<h1>Noelfic</h1>

Dans un RPG...


Par : momo10

Genre : Fantastique , Science-Fiction

Status : Terminée

Note :


Chapitre 112

Epilogue (2/2)

Publié le 29/01/14 à 19:00:50 par momo10

Le lendemain matin, alors que les enfants commençaient à compter les jours séparant Noël, une effroyable annonce paraissait à la télévision ; un gouffre d’une profondeur inimaginable s’était formé à une vingtaine de kilomètres de la capitale impériale. Heureusement, les dégâts ne furent que matériels, ayant cependant pour conséquences la disparition de souvenirs appartenant à des dizaines de familles, ayant espéré pouvoir céder leurs douces habitations aux générations futures.
L’empereur, sur son fauteuil d’argent, tapoté machinalement sur l’accotoir, se préparant psychologiquement à affronter la presse. Il lui arrivait parfois de regretter d’avoir autorisé la création de ces paperasses infâmes qui cherchaient par tous les moyens à le mettre plus bas que terre.
Le premier ministre ressentait de même cette lassitude vis-à-vis d’une population incapable d’apprécier tous les efforts établis par un gouvernement impérial courageux ; un gouvernement qui a vaincu les anciens peuples barbares et rendu la liberté à d’honnêtes êtres humains et autres créatures ; un gouvernement qui a su privilégier la liberté intellectuelle à la soumission physique ; un gouvernement qui a su mettre en avant les atouts du territoire et orienter la populace vers ce qu’il se faisait de mieux, l’exploitation des mines pour les uns, l’approfondissement des principes magiques pour les autres, l’agriculture pour les plus fertiles… Mais hélas, lorsqu’il y a une certaine autorité présente capable de réduire en cendres tout ce qui s’est fait, l’opposition paraît. Même quand il n’y a absolument rien à dire sur la politique exercée, il est toujours possible de balancer des rumeurs sur le représentant du pouvoir. Il n’a pas d’enfants ? C’est qu’il est stérile. Il n’y aura pas de successeurs à l’Empereur, la guerre civile va exploser. Une explosion à la centrale magique ? N’était-ce pas la même centrale qui avait demandé un approvisionnement en ether pour remettre en marche les différents appareils permettant au groupe de tourner, moyennant donc pour l’Empire une somme importante, justifiant le besoin de faire disparaître ce secteur ? Des théories de complot, il y en avait également. L’Empereur avait beau se défendre, épaulé par le premier ministre, rien n’y fit. La confiance ne se manifestait jamais. Un sentiment abominable, puisque la confiance est censée s’obtenir lorsqu’on réalise un acte bénéfique pour l’entité dont on souhaite l’obtenir. Mais lorsqu’en plus de ne pas avoir les résultats escomptés, on reçoit en retour des refus du peuple de reconnaître l’autorité, celui-ci se refusant à agir avec véhémence et préférant les discours mesurés aux actions les plus extrêmes, il est possible de vouloir remettre en cause tout ce pourquoi on s’est jamais battu.

« Il va falloir y aller, Monseigneur, commença le premier ministre, rompant le silence et la réflexion de l’Empereur, nous allons devoir justifier par des faits scientifiques la présence de cette faille et expliquer de nouveau que nous n’avons pas pu prévoir cette catastrophe.

-Ne vous arrive-t-il pas d’en avoir marre, ministre ? »

L’Empereur tapotait toujours, avec un sourire fatigué qui se dessinait sur son visage.
Il continua sa tirade, fixant le sol, sans se déranger de savoir si le premier ministre le regardait ou pas.

« On sacrifie toute notre vie à créer des lois servant la morale du vivant, on donne une chance à tout le monde d’être heureux, on proscrit la violence de toute sorte, même lorsqu’on fait face nous-mêmes à une opposition populaire, on investit dans des domaines novateurs, on veut faire de notre mieux, et ce n’est jamais suffisant. Il y en a toujours pour vous critiquer, pour vous expliquer qu’il y avait une meilleure alternative, qu’ils auraient agi mieux et autrement… Des fois, j’ai envie de laisser tomber ce fichu empire, et laisser ces gens dans l’anarchie la plus totale. Non pas par haine, mais au contraire par amour de ne plus déranger ce qui constitue leur être fondamental. Peut être avais-je tort de vouloir réguler le monde. Il aurait été plus sage de ne jamais intervenir, de fonder un groupe à part où nous aurions vécu à notre manière. Et pourtant, mes prédécesseurs se sont toujours acquittés de leur devoir sans broncher. Et je suis certain qu’ils ont eu la même hargne du peuple contre eux. »

Le visage de l’Empereur virait au rouge, des sanglots tentaient tant bien que mal de sortir mais une force surhumaine les retenait. Il se tourna vers son plus fidèle allié.

« Est-ce que je suis condamné à souffrir pour réaliser mon devoir ? N’ai-je pas le droit à ce bonheur que les gens ont inconsciemment, alors que moi j’ai pleine conscience de ma douleur ? J’ai trente ans, et pas une année sans insouciance. Je ne sais plus quoi faire.

