<h1>Noelfic</h1>

Révolution!


Par : Conan

Genre : Action

Status : Terminée

Note :


Chapitre 9

Le 20h

Publié le 01/04/11 à 00:25:25 par Conan

Après une montée de quelques secondes, les portes métalliques de l'ascenseur s'ouvrent. Il est 19h55, le studio est en ébullition, des dizaines de techniciens s'affairent à préparer la lancée imminente du 20 heures. Jack se dirige vers un agent de nettoyage. Ils se serrent la main et échangent quelques mots, puis le technicien de surface disparaît.

Un homme nerveux, oreillette bluetooth à l'oreille, s'approche de nous :
-Dites, qu'est ce que vous fichez ici?
Je sors ma carte :
-Agents de sécurité Stanislas, Vernet et Royan, nous sommes chargés d'assurer de la protection des journalistes et du bon déroulement du journal.
-Sarnheïm ne m'en avait pas parlé... Bon quoiqu'il en soit, c'est pas une raison pour rester plantés dans le passage! Allez là-bas, près des toilettes...Rohlàlà mais qu'est-ce qu'il fout?
-Qui donc?
-Bah justement, celui que vous êtes censé protéger, le présentateur! Aude? Aude! Jovanovitch est sorti de sa loge? Mais qu'est ce qu'il fout?... Bah cherchez le! On a l'antenne dans deux minutes!
-Je crois qu'il ne va pas revenir à l'antenne avant un bon bout de temps.
-Comment ça? Vous êtes encore là vous?!

Je sors mon 9mm en même temps que mes deux amis.

-Que personne ne bouge! Ne faites pas de gestes brusques et tout se passera bien! Hurle Ritchie en montant sur le bureau face aux caméras prêtes à tourner.
Après un bref moment de panique, les personnes présentes sur le plateau lèvent les mains et se laissent conduire pas Jack et Ritchie au fond de la pièce tandis que je m'installe face aux caméras en dépliant mes feuilles. Bien que je tente de réguler ma respiration, je sens la sueur filtrer à grosses gouttes entre mes cheveux et le trac me broyer l'estomac.

Le technicien de surface réapparait, Jovanovitch dans une main et un revolver dans l'autre. Il lui ordonne d'aller s'assoir avec le reste du troupeau et se plante devant la vingtaine d'otages assise les mains sur la tête :
-Écoutez tous! Silence! Le bâtiment est rempli d'explosifs, si vous tentez ne serait-ce qu'un acte ayant un semblant d'héroïsme, tout le monde y passe! Soyez coopératifs et tout se passera pour le mieux! Cameramen, à vos postes, préparez vous à filmer!

Deux hommes s'installent à leurs caméras sous la menace du faux détonateur que l'agent de propreté tient dans sa main. Il n'y a pas plus d'explosifs dans le bâtiment que de matière organique dans le visage remodelé du journaliste, Jovanovitch.
Le technicien de surface plonge son revolver dans sa poche de blouson et ressort un téléphone cellulaire qu'il met à son oreille :
-Allô, tu m'entends? Bien. Tu es prêt? Si jamais la diffusion coupe, tu me préviens sur le champ et on flingue tout ce beau monde.

Ritchie et Jack s'installent à mes cotés. Nous rangeons nos armes dans nos étuis et remettons de l'ordre dans notre tenue.
"15 secondes avant l'antenne!" Prévient un cameraman d'une voix tremblante.
Je souffle et jette un coup d'œil complice à mes amis.
"5, 4, 3, 2, 1, c'est à vous."
Musique d'introduction. Écran de présentation. Lundi 2 mars, 8 heures précises.

Je glisse un dernier regard sur mon papier et relève les yeux vers notre complice toujours au téléphone. Il hoche la tête. Je me lance :

