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Par : Pseudo supprimé
Genre : Inconnu
Statut : C'est compliqué



Chapitre 3 : 3 - Le départ


Publié le 19/08/2013 à 01:11:24 par Pseudo supprimé

Je ne sais pas vraiment ce qui m'a poussé à rester ici.
Depuis 160 jours... bien des choses se sont passées et depuis seulement quelques nuits, je sens un changement... comme on sent l'air du printemps bien avant sa venue...

Je suis chez moi, ou plutôt sur ce qu'il en reste... En parcourant des yeux ce qui m'entoure je ne peux que très difficilement me détacher des souvenirs de ce soir là...

Dés que l'évacuation commença, juste après le "black-out", la tombée du "grand Noir" comme on l'appelle désormais, tout était plongé dans les ténèbres, les lieux... mais surtout les esprits.

Je m'étais un peu conditionné pour qu'en cas de "problème" faisant fi de mon affolement, je puisse me rabattre sur une "procédure" sans réfléchir. Simple liste que j'avais écrite et peaufinée mille fois et qui devait me permettre, si suivie "stricto sensu", de tout faire au mieux malgré l'incapacité causée par l'état d'immanquable panique...

Je suivis la procédure... son début...

Allumage de bougies et contrôles tout azimuts.
Plus aucun appareil ne fonctionnait...plus d'électricité... mais chose étrange, plus rien ne fonctionnait sur batterie non plus... je mis quelques instants à donner du crédit à l'idée qui s'imposait malgré moi : EMP !

Je suis alors entré dans un état second cédant à la panique... plus causé par la prise de conscience globale de l'évènement que pour ses effets sur ma petite personne.
Où en étions-nous arrivés pour se prendre un EMP sur la tête... quel ennemi inconnu avait osé nous envoyer ça... et sans sommations, sans déclaration de guerre... Et cet ennemi devait quand même être assez proche et puissant... un européen ? cela était inconcevable...

Ce moment de panique fût une véritable torture, revivions nous un "Pearl Harbor" moderne ? Et quand on sait à quoi sert un EMP... qu'allait donc être la suite de cette offensive... après la destruction des circuits électroniques, celle des organismes vivants allait-elle arriver ? le fer... la chimie... le microbe... l'atome...
horreur... horreur... horreur...

Bien que "préparé", je restais une éternité en proie à la sidération du "pourquoi"... le "Quis ? Quid ? Ubi ? Quibus auxiliis ? Cur ? Quomodo ? Quando ?" de Quintillien... en boucle et en version nucléaire !

Dés que mon cerveau m'en laissa la possibilité, je le mis en "mode urgence" .
Relire la procédure que j'avais préparée et perfectionnée pendant des années...
prendre ma montre mécanique, la mettre à l'heure approximativement...couper des énergies... stocker de l'eau... fermer les issues autre que la porte d'entrée, barricader tout le reste... vite... ouverture de la boîte à biscuit métallique qui contenait mes appareils électroniques de secours... prendre la frontale, enfin y voir... vite... m'habiller en fonctionnel civil passe partout... multipoches... sortir le sac à dos, le remplir avec le matériel listé... prendre les documents les plus importants... de l'argent... cacher le reste de mon gros matériel, mes armes, sous le plancher d'un placard à vêtements... vite... vite... prendre des provisions... être le plus prêt possible...
La situation n'obligeait pas à envisager l'auto-défense comme première priorité... zut ! ... il fallait trier ma liste d'urgence... se préparer au retour... envisager l'imprévu... je me suis maudit cent fois de ne pas avoir été plus rigoureux... plus prévoyant... panique... douleur... confusion sous contrôle...

Comme un automate, je me voyais mentalement biffer les lignes exécutées... les unes après les autres... efficace... bluffant même car mon esprit continuait ses élucubrations sur le pourquoi du comment... je me dédoublais... un moment de schizophrénie contrôlée... je commençais même à ressentir un état euphorique tant je jugeais ma maîtrise inhumaine face à la gravité de l'évènement... comme une impression de gagner sans combattre... enivrant...

Ce n'est qu'au bout de cinq minutes que je me rendis compte que l'on tambourinait avec force à ma porte d'entrée... et que je n'étais qu'au début de ma liste...


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