Une Place à Prendre
Par : faces-of-truth
Genre : Sentimental
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 1
Prologue
Publié le 20/02/14 à 12:43:37 par faces-of-truth
Le soleil était au crépuscule, dehors. Une légère brise faisait danser les tiges de blé et quelques nuages dessinaient des formes étranges dans le ciel. On se serait cru dans une peinture, comme si un artiste avait pris son pinceau et déposé sur sa toile la plaine qui bordait ma maison, et avait saturé les couleurs d’un orange fort appuyé. Oui, tout semblait trop poétique et harmonieux pour être réel. Mais pour être tout à fait honnête, je n’en avais cure. Il pouvait même aussi bien pleuvoir, tempêter ou même neiger, rien n’aurait pu arrêter la tornade de sentiments qui nous animait, Gontran et moi.
J’ai ouvert la porte à la volée, et j’ai inspiré l’air légèrement frais à pleins poumons. Je me suis retournée vers Gontran ; il m’a aussitôt saisie par les hanches, et m’a embrassée. Comme s’il ne voulait pas laisser passer la moindre seconde sans me toucher. Comme si c’était la dernière fois qu’il pouvait le faire. Et en vérité, il en était de même pour moi.
Je me suis collée à lui, j’ai passé mes mains dans ses beaux cheveux et j’ai savouré le contact de sa bouche contre la mienne. Bon sang, qu’est-ce que je pouvais l’aimer.
À vrai dire, je pense l’avoir aimé à la première seconde où je l’ai vu. Comme dans les histoires que les parents lisent à leurs enfants et qui paraissent trop parfaites et trop puériles pour être possibles. J’avais compris que, parfois, nous pouvions vivre de pareilles rencontres. Et aimer comme dans une légende de merveilles. Gontran et moi étions jeunes, et nous vivions presque dans un conte. Presque. Parce que dans les contes, la Guerre ne menaçait pas de détruire ce que nous avions construit.
Je me suis hissée et me suis agrippée à ses épaules. Ses bras forts m’ont maintenue en hauteur et il m’a emmenée dans le champ de blé.
Nous nous sommes allongés au sol et avons repris notre baiser. Nos murmures se mariaient et le vent sifflait un air mélancolique. Il m’a embrassée dans le cou et a passé ses mains – mon dieu, ces mains ! – sous ma fine robe et a commencé à la retirer. Je me suis amusée à la maintenir en place, et il m’a mordillée l’oreille pour me soumettre. Il connaissait bien son sujet et savait comme s’y prendre pour allumer en moi les feux qu’il attendait.
Très vite, ma robe a disparu hors de ma vue et mon intimité s’est offerte à lui. Nos lèvres se sont rejointes et, comme pour m’offrir de nouveaux frissons, il a descendu son visage vers mes seins. La chaleur de sa bouche contre mes tétons a achevé d’embraser mes sens et je me suis tortillée sous l’effet de ses coups de langue et du léger contact avec ses dents. Il a ri. Je crois que me voir ainsi lui plaisait beaucoup. Il est descendu jusqu’au nombril et, voyant que je ne tenais plus, il est revenu m’embrasser et je me suis empressée d’ôter ses vêtements à son tour.
Il a collé son ventre contre le mien. Nos baisers ont fait place à des soupirs, et nos soupirs ont fait place à des ébats. Alors que nos corps s’unissaient, je me suis accrochée à lui. Mes mains caressaient son dos musclé et ses allers et retours s’enhardissaient à mesure que mes doigts arpentaient son anatomie.
Nous nous sommes tournés sur le côté et je me suis tenue à califourchon sur lui. J’ai senti que je ne n’allais pas tenir bien longtemps alors j’ai accentué mes mouvements de bassin. Je me suis penché en avant et un puissant frisson a émané de mon intérieur et s’est réparti dans tout mon corps, comme un enivrement soudain. J’ai senti Gontran vivre le même effet et il s’est donné quelques secondes après moi.
Je me suis couché sur son torse et nous sommes restés unis l’espace de quelques instants, nos cœurs battant la chamade à l’unisson ; puis Gontran s’est retiré et je me suis allongé à ses côtés. Nous avons regardé le ciel en silence. Les étoiles commençaient à briller et les nuages étaient étonnement rosés. C’était vraiment magnifique…
J’ai fini par redresser mon buste et j’ai observé la campagne. Sur une route plus loin, j’ai perçu une voiture rouler lentement et des hommes en uniforme marcher au même rythme sur la chaussée. Ils arrivaient. Ils venaient me le prendre.
Gontran a dû comprendre, car il m’a caressé le sein pour me rassurer.
— Ne t’inquiète pas, mon cœur, a-t-il chuchoté, ce ne sera l’affaire que de quelques semaines, au plus quelques mois. Je serai vite revenu.
— Certes, mais à quoi bon ?
J’ai inspiré l’air frais. J’ai senti qu’une larme naissait dans le coin de mon œil. Je n’avais apparemment pas assez pleuré ces derniers temps.
— Viens avec moi, ai-je dit. Partons d’ici, allons vivre plus loin, là où ils ne viendront pas nous séparer.
