Chapitre 9 ? Quelques instants plus tard

- Bon, va falloir monter ces foutus tentes
- Chacun sa merde monsieur le globe-trotter !
- Et comment, celui qui finit le dernier invite l?autre à boire un verre ! :
- Tenu !

S?en suivit un méli-mélo indescriptible d?affaires volant dans tous les sens. Chacun se démenait pour sortir sa tente. Mais nous avions tous les deux eu cette idée magnifique de mettre la tente tout au fond du sac J?avais emprunté la vieille tente familiale 2 places, ou un gros porc , elle était vieille mais était encore en état d?assurer sa fonction première Béni soit mon esprit d?anticipation je m?était entrainé à al monter et à la démonter dans mon jardin pour éviter de passer pour un con je réussi sans trop de mal à la monter (la tente hein ) En me retournant, Gristy avait déjà fini depuis longtemps puisqu?elle me regardait d?un air sournois et moqueur.

- Je crois que tu vas être bon pour me payer un verre :
- C?te blague ! C?était pas équitable !

Effectivement elle avait une minuscule tente, moi et mon mètre quatre-vingt n?aurait jamais pu rentrer en entier dans cette tente

- Et ton sac tu le met ou la nuit ?
- Bah je le laisse dehors ? :)
- Et t?as pas peur qu?on te le vol ?
- Yen a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes
- Bon ben va pour un verre pour mademoiselle. Tsss? Tu connais un bar près de la mer ?
- Ouaip, et je connais aussi la patronne?
- C?est parti !
- Attends, on va pas se trimballer à pieds ! Viens suis moi !

Je la suivis jusqu?à une remise, capharnaüm d?objets en tout genre. Des pelles en plastiques, des tables, des barbecues, des chaises et bien d'autre encore s'entaissaient la. Apparemment l?endroit servait de stockage pour les objets encombrants des clients les plus réguliers. Après un instant à farfouiller dans la pièce elle en sortit un longboard, usé mais en état de rouler. La jeune fille était décidemment pleine de ressource et de surprise ! Elle vérifia l?état des roulements, les graissa et les resserra un petit peu.

- Et voilà la bête !
- Et moi je te suis en courant ?
- Nan ! On va demander à JB te te prêter la sienne ! Il me doit bien ça ? Et si ça te plait, que tu arrives à tenir debout, on ira faire un tour au magasin il doit y avoir une ou deux planches d?occasion ou même neuve pas trop trop cher :)
- Vendu !

Effectivement JB ne broncha pas une seule seconde lorsque Gristy lui demanda de lui prêter sa planche. Après des débuts laborieux, l?équilibre du snowboard me revient peu à peu et je commençais même à me débrouiller pas trop mal
Le bar se trouvait à quelques kilomètres du camping, en face de l?endroit où se formait les plus gros rouleaux. L?endroit était bondé. Musique rock, des poster des plus grandes stars du surf, inconnus à mes yeux mais Gristy ne tarissait plus d?éloge pour StoneBreaker qui était, selon elle, un des pionniers du surf. Un mythe, une légende. Son surnom lui venait du miracle qu?il avait accompli pas très loin d?ici : alors qu?il domptait un colosse d?une dizaine de mètre dans des eaux peu profondes, il avait pris tellement de vitesse que lorsque sa place heurta un récif à fleur d?eau on vit des éclats de roche voler. Je doutais quand même de la véracité de cette histoire, une planche de contre-plaqué qui casse des cailloux La serveuse, une blonde aux formes généreuses s?approcha de nous

- Qu?est-ce que je vous sers les jeunes ?
- Tu veux boire quoi miss je-monte-ma-tente-plus-vite-que-mon-ombre ?
- Une biere
- Va pour deux bières alors s?il vous plait
- Deux bières c?est noté !

La serveuse s?éloigna. (Qui a dit : « Mé VA ZY MATE SON Q LA ! ») Et effectivement elle était plutôt bien en chair au niveau de cette partie du corps

- Cette aprem si la marée est bonne j?irai faire surement un peu de surf !
- Moi j?vais en profiter pour visiter un peu le pays. Avec la longboard je peux aller à peu près partout ici non ?
- Ouaip, je te conseille de monter la haut sur les falaises, il y a une vue magnifique :oui : Tu vas en chier pour monter mais à mon avis, et surtout avec la planche de JB, tu vas salement kiffer la descente

Mon planning pour la journée était fait. On sirota nos bière en regardant les quelques matinaux déjà dans l?eau sur leur planche. Il régnait dans l?air comme un parfum de vacances. Un parfum de bonheur.