Moi, il m'est apparu, nombre et nombre de fois

De divins accessoires, et bien des circonstances,

Ainsi que dans les songes, à mon grand désarroi,

Et des anges aux yeux noirs, quand leur peau était blanche...




Malheureux nous prions tous les dieux de la Terre,

Allant jusqu'à maudire la vie éphémère,

Nous en inventer d'autres, et prier plus encore,

Tout cela pour finir par appeler la mort.




Mais aussi ardemment que nous la désirions,

Aussitôt qu'elle arrive, comme nous le voulions

Un pas en arrière, empli par tant de peur

Nous condamne aux railleries, de ces dieux moqueurs.




La vie n'est qu'un long suicide, un repas sans goût.

On en veut déjà plus, mais Eux, qui savent tout,

Pour nous punir de vouloir raccourcir nos peines

Nous offrent toutes choses, afin que l'on les aime,




Que l'on les apprécie et s'attache à la vie,

Avant de les reprendre, en riant de mépris.

Moi, il m'est apparu, nombre et nombre de fois

Des anges aux esprits purs, et aux cœurs de bois...




Oui, qu'ils sont malheureux, tous ceux dont les désirs,

Voient chaque fois jour, à la manière qu'ils l'espèrent,


Car lorsque les Dieux veulent nous punir,

Ils exaucent nos prières.