Jullius se réveilla dans un sursaut, alerté par une angoisse d'un danger, d'une peur primitive qui envahissait son corps, faisait battre son cœur, lui donnait des sueurs. Seul dans sa chambre, il hésitait entre descendre au rez de chaussée de sa maison pour voir si tout va bien, ou rester ici, tétanisé par la terreur, le rendant complètement paranoïaque. L'adolescent finit tout de même par descendre les escaliers. Il mit du temps : Le sommeil gardait son corps encore engourdi, et ses idées n'étaient pas totalement claires. Son instinct lui prédisait un mauvais dénouement à sa petite excursion. Et son instinct avait raison. Jullius ne voyait pas ses parents. Il fouilla sa maison : Chambres, salle de bain, cuisine, toilette, salon, entrée, garage, tout y passait. Au bout d'un moment, il se rendit même dans son jardin. Ce qui étonnait le plus le jeune adolescent, c'était tous ces gens qui semblaient eux aussi chercher un proche dans les parages.

Jullius sondait, comme tous les autres, la rue pour retrouver ce qu'il avait perdu. Il avait faim. Ils ne seraient pas partis en pleine nuit l'on ne sais où, tout de même. Il avait très faim. Le jeune adolescent entendit un bruit, et vit une vive lueur venant de derrière lui. Naturellement, et en harmonie avec toutes les autres personnes, il se dirigea vers cette source de bruit et de lumière espérant trouver ses êtres chers. Effectivement, il reconnut sa mère et son père, avec d'autres personnes. Ce qui l'étonna sur le moment c'est qu'ils avaient des armes sur eux. Qu'à cela ne tienne, il voulait leur faire un câlin, bienheureux de les avoir retrouvés.

Son père le visa. Pourquoi ? Sa mère bouscula son père. Pourquoi ? Il avait faim. Sa mère pleurait. Pourquoi ? Son père pleurait aussi. Pourquoi ? Il avait très faim. Il avait froid, bizarre pour une nuit d'été en pleine canicule. Son père repoussa sa mère. Pourquoi ? Il avait très froid. Sa mère s'effondra au sol, en larmes, puis elle se releva en criant :

- JULLIUS ! NOOOOONNNNN !

Pourquoi ? Il avait extrêmement faim et froid. Il voulait leur faire un câlin, soulagé de les avoir retrouver, enfin. Pourquoi tous les inconnus voulaient leur faire un câlin, eux aussi ? Qu'importe. Sa mère se rua vers lui et l'enlaça. Il se sentait bouillir, tellement heureux d'avoir atteint son objectif, d'avoir retrouver sa famille. Il n'avait plus froid. Il se sentait comblé. Mais il avait faim. La chaleur s'empara totalement de son corps, lui brouilla la vue et l'esprit. Il mordit sa mère au cou. Il arracha un bout de chair et l'avala.

- Valérie ! Valérie ! Ma chérie, se plaint le père, pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi ?

Il n'avait plus faim. Il était comblé. Il, le centre du monde. Il se dirigea vers son père, qu'il voulait aussi câliner.

- Jullius.. Recule, pleurnicha le père, je t'en supplie...

Jullius ne l'écoutait pas. Il, le centre du monde, voulait lui faire un câlin. Il avait de nouveau faim et froid. Les amis de son père venaient d'ouvrir le feu sur leurs proches. Le jeune adolescent s'avança. Encore un peu, un pas en avant, puis un autre. Son père crispa son doigt. Jullius vit la même lueur qui l'avait attiré. Le même bruit, aussi. Puis, plus rien. Le jeune adolescent n'avait plus faim. Jullius n'avait plus froid. Le zombie abattu ne semblait plus rechercher ses proches.