regarde en quel état je suis, je te l'ai dit, ainsi va la vie. Malgré tout, lorsque je ne serais plus, cette boutique t'appartiendra.
-Père…
Un silence s'installe dans la pièce durant quelque secondes, puis l'air malicieux, le vieil homme, lança :
-Allez, file t'amuser, j'attendrai encore une année ou deux avant d'y passer
-Ne dites plus de bêtises, père, fit il, agacé
Sur ce le vieillard rit de bon coeur, et Thomas ne put réprimer un sourire
-Allez, file retrouver ta jeunesse, il souriait également mais semblait un peu plus morose.

Et Thomas sorti, décidé a aller a la Guilde afin de dévorer les récits d'aventures dont il rêvais chaque soir.