Le_marchand_de_sable
Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 2
"C'est le boulot"...
Publié le 19/08/13 à 01:19:23 par Pseudo supprimé
"Ben alors, qu'est-ce que tu foutais ?"
Sofiane était gelé. Normal pour un mois de Janvier. Noël était passé, et on avait offert aux camés un petit cadeau : une nouvelle dope : une dope plus pure, 70% à ce qui paraîtrait, mais qui le savait vraiment, à part Morpheus et le Big Boss ?
Il se racontait qu'un accord aurait été signé entre nous et un autre gang dans une autre ville.
Mais pour nous, tout ce qui comptait c'était d'être payés.
Le reste, c'était pas notre problème.
"Ouais désolé mec, je suis parti chez le Cochon Halal chercher un truc à grailler. Je t'ai ramené ça, ça te va ?
- Aah t'es un bon kho, merci", me répondit Sofiane en attrapant le kébab que je lui avais lancé.
Laissez-moi vous parler du Cochon Halal.
Depuis la mésaventure de Décembre, Morpheus a décidé de
diversifier les lieux de rencontres.
Il n'était plus question d'ameuter toute l'équipe au même endroit, alors Morpheus nous a équipés de téléphones portables destinés au travail. Uniquement au travail.
Il nous appelait, nous donnait le lieu et l'heure de RDV, fin. Durée de l'appel : 3 secondes.
La capture de Joe l'avait rendu parano. Encore plus qu'il ne l'était déjà.
Le Cochon Halal, c'est un Arabe qui tient un kébab, pas loin de la Clochette.
On l'appelle Cochon Halal parce qu'il est tellement gros qu'on dirait qu'il n'a pas de cou. Comme les cochons.
Et halal... Vous avez compris pourquoi.
Son kébab était une bonne planque, il y stockait quelques sac d'herbe pour nous, parfois de coke.
Un mec tranquille, sans histoire, même s'il aimait nous écouter furtivement.
Je l'avais déjà remarqué, posé derrière son comptoir, faisant semblant de préparer la bouffe, tendre l'oreille pour espionner notre conversation.
Il était marrant, et me faisait pitié. A passé 50 piges, rêver encore d'aventures de gangsters...
"Bon, c'est quoi le plan aujourd'hui ? demandai-je à Sofiane.
- On doit aller voir un gars du côté de l'usine désaffectée.
- Acheteur ?
- Ouaip, 2 kilos.
- On le connaît le type ?
- Nan, c'est pour ça que Morpheus vient nous chercher.
- Moprheus vient aussi ? demandai-je, effrayé ?
- Ouais, c'est lui qui présidera l'affaire...
Hey, stress pas mec ! T'as toujours pas oublié l'histoire hein...
- Comment veux-tu que je l'oublie... Il m'a pointé son flingue sur la gueule cet enfoiré...
- C'est le boulot kho...
- Ouais...
- Hey, pis regarde là où on en est aujourd'hui ! On a bien évolué quand même. Tu sais que y en a beaucoup qui ragent de toi maintenant ? Tu les as fumés kho !"
Je souriais. C'était vrai. Depuis l'incident, ma carrière avait évolué.
Morpheus avait eu une discussion avec Sofiane et moi, en privé. Rien que nous trois.
Il avait mené sa petite enquête, et avait découvert qu'un gars de chez nous nous avait balancés.
Un serveur, qui s'était fait pincé par les flics. Il avait marchandé sa liberté contre des infos et des noms.
Je ne sais pas comment a fini l'histoire, je sais simplement qu'il a bien morflé.
Morpheus nous avait donc présentés ses excuses, très originales soit dit en passant : "Ouais bon les mecs... Ce qui est arrivé... C'est la faute à pas de chance hein, vous savez ce que c'est : on reçoit des infos, on imagine un scénar', et des fois il se trouve que le scénar' est bidon. Mais c'est le boulot, hein ?!" - Fils de pute... - avant de nous donner une promotion : pour lui j'avais fait mes preuves en gardant mon sang froid lors de l'arrivée des flics, et montré que je savais m'intégrer au groupe et au business. Sofiane, quant à lui, avait montré qu'il était un bon lieutenant, responsable, et sans peur.