Gontran a ri. J’aurais donné n’importe quoi pour qu’il réagisse autrement.
— Et où irions-nous, Eugénie ? Les Allemands font la Guerre à tous les Français, quelque soit le village, la région. Nous pourrions même fuir dans un autre pays que la Guerre nous y attendrait. Tout le monde est concerné.
J’ai soupiré.
— Je sais…
— Hé.
Il a tourné mon visage vers le sien en me tenant le menton.
— Je vais revenir. Ce n’est pas un conflit si grave que ça. Ce que nos pères ont vécu appartient au passé, aux mœurs antérieures. Nous sommes en 1914. L’humanité a bien évolué depuis, heureusement pour nous.
Voilà, la larme a coulé. Je l’ai sentie perler le long de ma joue. Ça m’a grattée et Gontran l’a essuyée avec son pouce.
— Tu es si belle, a-t-il continué, penses-tu vraiment que je risquerais ma vie pour ne plus te revoir un jour ?
J’ai regardé devant moi. Pourquoi éprouvais-je ce sentiment d’appréhension ? Pourquoi la peur brûlait-elle mes entrailles ? Pourquoi craignais-je que tout ceci soit la fin du conte… ?
Alors, j’ai fait ce que toutes les filles puériles et pleureuses comme moi font quand elles sont bouleversées. J’ai chanté.
Je regarde vers l’horizon
Là où le soleil se complait
Les étoiles y dorment et s’y lèvent
A l’heure où commencent nos rêves
Regarde la Lune qui nous éclaire
Comme le Phare en pleine mer
Je regarde vers l’horizon
Là où mon homme disparaît
Les nuages y suivent le vent
Mais il ramène mes tourments
Regarde la Lune qui nous éclaire
Comme les mémoires de nos pères
Je regarde vers l’horizon
Mais le temps a tout emporté
Le ciel est vide et l’air est frais
Comme la place que tu as laissée
Regarde la Lune qui nous éclaire
Elle te suivra jusqu’à la Guerre
Écoute la Lune qui nous éclaire
Son message vient de moi
Reviens, tu m’es vital comme l’air
Car je suis ta Reine et tu es mon Roi
J’ai soupiré. J’ai penché ma tête vers Gontran et j’ai vu dans ses yeux qu’il était ému. Il s’est contenté de tourner son doigt autour de mon nombril et il a dit :
— Je t’aime…
Et j’ai répondu :
— Je t’aime aussi.
Le soleil avait presque disparu à l’horizon. La pénombre s’était répandue sur le champ. Comme à la fin d’une histoire triste.
Je n’aurais pas su dire si Gontran croyait en ce qu’il disait ou s’il refusait de céder à la torpeur pour ne pas m’effrayer. Tout ce que je savais, c’était que ce soir, j’avais pleuré pour nous deux.
J’ai ouvert la porte à la volée, et j’ai inspiré l’air légèrement frais à pleins poumons. Je me suis retournée vers Gontran ; il m’a aussitôt saisie par les hanches, et m’a embrassée. Comme s’il ne voulait pas laisser passer la moindre seconde sans me toucher. Comme si c’était la dernière fois qu’il pouvait le faire. Et en vérité, il en était de même pour moi.
Je me suis collée à lui, j’ai passé mes mains dans ses beaux cheveux et j’ai savouré le contact de sa bouche contre la mienne. Bon sang, qu’est-ce que je pouvais l’aimer.
À vrai dire, je pense l’avoir aimé à la première seconde où je l’ai vu. Comme dans les histoires que les parents lisent à leurs enfants et qui paraissent trop parfaites et trop puériles pour être possibles. J’avais compris que, parfois, nous pouvions vivre de pareilles rencontres. Et aimer comme dans une légende de merveilles. Gontran et moi étions jeunes, et nous vivions presque dans un conte. Presque. Parce que dans les contes, la Guerre ne menaçait pas de détruire ce que nous avions construit.
Je me suis hissée et me suis agrippée à ses épaules. Ses bras forts m’ont maintenue en hauteur et il m’a emmenée dans le champ de blé.
Nous nous sommes allongés au sol et avons repris notre baiser. Nos murmures se mariaient et le vent sifflait un air mélancolique. Il m’a embrassée dans le cou et a passé ses mains – mon dieu, ces mains ! – sous ma fine robe et a commencé à la retirer. Je me suis amusée à la maintenir en place, et il m’a mordillée l’oreille pour me soumettre. Il connaissait bien son sujet et savait comme s’y prendre pour allumer en moi les feux qu’il attendait.
Très vite, ma robe a disparu hors de ma vue et mon intimité s’est offerte à lui. Nos lèvres se sont rejointes et, comme pour m’offrir de nouveaux frissons, il a descendu son visage vers mes seins. La chaleur de sa bouche contre mes tétons a achevé d’embraser mes sens et je me suis tortillée sous l’effet de ses coups de langue et du léger contact avec ses dents. Il a ri. Je crois que me voir ainsi lui plaisait beaucoup. Il est descendu jusqu’au nombril et, voyant que je ne tenais plus, il est revenu m’embrasser et je me suis empressée d’ôter ses vêtements à son tour.
