"Putain Paul."
Pause.
"Tu me fous dans la merde."

Long échange de regards.
"Tu serais pas mon pote d'enfance, je t'aurais fait buter dans l'instant."
Une balle dans la caboche, un nom rayé d'un trait fin, voilà comment régler bons nombres de problèmes selon lui.
Sans surprise, Jimmy est vautré dans cette affaire, et mon poteau doit maintenant régler son dilemme, à moins que la question en se pose déjà plus. Et dans un sens j'en rigole, au putain oui.
"Tes hommes ont déjà essayé garçon. M'ont raté les clampins, et me voilà devant toi, cherchant de l'aide. Ironique non ?"
"De une, ce ne sont pas mes hommes, mais ceux d'un de mes sous traitants. De deux, je ne peux pas t'aider dans ton entreprise. Je refuse de lever la main contre toi, et tu le sais, mais y'en a pas mal qui ont moins de scrupules, ils en ont même rien a foutre de ta gueule même si tu étais le frère de la reine d'Angleterre, tant que celle-ci est percé par deux trois bastos. Ces zoulous veulent ta tête, pour récupérer cette fille. Elle représente beaucoup d'argents. Mais allons parler de ça tranquillement à l'intérieur tu veux.
Regard vers ma compagne, elle qui sait se faire oublier, alors même qu'elle est au centre de cette affaire. J'acquiesce.
"On aura le temps de discuter." Conclus-je.
Lui aussi hoche la tête, pensif. Puis d'un signe de tête, il nous invite moi et la jeune fille à le précéder. Il ella son chauffeur, qui reparti en trombe dans la rue déserte.

Nous traversons un hall mal éclairé, taggé, défoncé. Pour utiliser une vieille cage d'escalier, elle aussi sombre et taggé.
"Tu soignes ton image". Lançai-je.
"Toujours."

Arrivé dans le salon au premier étage, nous retrouvons un semblant de logis. Des murs avaient était abattus pour créer de plus grands espaces. Ainsi nous y attendent Eve et le jeune homme, assis dans un des deux grands canapés occupant une partie de la pièce. Me mettant à coté de la jeune fille, je fais signe à ma blonde de s'asseoir à coté du garçon. Jimmy lui, s'installe confortablement sur un grand siège de cuir. Son regard brillant me transperçant, il est dans son territoire, contrôlant la situation, voyant les futurs s'étaler devant lui, les contrôlant. Il a le pouvoir de me faire tuer d'un claquement de doigt, ou bien de me laisser partir. Il peut m'éclairer, ou bien me laisser dans ce +malstorm+ de questions.
"Alors Paul, sais-tu avec qui tu voyages ?"
Silence, ce bon vieil ami.
"Elena, tu lui expliques ?"
Il joue, l'enfant dans son bac à sable imprégné de sang. Et il créer des formes avec ce sable ocre, qu'il détruit quand il commence à s'en lasser. Pour enfin les reconstruire, autre part, les laissant parfois se détruire d'eux même. Et il en a appris, peu à peu. Oui, aujourd'hui il est sûr de lui, dans son bac à sable, imprégné de sang.
Elena, cette jeune femme blonde, frêle, aux yeux cachant milles mystères enfouis, leva la tête, émergeant de son univers.
"Je... Mal parler français. Je... Comprendre mais, difficile de parler.
_Ah ! Il doit y avoir de l'ambiance par chez toi Paul !" Toujours tout sourire le Jimmy.
Mais il va parler, il va m'expliquer, j'en suis convaincu.
_Elena est très spéciale. Reprit-il d'un air espiègle. C'est la fille d'un... Concurrent peut-on dire, l'unique enfant, et légèrement autiste je crois. Mais j'ai espoir que ce concurrent soit bientôt mon ami, et mon allié. Enfin si mes sous-traitant la retrouve, dit-il en pointant du doigt la jeune femme.
Petit clin d'oeil.
_Tu le tiens par les couilles en gros. Répondis-je abruptement.
_Plus ou moins oui. Mais ce ne sera pas comme ça sur le long terme. J'ai bien l'intention de le raisonner.
J'en ris, fort.
_Et c'est qui son père ?
_Erick Nikovitch, un revendeur d'armes de l'Est, il tourne autour des anciennes républiques soviétiques. Aujourd'hui, il a des entrés dans quelques cercles intéressants, notamment en Russie, avec le gouvernement Poutine.
Un mec plutôt riche, influent, donc dangereux. Moi, comptable de formation, ami d'un schizophrène et d'un gangster, je dois donc me protéger du père comme du frère, tout en essayant de "sauver" mon collie.
Bordel.
Et Jimmy sourit. Il me sait incapable de gérer cette situation. Il n'a même pas à demander que je lui restitue Elena. Il le sait. N'empêche, prendre la fille en otage pour toucher le père...
J'achète.

"Alors Eve serait ta fille ?"