-En ce cas, Monseigneur, interrompit le premier ministre, j’aimerais savoir si vous pense que quelqu’un d’autre sera jamais apte à faire ce que vous avez vous-même fait durant votre règne. La lignée impériale est là pour empêcher un dictateur de s’imposer, et d’épargner toute souffrance morale à un individu, qui craquerait à cause de son impopularité. Soyez fort, Monseigneur, personne ne pourra jamais prendre votre place, et donc jamais personne ne pourra souffrir tout comme vous. La vie peut être injuste, mais il en va de l’équilibre de l’empire. S’il existe, c’est qu’il doit y avoir une finalité. Croyez en cette finalité, Monseigneur, et travaillez, subissez, souffrez encore plus pour l’atteindre. Et séchez ces larmes, votre visage est complètement rouge, vous allez mal passer à la télévision si en plus on accuse l’Empereur de boire avant de s’adresser à la population ! »

Le premier ministre fit suivre cette conclusion par un rire sincère, que l’Empereur rejoignit aussitôt. C’est vrai. Il faut toujours aller de l’avant, ne jamais se laisser abattre
L’empereur se leva, s’étira et se dirigea vers la sortie pour expliquer à la population l’origine de cette faille.









Dix-neuf heures trente, Thomas, Bastien, Hito, Ulrich, Sam et Aymeric s’étaient retrouvé autour de la pierre pour réaliser de nouvelles expérimentations. Puisque les appareils magiques ne fonctionnaient pas, il fallait recourir à la science.
« Ceci, expliqua Hito, est de l’acide Mauyer, et peut dissoudre n’importe quoi, les tissus vivants, certes, mais également des roches et de l’Ortacier, même le sol n’est pas à l’abri, on a relevé des trous de plus de quarante mètres de profondeur après exposition ! »
Ses explications étaient accompagnées du versement de l’acide.
« Une propriété magique a été rajoutée ; ses propriétés chimiques ne s’exprimeront que lorsque le mot aura été prononcé. Il vaut mieux s’éloigner, c’est extrêmement corrosif. »
Le groupe s’éloigna mais toujours à bonne distance de l’objectif.
Bastien fut soudain alerté, dans son for intérieur, d’une menace qui se déclencha à peine eut-il jeté un œil à une partie de la pierre.
« Thomas, le monde est bien rond, n’est-ce pas ? Comme cette pierre, hein ?
-Oui, bien sûr, qu’est-ce que tu me chantes, Bastien ?
-Et il y a eu ce matin la nouvelle qu’un gouffre s’est formé, or, selon les études scientifiques, il est apparu hier soir vers minuit, soit peu après nos expérimentations ?
-Qu’est-ce que tu veux dire ? Qu’il y a un lien entre la faille et la pierre ? Ne sois pas ridicule, on ne l’a même pas endommagé. »
Bastien tournait pâle, alors qu’il pointait une partie précise de la pierre.
Une légère fissure était visible. La nuit ne leur avait peut être pas permis de la déceler, mais elle était bien là. Thomas ne put cacher sa surprise, mais son esprit lui communiquait à ce même instant le danger.
« Hito, arrête tout !
-Merde, j’ai déjà prononcé la formule… »
L’acide commença à pénétrer dans la pierre. Une épaisse fumée s’élevait vers le ciel. Finalement, la pierre se fondit en deux.
Les six individus regardaient d’un air confus le rocher détruit. Hormis l’acide qui continuait son trajet vers le sol, rien ne se produisit.
« Finalement, dit Sam, il n’y a rien de grave, juste une coïncidence, voilà tout ! »
Tandis que le groupe d’amis se félicitait de l’exploit, Bastien décida d’examiner les restes de plus près.
Au cœur de la pierre se trouvait une petite orbe. Il la prit en main.
« Qu’est-ce que c’est ? » Se demandait-il intérieurement.

Soudain, une immense brèche s’ouvrit dans le ciel. Le ciel était absorbé en son cœur, suivit du territoire aux alentours, et finalement du groupe d’individus.
« Non… »
On entendait un mot prononcé probablement du fond du cœur, mais inaudible dans ce désastre qui ne dura que quelques secondes.
Tout était noir.
Puis, Bastien se releva. Il regardait aux alentours… Enfin, s’il y avait des alentours.
Pas de lumière. Pas de bruit. Rien.
Puis, un détail le frappa. Une petite lumière bleue. Il n’avait rien à perdre, il n’y avait rien d’autre à voir. Il faut y aller, c’est tout ce qu’il reste à faire.
Il ne pouvait plus évaluer la distance, il n’y avait pas de sol. Il se souvenait juste de son corps.
Il marcha pendant un temps qui paraissait infini. Il observait la source ; une sorte d’écran, sans support, flottant, avec un orifice en son sein.
Il fouilla dans ses poches, et retrouva l’orbe. C’est sûrement cela qui lui avait sauvé la vie. Il n’osait même pas sourire, parce qu’il n’y avait pas de quoi.
Il l’installa dedans, son aucun problème. L’orbe et l’orifice disparurent.
Une seule phrase, avec deux propositions, oui ou non, s’affichait :

« Voulez-vous commencer une nouvelle partie ? »

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