Désormais, on s'occupe des gros poissons. Pas en dessous d'un kilo. Les acheteurs sont connus, et quand un nouveau débarque, il semble que Morpheus s'invite dans la partie.
Sofiane et moi attendons donc Morpheus, posés sur un banc dans le square délabré.
Il y a toujours deux ou trois gosses qui jouent. Je ne sais pas où sont leurs parents.
Je ne sais même pas s'ils ont des parents. Quand j'arrive ils sont là, et quand je repasse au soir ils sont partis.
Sofiane et moi mangeons notre kébab en discutant de tout et de rien, de filles, d'argent, de rêves.
"Mais t'es fou ! me dit-il, la bouche couverte de sauce, le mieux c'est un putain de 4x4 ! Avec un pare choc où tu peux attacher un gars dessus, ahah !
Sérieux, imagine : un gros 4x4 noir, vitres teintées, toutes options. Son à fond, t'entends les basses qui résonnent... Ah... C'est mon rêve ça ! C'est pour ça que je me lève tous les matins pour vendre cette merde !
Et toi, c'est quoi ton rêve ?
- Moi ? Ben... Je sais pas.
- Quoi tu sais pas ? Tu te fous de ma gueule ? T'as bien un rêve ? Tu veux pas le dire, mais j'suis sûr que tu kifferais te payer une pute avec trois nichons ! Hein dis-le ! lance-t-il en rigolant.
- Ta gueule hey ! Il lui en faudrait au moins quatre mon gars, je ferai du piano avec !"
On rigole, on est bien. On se sent comme des rois. Invincibles, respectés, plein d'avenir.
Et puis une berline arrive, et s'arrête devant nous. Noire, vitre teintées. Signée Audi, A6, moteur rugissant et Ludacris dans l'autoradio.
La porte arrière s'ouvre, Morpheus en sort.
"Allez les gars, c'est parti."
Nous jetons ce qui reste de la bouffe par terre, nous nous essuyons les mains et pénétrons dans la berline.
Le chauffeur enclenche la première, et nous filons.
Nous filons.
Sofiane était gelé. Normal pour un mois de Janvier. Noël était passé, et on avait offert aux camés un petit cadeau : une nouvelle dope : une dope plus pure, 70% à ce qui paraîtrait, mais qui le savait vraiment, à part Morpheus et le Big Boss ?
Il se racontait qu'un accord aurait été signé entre nous et un autre gang dans une autre ville.
Mais pour nous, tout ce qui comptait c'était d'être payés.
Le reste, c'était pas notre problème.
"Ouais désolé mec, je suis parti chez le Cochon Halal chercher un truc à grailler. Je t'ai ramené ça, ça te va ?
- Aah t'es un bon kho, merci", me répondit Sofiane en attrapant le kébab que je lui avais lancé.
Laissez-moi vous parler du Cochon Halal.
Depuis la mésaventure de Décembre, Morpheus a décidé de
diversifier les lieux de rencontres.
Il n'était plus question d'ameuter toute l'équipe au même endroit, alors Morpheus nous a équipés de téléphones portables destinés au travail. Uniquement au travail.
Il nous appelait, nous donnait le lieu et l'heure de RDV, fin. Durée de l'appel : 3 secondes.
La capture de Joe l'avait rendu parano. Encore plus qu'il ne l'était déjà.
Le Cochon Halal, c'est un Arabe qui tient un kébab, pas loin de la Clochette.
On l'appelle Cochon Halal parce qu'il est tellement gros qu'on dirait qu'il n'a pas de cou. Comme les cochons.
Et halal... Vous avez compris pourquoi.
Son kébab était une bonne planque, il y stockait quelques sac d'herbe pour nous, parfois de coke.
Un mec tranquille, sans histoire, même s'il aimait nous écouter furtivement.
Je l'avais déjà remarqué, posé derrière son comptoir, faisant semblant de préparer la bouffe, tendre l'oreille pour espionner notre conversation.
Il était marrant, et me faisait pitié. A passé 50 piges, rêver encore d'aventures de gangsters...