Il a collé son ventre contre le mien. Nos baisers ont fait place à des soupirs, et nos soupirs ont fait place à des ébats. Alors que nos corps s’unissaient, je me suis accrochée à lui. Mes mains caressaient son dos musclé et ses allers et retours s’enhardissaient à mesure que mes doigts arpentaient son anatomie.
Nous nous sommes tournés sur le côté et je me suis tenue à califourchon sur lui. J’ai senti que je ne n’allais pas tenir bien longtemps alors j’ai accentué mes mouvements de bassin. Je me suis penché en avant et un puissant frisson a émané de mon intérieur et s’est réparti dans tout mon corps, comme un enivrement soudain. J’ai senti Gontran vivre le même effet et il s’est donné quelques secondes après moi.
Je me suis couché sur son torse et nous sommes restés unis l’espace de quelques instants, nos cœurs battant la chamade à l’unisson ; puis Gontran s’est retiré et je me suis allongé à ses côtés. Nous avons regardé le ciel en silence. Les étoiles commençaient à briller et les nuages étaient étonnement rosés. C’était vraiment magnifique…
J’ai fini par redresser mon buste et j’ai observé la campagne. Sur une route plus loin, j’ai perçu une voiture rouler lentement et des hommes en uniforme marcher au même rythme sur la chaussée. Ils arrivaient. Ils venaient me le prendre.
Gontran a dû comprendre, car il m’a caressé le sein pour me rassurer.
— Ne t’inquiète pas, mon cœur, a-t-il chuchoté, ce ne sera l’affaire que de quelques semaines, au plus quelques mois. Je serai vite revenu.
— Certes, mais à quoi bon ?
J’ai inspiré l’air frais. J’ai senti qu’une larme naissait dans le coin de mon œil. Je n’avais apparemment pas assez pleuré ces derniers temps.
— Viens avec moi, ai-je dit. Partons d’ici, allons vivre plus loin, là où ils ne viendront pas nous séparer.
Gontran a ri. J’aurais donné n’importe quoi pour qu’il réagisse autrement.
— Et où irions-nous, Eugénie ? Les Allemands font la Guerre à tous les Français, quelque soit le village, la région. Nous pourrions même fuir dans un autre pays que la Guerre nous y attendrait. Tout le monde est concerné.
J’ai soupiré.
— Je sais…
— Hé.
Il a tourné mon visage vers le sien en me tenant le menton.
— Je vais revenir. Ce n’est pas un conflit si grave que ça. Ce que nos pères ont vécu appartient au passé, aux mœurs antérieures. Nous sommes en 1914. L’humanité a bien évolué depuis, heureusement pour nous.
Voilà, la larme a coulé. Je l’ai sentie perler le long de ma joue. Ça m’a grattée et Gontran l’a essuyée avec son pouce.
— Tu es si belle, a-t-il continué, penses-tu vraiment que je risquerais ma vie pour ne plus te revoir un jour ?
J’ai regardé devant moi. Pourquoi éprouvais-je ce sentiment d’appréhension ? Pourquoi la peur brûlait-elle mes entrailles ? Pourquoi craignais-je que tout ceci soit la fin du conte… ?
Alors, j’ai fait ce que toutes les filles puériles et pleureuses comme moi font quand elles sont bouleversées. J’ai chanté.
Là où le soleil se complait
Les étoiles y dorment et s’y lèvent
A l’heure où commencent nos rêves
Regarde la Lune qui nous éclaire
Comme le Phare en pleine mer
Je regarde vers l’horizon
Là où mon homme disparaît
Les nuages y suivent le vent
Mais il ramène mes tourments
Regarde la Lune qui nous éclaire
Comme les mémoires de nos pères
Je regarde vers l’horizon
Mais le temps a tout emporté
Le ciel est vide et l’air est frais
Comme la place que tu as laissée
Regarde la Lune qui nous éclaire
Elle te suivra jusqu’à la Guerre
Écoute la Lune qui nous éclaire
Son message vient de moi
Reviens, tu m’es vital comme l’air
Car je suis ta Reine et tu es mon Roi
J’ai soupiré. J’ai penché ma tête vers Gontran et j’ai vu dans ses yeux qu’il était ému. Il s’est contenté de tourner son doigt autour de mon nombril et il a dit :
— Je t’aime…
Et j’ai répondu :
— Je t’aime aussi.
Le soleil avait presque disparu à l’horizon. La pénombre s’était répandue sur le champ. Comme à la fin d’une histoire triste.
Je n’aurais pas su dire si Gontran croyait en ce qu’il disait ou s’il refusait de céder à la torpeur pour ne pas m’effrayer. Tout ce que je savais, c’était que ce soir, j’avais pleuré pour nous deux.
23/02/14 à 16:24:25
Pourquoi "Gontran" reste la grande question.
Sinon j'aime bien
20/02/14 à 13:12:52
Le debut accroche un peu, tu devrais le relire. Mais dans l'ensemble c'est vraiment bon pour un premier jet. J'ai beaucoup aimé !
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