L'Attrape-Rêve
Par : MassiveDynamic
Genre : Science-Fiction , Fantastique
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 2
William
Publié le 04/09/13 à 00:41:02 par MassiveDynamic
Tout semblait si éloigné dans le temps. Mais paradoxalement, cela semblait également si proche, si réel. Les images se superposaient, prenaient vie. Et l'illusion devenait réalité. Une lumière éblouissante animait les choses autour de Théo. Les formes apparaissaient, et petit à petit, le son environnant se laissait progressivement entendre. Il rêvait, mais pas seulement. En dormant, Théo pouvait replonger dans ses propres souvenirs. Il n'y était qu'en simple spectateur, bien que parfois, l'envie le brûlait de réécrire quelques lignes de sa vie. Le jeune homme se trouvait en compagnie de trois autres personnes. Une grande blonde, magnifique, accompagnée de deux garçons, un brun, légèrement plus petit que Théo, et un autre musclé au crâne rasé. Son imaginaire paraissait réel. Il venait d'être littéralement transporté dans ses souvenirs. Petit à petit, une douleur le prit à l'estomac. Il avait comme une boule au ventre. Le jeune voyageur compris bien rapidement. Il ressentait même les émotions qui le traversaient ce jour là. L'homme chauve s'approcha des trois personnes et prit la parole.
" Nous n'avons plus le choix. On se sépare ici."
Tous se regardaient. Théo eut rapidement la vision qui se troublait. Ses larmes tentaient de fuir, mais il les retenait. Ses bras se levèrent et allèrent respectivement se poser sur l'épaule de la blonde et du petit brun.
" Adieu les amis. Faites attention à vous. "
Une sonnerie stridente réveilla Théo brusquement. Je dois vraiment changer de réveil, pensa-t-il. Théo n'avait aucun rendez-vous aujourd'hui, et aucun programme particulier de prévu. Il resta à flâner sur le bord de son canapé une bonne partie de la journée en regardant des programmes télévisés. Il fallut une interruption inopinée pour l'extirper de son état presque léthargique. Quelqu'un frappait avec vigueur à sa porte, sans laisser le moindre écart entre chaque coup.
" C'est bon, j'arrive ! Un coup sur la porte ça suffit, et les sonnettes ça existe ! "
Il n'y avait rien de plus agaçant pour Théo que les impatients. Il se dépêcha d'ouvrir la porte en soupirant bruyamment. Un homme brun arborant un long manteau et de grandes bottes trempées fit son apparition. Théo le dévisagea d'un air inquiet.
"Pas possible... William ?! Qu'est ce que tu fais ici ?!"
Théo le fusillait du regard, l'air de lui dire de s'en aller. Il bloqua d'ailleurs l'entrée en posant son bras le long de l'embranchement de la porte, attendant une réponse de son interlocuteur. William paraissait essoufflé. Tout en reprenant sa respiration, il donna un semblant de réponse au pianiste énervé.
" Je sais, je sais ce que tu vas dire. Mais je n'avais pas le choix. Ils sont après nous. Je... ils m'ont trouvé et je suis en fuite depuis hier. Je n'avais nul part où me cacher, tu sais qu'ils fouillent directement tous les endroits potentiels où j'aurais pu aller, amis, familles... "
Théo eut un rire nerveux et lui répondit d'un ton rempli de sarcasmes.
"Et donc ta meilleure solution c'est de te rendre chez moi, en sachant pertinemment qu'ils nous cherchent et que là tu vas les mener directement à nous ?!"
William se sentit coupable mais tenta à nouveau de se justifier.
"Il n'y a rien qui nous relie, tu le sais ! J'ai trouvé ton adresse dans les annonces. Et puis, tu me fais la morale, mais sérieusement, on est censé être en planque, et toi tu te vends dans des prospectus ! Alors excuse-moi mais si l'on te repère, ça ne sera pas à cause de moi. "
Théo soupira de plus belle, puis s'écarta. Il invita son ami à rentrer, ferma la porte, puis le pris dans ses bras. Ils se câlinèrent comme des frères. William plongea sa tête dans le creux des épaules de Théo.
"Ils ont tué Beth."
En un battement de cil, William se mit à fondre en larmes. Beth... Théo s'en souvenait relativement bien. C'était une jolie femme, brune, toujours souriante. Elle débordait la joie de vivre. Et surtout, elle n'agaçait jamais. C'était la petite amie de William.
William retira ses bottes non sans répandre de l'eau un peu partout à l'entrée. Il posa son manteau sur une chaise, laissant ainsi apparaître ses bras. Sur son bras gauche se trouvait un tatouage représentant un triangle barré horizontalement. Il s'assit sur le canapé de Théo et plongea la tête dans ses mains. Théo était gêné. Tout d'abord car il était maladroit de nature, et réconforter quelqu'un semblait pour lui une épreuve insurmontable. Mais également parce qu'il ne savait pas réagir face à une telle situation. Il était de ces gens introvertis, qui s'exprimaient différemment. Et les mots semblaient pour lui un fardeau bien trop lourd, surtout face au deuil. De simples condoléances lui apparaissaient comme stupide. A quoi bon, pensait-il, ce ne sont pas quelques balbutiements qui ramèneront l'être aimé à la vie. C'était se voiler la face, pour lui. Mais il n'était ne restait pas étranger face au malheur de son ami. Il se dirigea vers son piano puis en retira le drap. Il laissa ses doigts danser et flotter autour des touches, puis commença à jouer.
