Assise sur un nuage,
Une ange s'amusait,
Ne cessait de chanter,
Pour son ciel tant aimé.
La terre,
Elle,
Ne parvenait à entendre
La mélodieuse mélodie,
Que produisait cette ange.

Intrigué,
Un homme s'avança
Sous le nuage de l'ange,
Et mécontent de ne pas entendre,
Se mit à crier à vive voix :
« Cela ne sert à rien de chanter,
Nous ne t'écoutons pas.
Ne reste pas assise,
Tu as des ailes, utilise-les.
Parcours le ciel et occupe-toi »

De chanter,
L'ange s'arrêta.
Sur son nuage,
Elle se leva.
Avec ses ailes,
Elle s'envola.
C'est aux cotés de l'homme,
Qu'elle se posa.

« Qui es-tu pour me parler comme cela ?
Quelconque paysan,
Ou même fils d'artisan...
Crois-tu qu'il n'y ait que toi,
Pour entendre ma voix ?
Le ciel n'existe-t-il pas pour toi ? »

A l'entente de ces mots, l'homme tressaillit.
- Je ne suis pas paysan,
Ni même artisan,
Mais rien d'autre qu'un prince,
Que le monde a oublié,
Qui ne sait plus d'où il vient,
Qui aime lever les yeux
Et admirer le ciel,
Sans penser à la vie.
Pourtant,
je ne pense pas qu'il puisse m'entendre,
car dans ce cas il répondrait. »

- Que tu es bien étrange...
N'importe quel homme en ma compagnie
Aurait parlé de moi,
Aurait tenté de me charmer,
De me séduire,
Et dans son lit,
De m'attirer.
Mais toi tu me parles de ton sang,
De ton malheur et de ton rang,
Et du ciel sans répondant.
Je soupçonne en toi un dieu caché. 

- Je suis malheureusement bien humain.
Mais nous ne sommes sûr de rien,
Qui sait ?
Peut-être qu'un jour je m'élèverai,
Au dessus de tout nuage,
Là où les eaux sont rassemblées,
Où on avance à la nage,
Où tous les dieux vivent en paix.

-Pas un seul mot sur moi ?
Tu vas finir par me vexer.
Tu ne ressens aucun désir ?
Aucun péché ?
Complimente-moi,
Ris avec moi,
Fais moi me sentir radieuse,
Parmi les plus belles de toutes les anges.
Ou sont-ce mes ailes qui ne plaisent pas ?
Est-ce que cela te dérange ?


-Je peux te dire...
Que ta silhouette ne te fait pas défaut.
Qu'en beauté tu as tout ce qu'il faut.
Que sans tes ailes,
Tu serais la plus belle des humaines,
Mais au final tu ne perds rien aux changes,
Car mieux vaut être plus belle des anges,
Être éternelle, non éphémère,
Qu'une femme divine recluse sur terre.

[...]