"Bon, c'est quoi le plan aujourd'hui ? demandai-je à Sofiane.
- On doit aller voir un gars du côté de l'usine désaffectée.
- Acheteur ?
- Ouaip, 2 kilos.
- On le connaît le type ?
- Nan, c'est pour ça que Morpheus vient nous chercher.
- Moprheus vient aussi ? demandai-je, effrayé ?
- Ouais, c'est lui qui présidera l'affaire...
Hey, stress pas mec ! T'as toujours pas oublié l'histoire hein...
- Comment veux-tu que je l'oublie... Il m'a pointé son flingue sur la gueule cet enfoiré...
- C'est le boulot kho...
- Ouais...
- Hey, pis regarde là où on en est aujourd'hui ! On a bien évolué quand même. Tu sais que y en a beaucoup qui ragent de toi maintenant ? Tu les as fumés kho !"
Je souriais. C'était vrai. Depuis l'incident, ma carrière avait évolué.
Morpheus avait eu une discussion avec Sofiane et moi, en privé. Rien que nous trois.
Il avait mené sa petite enquête, et avait découvert qu'un gars de chez nous nous avait balancés.
Un serveur, qui s'était fait pincé par les flics. Il avait marchandé sa liberté contre des infos et des noms.
Je ne sais pas comment a fini l'histoire, je sais simplement qu'il a bien morflé.
Morpheus nous avait donc présentés ses excuses, très originales soit dit en passant : "Ouais bon les mecs... Ce qui est arrivé... C'est la faute à pas de chance hein, vous savez ce que c'est : on reçoit des infos, on imagine un scénar', et des fois il se trouve que le scénar' est bidon. Mais c'est le boulot, hein ?!" - Fils de pute... - avant de nous donner une promotion : pour lui j'avais fait mes preuves en gardant mon sang froid lors de l'arrivée des flics, et montré que je savais m'intégrer au groupe et au business. Sofiane, quant à lui, avait montré qu'il était un bon lieutenant, responsable, et sans peur.
Désormais, on s'occupe des gros poissons. Pas en dessous d'un kilo. Les acheteurs sont connus, et quand un nouveau débarque, il semble que Morpheus s'invite dans la partie.
Sofiane et moi attendons donc Morpheus, posés sur un banc dans le square délabré.
Il y a toujours deux ou trois gosses qui jouent. Je ne sais pas où sont leurs parents.
Je ne sais même pas s'ils ont des parents. Quand j'arrive ils sont là, et quand je repasse au soir ils sont partis.
Sofiane et moi mangeons notre kébab en discutant de tout et de rien, de filles, d'argent, de rêves.
"Mais t'es fou ! me dit-il, la bouche couverte de sauce, le mieux c'est un putain de 4x4 ! Avec un pare choc où tu peux attacher un gars dessus, ahah !
Sérieux, imagine : un gros 4x4 noir, vitres teintées, toutes options. Son à fond, t'entends les basses qui résonnent... Ah... C'est mon rêve ça ! C'est pour ça que je me lève tous les matins pour vendre cette merde !
Et toi, c'est quoi ton rêve ?
- Moi ? Ben... Je sais pas.
- Quoi tu sais pas ? Tu te fous de ma gueule ? T'as bien un rêve ? Tu veux pas le dire, mais j'suis sûr que tu kifferais te payer une pute avec trois nichons ! Hein dis-le ! lance-t-il en rigolant.
- Ta gueule hey ! Il lui en faudrait au moins quatre mon gars, je ferai du piano avec !"
On rigole, on est bien. On se sent comme des rois. Invincibles, respectés, plein d'avenir.
Et puis une berline arrive, et s'arrête devant nous. Noire, vitre teintées. Signée Audi, A6, moteur rugissant et Ludacris dans l'autoradio.
La porte arrière s'ouvre, Morpheus en sort.
"Allez les gars, c'est parti."
Nous jetons ce qui reste de la bouffe par terre, nous nous essuyons les mains et pénétrons dans la berline.
Le chauffeur enclenche la première, et nous filons.
Nous filons.
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