"ARRÊTE CA TOUT DE SUITE ! "
William se leva brusquement, et le son cessa.
"-Je...
- Ne touche pas à ça. Ce ne sont pas des souvenirs que je veux. Je ne veux pas revivre des moments, je ne peux pas. C'est impossible. Ce que tu fais avec la musique, ça n'est qu'une illusion. Ça ne la ramènera pas. "
Il s'avança vers Théo en montrant sa main gauche.
"- C'est pas ça, la vie. On nous a maudit. Et même après notre séparation, rien ne s'est arrangé. Notre situation empire de jour en jour. Et si l'on ne fait rien..."
William leva le bras en direction d'un verre d'un air concentré. Le verre se mit à léviter, puis se fracassa violemment au sol.
" -... on finira brisé. "
Théo recouvra à nouveau son piano puis se mit assis sur son tabouret.
"- Je ne sais pas quoi faire. Je sais qu'ils finiront par me trouver, mais je ne peux pas t'héberger. Tu ne peux pas souffrir avec moi. J'ai choisi de faire ce que je fais, et j'aime mon travail. Nous sommes peut-être maudit, mais on peut aider les gens. On peut répandre la joie. J'ai choisi cette voie, quitte à me faire prendre et mourir demain, car je n'ai aucun autre but. Toi, tu avais une raison de vivre. Ils te l'ont retiré, mais...
- Mais il me reste la vengeance. Je ne suis pas venu me cacher. Je suis venu te chercher. Viens avec moi, Théo ! Ensuite, on ira retrouver les autres, et tous ensemble, on mettra enfin un terme à tout ça. On ira les frapper directement au coeur de leur opération ! "
William n'avait jamais eu un esprit belliqueux. Théo peinait à le reconnaitre à travers ses paroles. Il avait tant changé, en l'espace de ces quelques mois.
"- Se réunir... ? Je...
- Ils ont tué Beth. Ils sont arrivé à plusieurs à mon appartement il y a trois jours. Je dormais avec elle quand c'est arrivé. Toute la chambre a été criblée de balles. J'ai réussi à me contrôler, à dévier et renvoyer les balles, mais je n'ai pas pu la protéger. Je l'ai vu mourir sous mes yeux, et elle n'a même pas eu le temps de comprendre ce qu'il s'est passé. J'ai fui par la fenêtre, poussé par l'adrénaline, et depuis, à chaque moment d'égarement, je la revois mourir. C'est le dernier souvenir que je garderai d'elle. Ils ont détruit nos vies, Théo. Il est temps de leur renvoyer la pareille. "
Un son détourna l'attention des deux protagonistes. Quelqu'un frappait à la porte. Théo dévisagea William, qui lui fit signe d'aller ouvrir.
" Nous n'avons plus le choix. On se sépare ici."
Tous se regardaient. Théo eut rapidement la vision qui se troublait. Ses larmes tentaient de fuir, mais il les retenait. Ses bras se levèrent et allèrent respectivement se poser sur l'épaule de la blonde et du petit brun.
" Adieu les amis. Faites attention à vous. "
Une sonnerie stridente réveilla Théo brusquement. Je dois vraiment changer de réveil, pensa-t-il. Théo n'avait aucun rendez-vous aujourd'hui, et aucun programme particulier de prévu. Il resta à flâner sur le bord de son canapé une bonne partie de la journée en regardant des programmes télévisés. Il fallut une interruption inopinée pour l'extirper de son état presque léthargique. Quelqu'un frappait avec vigueur à sa porte, sans laisser le moindre écart entre chaque coup.
" C'est bon, j'arrive ! Un coup sur la porte ça suffit, et les sonnettes ça existe ! "
Il n'y avait rien de plus agaçant pour Théo que les impatients. Il se dépêcha d'ouvrir la porte en soupirant bruyamment. Un homme brun arborant un long manteau et de grandes bottes trempées fit son apparition. Théo le dévisagea d'un air inquiet.
"Pas possible... William ?! Qu'est ce que tu fais ici ?!"
Théo le fusillait du regard, l'air de lui dire de s'en aller. Il bloqua d'ailleurs l'entrée en posant son bras le long de l'embranchement de la porte, attendant une réponse de son interlocuteur. William paraissait essoufflé. Tout en reprenant sa respiration, il donna un semblant de réponse au pianiste énervé.
" Je sais, je sais ce que tu vas dire. Mais je n'avais pas le choix. Ils sont après nous. Je... ils m'ont trouvé et je suis en fuite depuis hier. Je n'avais nul part où me cacher, tu sais qu'ils fouillent directement tous les endroits potentiels où j'aurais pu aller, amis, familles... "
Théo eut un rire nerveux et lui répondit d'un ton rempli de sarcasmes.
