- Alors Lancelot, tu vas te décider à ouvrir la porte ?
- Il doit sûrement y avoir un piège lié à la porte ...
- Eh ben, t'es pas un chevalier toi !
- On sait jamais ... Il pourrait y avoir un mécanisme activé par la charnière.
- Dans ce cas là, j'ai la solution !

Kévin se saisit d'un énorme rocher, qu'il fracassa sur la porte qui vola littéralement en morceaux. Aucun piège ou mécanisme ne sembla s'activer.

- C'est vrai qu'il n'y avait aucune raison qu'un mécanisme quelconque s'active, quand on y réfléchit. C'est pas un temple maya, riais-je.

Nous entrions dans la bâtisse, très sombre. Sur une sorte de piédestal est déposé un anneau, je m'en saisis et l'examinais finement.
J'en arrivais à la conclusion que ce n'était qu'un simple anneau d'argent gravé des inscriptions "1337 A Giotto di Bondone"

- Ahah, 1337 !
- Giotto di Bondone, Giotto di Bondone ... Ce nom m'est familier ...
- Il me semble que c'est un architecte italien, osa Kévin.
- Bien, 1337 doit donc être son année de mort ou de naissance.
- Je pense que cet anneau à du se retrouver en Bretagne d'on ne sait quelle façon, et une larme de korrigan est tombée dessus.
- Qu'est-ce qui peut te faire penser ça, demandais-je ?
- Sûrement le fait qu'il en émane une lumière rose ?
- Oh mon dieuuuuww, m'exclamais-je !
- Tu devrais le mettre à ton doigt.
- Je sais pas si c'est une bonne idée, hésitais-je.
- Si c'est une larme de Korrigan tu vas avoir des pouvoirs, mec !
- On verra bien si ça marche ou pas !

Je mis l'anneau à mon majeur, la lumière violette s'intensifia puis nous aveugla avant de disparaitre.
Nous reprîmes nos esprits quelques secondes plus tard. Kévin, après avoir longuement regardé mes yeux ne put s'empêcher de rire.

- Pourquoi tu ris, lui demandais-je ?
- Tu as une tache noire en forme de 'K' dans l'oeil.
- Genre, vraiment ?
- Ouais, genre. Mais t'inquiète ça se voit pas trop.
- C'est pas ça le problème.
- Ah ? Qu'est-ce que c'est alors ?
- C'est moi ou c'est devenu très lumineux par ici ?
- C'est toi, je crois. Moi je vois rien.
- Donc, grâce à cet anneau je suis devenu nyctalope.

Kévin fut pris d'un fou rire qu'il tentait tant bien que mal de maîtriser.
Non, me dites pas qu'il va le faire ...
Kévin, d'une voix absolument ridicule contrastant totalement avec sa voix grave de d'habitude, lâcha un :

- Je le savais bien que t'étais une salope !

Et il se remit à rire. Je vous avais dit que le rire de Kévin est extrêmement contagieux ?
Résultat : On a passé cinq bonnes minutes écroulés de rire.

- Bref, tu pourrais me dire si il y a des trucs que je ne vois pas ?
- A vrai dire, je ne sais pas ce que tu ne vois pas, je ne peux donc pas être très efficace.
- Tu n'as pas un moyen de ne plus être nyctalope ?
- Peut-être qu'en bougeant ou tournant l'anneau ...

Bien vu ! En tournant l'anneau, je pouvais régler mon degré de nyctalopie ! Après quelques tours de doigt, j'ai pu affirmer :

- Il y a quatre livres et un parchemin sur l'étagère.
- Je les prends ! Il n'y a pas d'écus ou d'objets du XIVe siècle pouvant se revendre à bon prix par terre ?
- A part une bourse à quelques centimètres de ton pied droit, je ne vois rien d'intéressant.

Kévin se saisit avidement de la bourse.

- Oh mon dieu, s'exclama-t-il, elle est super lourde ! Ca doit valoir un paquet de blé tout ça !
- Je vais voir si, avec l'anneau il n'y a pas un moyen de repérer les êtres vivants aux alentours.

En tournant mon anneau, je finis par trouver un réglage correspondant plus où moins à un genre de vision thermique. Je pouvais ainsi discener une masse de gens se déplaçant au loin.

- Kévin, on va par là !

J'ai couru dans la direction de ce qui avait l'air d'être le groupe. J'ai pu ainsi remarquer que l'anneau me rendait aussi légèrement plus rapide et plus agile. Je ressentais moins de fatigue que d'habitude, Kévin, qui est pourtant très sportif (et qui fait de l'athlétisme depuis qu'il a 13 ans) m'a demandé à plusieurs reprises de ralentir.
Les pouvoirs de cet anneau sont incroyables.
En deux temps trois mouvement nous avons rejoint le groupe, Mr Leconte n'avait même pas remarqué notre absence on dirait.

Midi cinq. On venait à peine de reprendre la marche et Kévin était déjà exténué.

Marie est venue me parler.
- Psst ... Lancelot !
- Oui ?
- T'étais passé où ?
- Quelque part.
- Toi, t'as fait une connerie ...
- Non, non, je t'assure.
- D'où il vient cet anneau ?
- Je l'ai toujours eu, mentis-je.
- Mais oui, prends moi pour une conne. Tu l'aurais pas volé par hasard ?
- Je peux savoir pourquoi tu me poses autant de questions ?
- Parce-que t'es mon frère peut-être ... Je me suis inquiétée pour toi, moi.
- Si on peut même plus s'absenter une demie heure, soupirais-je.
- Désolée de m'être souciée de mon frère, dit-elle exaspérée. Si c'est comme ça que tu le prends la prochaine fois que tu auras des emmerdes compte pas sur moi pour t'aider.

Petite parenthèse : Marie, c'est ma soeur (jumelle), elle est vraiment collante. Elle a toujours été comme ça, mais elle est très gentille sinon !
On est dans la même classe depuis le CE2.
Fin de la parenthèse.

En tout cas, je sens que je vais bien m'amuser avec cet anneau, j'ai vraiment hâte de découvrir ses limites !