J'avais enfin réouvert les yeux.
Après une semaine plongé dans un profond coma, j'étais de retour parmi les vivants. 

Les médecins m'affirmèrent un peu plus tard que parmi tant d’autres patients, mon cas était un miracle. Certes, ma jeunesse et mon bon état de santé jouèrent dans ma guérison, mais j’étais dans un état végétatif - « les limbes » - tel que de la seule force de mon « esprit » dépendait mon sort. Ma pugnacité fut lourdement mise à l’épreuve, plusieurs fois j’aurais pu mourir, mais finalement j’avais triomphé de l’impossible. 

...

L'émotion avait envahi la chambre d'hôpital. 

Chloé était là, elle me serrait fort dans ses bras, puis ce fut mon père qui se joignit aux heureuses retrouvailles. Dans cette embrassade affectueuse, Chloé me chuchota des mots de réconforts et mon père me félicitait... 

Le plus naturellement du monde, je m'abandonnai dans cette étreinte et pleurai chaudement des larmes d'émotions. 

La police vint tout de même cueillir ma version des faits. Officiellement, l’accident se serait produit à cause d’une rixe dont j’avais sauvé Chloé en mettant ma vie en péril. Il ne lui était rien arrivé et les trois agresseurs se seraient fait épingler. 

Après plusieurs examens post-traumatiques, je quittai l’hôpital quelques jours plus tard. 

La vie reprit peu à peu son cours normal... 

Nous retournâmes au lycée ou je fus accueilli en héros, la nouvelle s’étant propagé comme une étincelle sur une traînée de poudre, si bien que j’étais devenu le nouveau favori du bahut. 

Il va s’en dire que je n’eus plus de jamais de problème avec Etienne et ses potes, étant devenu intouchable. 

En ce qui concerne les cours, je n’eus aucun mal à rattraper mon retard, ayant acquis un niveau plus que confortable durant ma période d’internat et ainsi, j’obtins mon Bac sur les chapeaux de roues. 

Mais tout ceci est trivial et doit sûrement peu vous importer, moi aussi d’ailleurs. 

Chloé et moi nous nous étions rapprochés comme jamais auparavant. Une nuit d’hiver alors que tombait pour nous les premiers flocons, je pus enfin lui avouer mes sentiments. Nous étions assis tous les deux sur un banc au bord du lac.

Ce fut également la nuit de notre première fois, dans la même chambre d’hôtel où tout avait commencé (J’avoue avoir préparé le coup m’voyez ). 

Etant donné que je suis assez pudique, je m’en tiendrai juste au fait que c’était magique... Enfin pour moi. Elle m’avoua plus tard qu’elle avait simulé. Sur le coup, j’eus un peu le seum (j’y croyais moi ). 

Heureusement, j’eus le temps de m’améliorer et de rendre la chose intéressante pour nous deux (Tuto Youtube m’voyez). 

Nous passâmes les vacances d’été ensemble dans sa maison (j’avais tué le cafard ) où nous vivions d’amour et d’eau fraîche. Oh combien de ces longues nuits d’été nous avons pu passer ensemble à contempler les étoiles allongés dans l’herbe. 

Malheureusement, cela ne put durer éternellement... 

L’année qui suivit, je rentrai dans l’enseignement supérieur. Mon idylle avec Chloé m'avait fait perdre l'habitude d'étudier, et j'avais perdu mes automatismes. Il me fallut fournir beaucoup plus d’efforts que mes camarades pour arriver à leur niveau. 

Et cela se fit ressentir dans notre couple, je la voyais de moins en moins, mais je n’étais pas le seul à blâmer. Elle aussi avait des choses à faire, elle avait changé d’école, s’était faite des amis, avait des études à suivre... 

Il ne nous restait pratiquement plus que les week-ends et les vacances pour nous retrouver. Et encore, elle profitait de ces longues périodes pour rentrer en Suède, là où était sa famille avec laquelle elle s’était réconciliée. 

Et puis un jour... Elle m’abandonna pour un autre. 

Un type de son école, un grand blond aux yeux bleus. Le genre de mec qui fait chavirer toutes les filles : Brillant académiquement, talentueux artistiquement et doué en sport par-dessus le marché.  

Mais je m’étais réveillé. J’avais décidé de ne plus me laisser voler ma Chloé par le premier venu, aussi éligible soit-il. Et en me battant pour elle, elle revint à moi. 

Ce fut un soulagement. J'avais réussi à prouver qu’elle ne m’avait pas prise par défaut, parce que j’étais le seul sous la main. Elle m’avait bel et bien choisi.  

Aujourd’hui, nos études sont terminés, et nous avons tous les deux un travail. Je m’apprête à partir en vacances avec elle en Suède où je rencontrerai sa famille et lui demanderai sa main... 

... 

J’aurais tant voulu vous raconter cette histoire.

Malheureusement, les contes de fées n'existent pas et la réalité fut toute autre...