Ouais, m'enfin des gars c'est vite dit. C'était juste deux kévinous qui étaient à peine plus grands que Chloé

Ils me tournaient le dos, et je vis entre eux deux qu'elle semblait mal à l'aise...
Je pris donc vite fait mes deux tickets et allai voir ce qui se tramait.

Je me mis entre les deux minus en les écartant (écartez-vous, faites place à la baguette que je suis ).

- Putain, tu fous quoi mec ?! Me balança Kévin Bleu.
(ndla: Par souci de clarté, je dénommerai chaque Kévin par la couleur de ses vêtements).

- Salut ça va ? Bien l'incruste ? Dis-je d'un ton hautain au minus de 14 ans (jugé à la pilosité).

- Lol, de quoi tu parles ? On causait à la meuf mon gars.

- Ils te dérangent Chloé ? Tu veux qu'on s'en aille ?
Elle ne me répondit pas, mais me tendit la main pour qu'on s'en aille.

- Mais vazy, laisse les partir y'a plein d'aut' meuf mieux qu'elle dans le world. Dit le Kévin Rouge au Bleu.

- Waaa putain, tranquille mec, on faisait que parler !

Me lança le Kévin Bleu en pointant Chloé de la main alors que nous nous éloignions.

Je me tournai vers elle, et lui dis de m'attendre. Je m'avançai vers les deux énergumènes encore plantés sur place.

- Ecoutez les 'mecs'. Quand vous voyez que vous la faites chier, vous la fermez ok ? Et vous avisez plus de lui parler comme ça.

Je m'en allai sans même attendre leur réponse qui fut :
- Ouais c'est ça. Comment c'est la tehon' de te barrer tapette ! Sisi, on a pas peur de toi...

Bref, nous étions tous les deux dans l'ascenseur, elle agrippa mon bras et me dit:

- Les deux garçons sont venus demander l'heure, et ils ont essayé de me draguer je crois.

- Ouais ne t'en fais pas, ça arrive souvent aux filles comme toi.

- Merci d'être venu... je sais pas je fais quoi pour leur dire non.

J'allais lui dire que j'étais prêt à la protéger, mais l’ascenseur s'était arrêté au troisième et dernier étage.

Nous avions arrêté de parler, serrés l'un contre l'autre, accoudés sur le rebord derrière le grillage.
Il y avait étrangement très peu de gens autour de nous, plus occupés à prendre des photos qu'autres choses.
Elle avait elle aussi son appareil, mais ne l'utilisait pas tant elle était captivée.

La vue que nous avions en surplomb de Paris était magnifique. Il était presque 19h et les quelques derniers rayons de soleil laissaient place aux lumières de la ville qui jaillissaient une par une sous nos yeux.

La ville semblait prendre vie et moi plus que jamais, tant je repensai à ces nuits de solitudes.

- C'est magnifique non ? Paris dans la nuit (Poète spotted ).
- Je suis si heureuse d'être avec toi ici...
Elle serra mon bras très fort, comme si c'était son seul attache à la vie.
Quant à moi, j'avais le coeur serré tant cela me toucha.

Nous restions ainsi jusque dans la nuit, sans rien dire ni rien faire... Mais sachez que je n'aurais échangé ce moment rien qu'à nous deux, pour rien au monde...