Note de la fic : Non notée

Le_jour_ou_l_humanite_disparut.


Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1 : Dépression


Publié le 19/08/2013 à 01:18:11 par Pseudo supprimé

C’est la nuit. Nelson et Larry dorment profondément, mais moi, je n’arrive pas. J’ai trop peur. Peur de ne jamais revoir mes parents, mes amis… Ça fait deux jours qu’on s’est barricadés dans la maison. On a utilisé les lattes de nos lits, alors on doit dormir par terre, sur nos matelas. Comme on a utilisé nos draps pour masquer les fenêtres, on dort avec nos jaquettes et nos vestes.
On a été avertis de la nouvelle mardi soir, aux infos. On regardait un film, je sais même plus lequel, et il y a eu une interruption. La journaliste n’a pas donné beaucoup de détails, elle a juste dit de se mettre à l’abri et de se barricader ; et après elle s’est fait… Non, c’est… C’est trop horrible. Je ne peux pas y penser. Et mes parents qui étaient au resto ce soir là… Ils ne sont toujours pas rentrés.
J’ai entendu un bruit. Je me lève, et je m’approche de la fenêtre. J’écarte un peu le rideau, et regarde entre deux lattes. C’est ce que je pensais. Y’en a un qui rôde autour de la maison. J’espère qu’il ne nous a pas repérés. J’ai soif. Je vais à la cuisine et je prends une canette de coca dans le frigo. Y’a déjà plus beaucoup de bouffe, et on est trois. Il faudra bien qu’un jour on sorte pour aller chercher des provisions…
Maintenant, c’est le matin. Nelson et Larry sont réveillés. Si cette situation est déjà assez difficile pour moi, j’imagine pas l’enfer que ça doit être pour Nelson. Il a douze ans et il est très sensible. J’ai treize ans et Larry quatorze. Je leur ai pas encore dit qu’il faudrait bientôt faire une sortie, mais je pense qu’ils s’en doutent. On pourra pas rester indéfiniment dans la maison. Celui qui traînait dehors pendant la nuit est parti. Tant mieux. Je sais pas exactement ce que c’est que ces trucs, mais ça ressembla vachement à des zombies, comme dans 28 jours plus tard. Mais c’est quand même trop énorme pour que ça soit vrai. C’est sûrement autre chose… On a essayé d’appeler nos parents, mais apparemment, ils on éteint leurs natels. On a aussi essayé d’appeler les flics, mais sans trop d’espoir. Vu la situation, ils sont soit débordés, soit morts. Larry m’appelle.
-Jimmy ?
-Ouais quoi ?
-Y’a presque plus rien à bouffer. On pourra peut-être survivre encore un jour, mais après, ça risque d’être chaud.
Je le regarde d’un œil morne, et je dis :
-Ouais je sais.
Je crois qu’il attendait que je prenne la situation en mains, mais j’ai rien fait. Y’avait rien à faire. Et puis c’est Larry le leader. Je demande :
-Où est Nelson ?
-Il est dans la cuisine. Il vaut pas manger son hamburger. Il a l’air triste.
-Pas étonnant, avec ce qui se passe !
-C’est son anniversaire aujourd’hui.
Je reste silencieux un moment, puis je lâche un :
-Putain j’avais oublié.
Il avait demandé Zelda Skyward Sword pour son anniversaire. Je l’avais acheté et planqué dans ma chambre. Je monte le chercher. Ma chambre a l’air vide sans mon lit. Mon miroir est cassé. Dans un excès de rage, de frustration et de chagrin, j’avais balancé ma PSP dessus. Je sors la boîte du jeu de mon armoire, et je redescends. Je vais à la cuisine, et tend le jeu à Nelson.
-Tiens, c’est pour toi. J’espère que ça va te remonter le moral.
Il m’ignore. Il regarde devant lui, accoudé à la table. Comme il ne répond pas, je pose le jeu sur la table, et je m’apprête à sortir de la cuisine. Au moment où je vais franchir la porte, Nelson dit :
-J’m’en fous d’ce putain de jeu.
Je m’assieds à côté de lui.
-Je sais que papa et maman te manquent… Tu verras, on va les revoir. J’suis sûr qu’ils sont en sécurité, comme nous.
-Ouais, c’est ça. Arrête de faire semblant. On sait tous les trois qu’il leur est arrivé la même chose qu’a cette journaliste ! D’après les infos, ça a l’air d’être un vrai carnage au centre ville ! On va tous crever, c’est juste une question de temps !
Je me tais. Ce qu’il dit est tellement vrai, y’a rien à dire de plus. De toute façon, y’a plus d’électricité depuis hier. On a froid. Pour se réchauffer, on crame tout ce qui est inutile. Nos affaires d’école, le Cluedo qu’on a reçu au Noël d’ya deux ans, la table basse du salon, des coussins, l’encyclopédie en huit volumes de papa… Il reste plus que quatre volumes, et on sait plus trop quoi cramer après ça.
Je sors de la cuisine et je vais vers Larry, dans le salon.
-On va être obligés de sortir chercher de la bouffe. Si on se fait pas dévorer, on va crever de faim, donc ça change rien.
Sans m’en rendre compte, j’ai dit un truc drôle. Enfin, je crois que c’est drôle, vu que Larry s’est mis à rigoler. Mais je crois plutôt que c’était un rire nerveux.
Je me rendais pas compte de ce que je disais. On n’avait que vu l’évolution de la situation aux infos, mais ils avait montré que le côté reluisant des choses. La face cachée était encore pire que tout ce qu’on pouvait s’imaginer…


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