"Et donc ta meilleure solution c'est de te rendre chez moi, en sachant pertinemment qu'ils nous cherchent et que là tu vas les mener directement à nous ?!"
William se sentit coupable mais tenta à nouveau de se justifier.
"Il n'y a rien qui nous relie, tu le sais ! J'ai trouvé ton adresse dans les annonces. Et puis, tu me fais la morale, mais sérieusement, on est censé être en planque, et toi tu te vends dans des prospectus ! Alors excuse-moi mais si l'on te repère, ça ne sera pas à cause de moi. "
Théo soupira de plus belle, puis s'écarta. Il invita son ami à rentrer, ferma la porte, puis le pris dans ses bras. Ils se câlinèrent comme des frères. William plongea sa tête dans le creux des épaules de Théo.
"Ils ont tué Beth."
En un battement de cil, William se mit à fondre en larmes. Beth... Théo s'en souvenait relativement bien. C'était une jolie femme, brune, toujours souriante. Elle débordait la joie de vivre. Et surtout, elle n'agaçait jamais. C'était la petite amie de William.
William retira ses bottes non sans répandre de l'eau un peu partout à l'entrée. Il posa son manteau sur une chaise, laissant ainsi apparaître ses bras. Sur son bras gauche se trouvait un tatouage représentant un triangle barré horizontalement. Il s'assit sur le canapé de Théo et plongea la tête dans ses mains. Théo était gêné. Tout d'abord car il était maladroit de nature, et réconforter quelqu'un semblait pour lui une épreuve insurmontable. Mais également parce qu'il ne savait pas réagir face à une telle situation. Il était de ces gens introvertis, qui s'exprimaient différemment. Et les mots semblaient pour lui un fardeau bien trop lourd, surtout face au deuil. De simples condoléances lui apparaissaient comme stupide. A quoi bon, pensait-il, ce ne sont pas quelques balbutiements qui ramèneront l'être aimé à la vie. C'était se voiler la face, pour lui. Mais il n'était ne restait pas étranger face au malheur de son ami. Il se dirigea vers son piano puis en retira le drap. Il laissa ses doigts danser et flotter autour des touches, puis commença à jouer.
"ARRÊTE CA TOUT DE SUITE ! "
William se leva brusquement, et le son cessa.
"-Je...
- Ne touche pas à ça. Ce ne sont pas des souvenirs que je veux. Je ne veux pas revivre des moments, je ne peux pas. C'est impossible. Ce que tu fais avec la musique, ça n'est qu'une illusion. Ça ne la ramènera pas. "
Il s'avança vers Théo en montrant sa main gauche.
"- C'est pas ça, la vie. On nous a maudit. Et même après notre séparation, rien ne s'est arrangé. Notre situation empire de jour en jour. Et si l'on ne fait rien..."
William leva le bras en direction d'un verre d'un air concentré. Le verre se mit à léviter, puis se fracassa violemment au sol.
" -... on finira brisé. "
Théo recouvra à nouveau son piano puis se mit assis sur son tabouret.
"- Je ne sais pas quoi faire. Je sais qu'ils finiront par me trouver, mais je ne peux pas t'héberger. Tu ne peux pas souffrir avec moi. J'ai choisi de faire ce que je fais, et j'aime mon travail. Nous sommes peut-être maudit, mais on peut aider les gens. On peut répandre la joie. J'ai choisi cette voie, quitte à me faire prendre et mourir demain, car je n'ai aucun autre but. Toi, tu avais une raison de vivre. Ils te l'ont retiré, mais...
- Mais il me reste la vengeance. Je ne suis pas venu me cacher. Je suis venu te chercher. Viens avec moi, Théo ! Ensuite, on ira retrouver les autres, et tous ensemble, on mettra enfin un terme à tout ça. On ira les frapper directement au coeur de leur opération ! "
William n'avait jamais eu un esprit belliqueux. Théo peinait à le reconnaitre à travers ses paroles. Il avait tant changé, en l'espace de ces quelques mois.
"- Se réunir... ? Je...
- Ils ont tué Beth. Ils sont arrivé à plusieurs à mon appartement il y a trois jours. Je dormais avec elle quand c'est arrivé. Toute la chambre a été criblée de balles. J'ai réussi à me contrôler, à dévier et renvoyer les balles, mais je n'ai pas pu la protéger. Je l'ai vu mourir sous mes yeux, et elle n'a même pas eu le temps de comprendre ce qu'il s'est passé. J'ai fui par la fenêtre, poussé par l'adrénaline, et depuis, à chaque moment d'égarement, je la revois mourir. C'est le dernier souvenir que je garderai d'elle. Ils ont détruit nos vies, Théo. Il est temps de leur renvoyer la pareille. "
Un son détourna l'attention des deux protagonistes. Quelqu'un frappait à la porte. Théo dévisagea William, qui lui fit signe d'aller ouvrir.
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