-Françaises. Français. Mes compatriotes. En ce lundi 2 mars 2015, je m'adresse à chacun d'entre vous, devant votre écran. Sans doute vous demandez vous qui sont ces trois hommes qui remplacent le suppôt de l'État dans vos téléviseurs. Nos visages vous sont certainement familiers. Richard Resnil à ma droite, Jack O'Reilly à ma gauche, et moi même, Conan Sauvant. L'homme qui nous présentaient jusqu'à présent ici même, tous les soirs à cette heure-ci, comme des tueurs sans foi ni loi, des bandits, des criminels, ne faisait que vous induire en erreur, comme tous les autres pseudo grands journalistes de notre ère. Mais ce n'est pas par orgueil mal placé que ce soir, nous nous adressons à vous. Notre projet n'est pas de vous endoctriner, ni vous effrayer, mais au contraire de vous pousser. Vous pousser vers la liberté. Vous pousser hors de cette machine infernale dans laquelle le Système nous plonge depuis trop longtemps. Nous ne sommes pas des chefs de file, seulement des portes-paroles. Vos portes-parole! Celui de ce peuple Français que vous êtes! Ce peuple imprégné de 1500 ans d'histoire, de révoltes, de progrès, d'avancées, de philosophie. Peuple noble, aujourd'hui enchainé par les liens du mondialisme, entravé par les chaines du capitalisme, déboussolé par ces faux messies marxistes, fliqué par tout un tas de services plus ou moins officiels, gangréné par cette technologie qui n'a de cesse de vous rabaisser à l'état d'esclaves, de NOUS rabaisser à cet état larvaire. Comme les Gaulois se sont levés contre l'impérialisme, comme les Chouans se sont levés contre la république jacobine bâtarde, comme vos arrières grands pères sont tombés à Verdun face à l'envahisseur Allemand, tout comme vos grands pères ont combattu les SS dans le Maquis, c'est aujourd'hui à vous de vous soulever, contre ce fléau, cette gangrène, cette guerre qui ne dit pas son nom, ce combat d'un nouveau genre. Ce combat culturel, qu'on ne fait pas à coups de fusils mais de propagande audiovisuelle, où les attaques cybernétiques remplacent les assauts à la grenade, où la censure fusille la liberté d'expression sur la place publique, où chaque jour un peu plus de nouvelles lois, aussi peu médiatisées qu'elles sont énormes, nous empêchent de penser par nous même, d'agir selon nos codes, d'honorer la mémoire de nos anciens. Cette société nous rends lâches, nous forçant à ne pas suivre de contre-courant, nous forçant à être d'aveugles adeptes de leur pensée unique, cette société où les anticonformistes sont des pions inconscients du Système, qui lui se fait un plaisir de combattre une menace qui n'en a jamais été une et qu'il a lui même mise en place. Qu'est ce qu'est le Système? Qui le compose? Regardez autours de vous! Président, ministres, grands patrons, philosophes de pacotilles, penseurs de sornettes, journalistes voyous, tous affiliés les uns aux autres, qui insufflent la peur dans nos cœur avec des racailles de bas étage qu'ils ne font rien pour combattre, puis nous réconfortent à grands coups de sondages truqués, d'informations bidons, de télé réalité dégénérée, de musiques décadentes, de consommation de masse. Ce sont eux qui nous donnent les plus belles leçons d'écologie, mais ce sont également eux qui, par le biais de leur mondialisme, de leur amour pour leur capital, polluent le plus nos rivières et nos idées. Affaiblissement psychologique, ruine morale, dégradation de nos physiques pour mieux nous manipuler, mieux nous contrôler. C'en est trop! Dès aujourd'hui, j'appelle la population de ce pays vieillissant à retrouver toute sa vitalité! Je vous invite, mes frères, mes sœurs, à une série de manifestations spontanées à partir de maintenant! Je veux qu'avant la fin de ce discours vous aillez mis vos chaussures et vos manteaux pour aller battre le pavé avec vos voisins! Nous ne voulons plus de cet État corrompu! Nous voulons la liberté, la sécurité pour nos familles, nous voulons que nos descendants grandissent dans un grand pays, dans un pays libre, un pays nettoyé de toutes les perfidies et toutes les noirceurs! Qu'avons nous à perdre? Un poste de secrétaire? Un téléfilm mielleux? Un repas abject dans un fast-food? Vous n'avez rien à perdre, tout à gagner! Ensemble, dès maintenant, sortons dans la rue, et faisons leur comprendre qu'ils n'ont aucune chance face à la colère d'un peuple, faisons leur comprendre qu'ils ne sont plus les bienvenus à la tête de nos institutions! Rejoignez l'Armée Révolutionnaire Française, et je vous le promet, nous gagnerons notre liberté!

Je hoche la tête au caméraman qui coupe sa machine. Le balayeur éteint son portable et lève le pouce :
"Le CSA n'a pas eu le temps de couper. Vous venez de passer en direct à la télévision."

Dans la soirée, il n'y eut que peu de mouvements de foules. Le discours était objectivement vide de sens. Il n'avait pour seul et unique but que de galvaniser les foules, remuer les gens dans leur confort, leur donner un sentiment de nouveau. Le changement ne se fera pas par quelques mots prononcés à une heure de grande écoute. C'est par des actes que nous pousseront les Français à agir.

Le soir même, Jack et son contact déguisé en technicien de surface ont rejoint Ivan et le petit groupe d'homme qu'il dirige. Après s'être changés et avoir récupéré des armes plus conséquentes, ils ont attaqué le diner annuel du Chapitre.

Le Chapitre est un club très fermé, réservé aux 400 personnalités les plus influentes de France. Politiciens, de droite comme de gauche, journalistes, artistes, penseurs se réunissent dans l'une des plus grandes tables Parisiennes pour discuter, philosopher, comploter. Pour certains ils sont Francs-Maçons, pour d'autre Sionistes, pour certains tout cela à la fois. Pour nous, ils sont des ennemis, l'une des têtes de l'Hydre, la machine à penser de cette oligarchie.

L'assaut, brutal et rapide, n'aura pas dépassé 5 minutes. Le temps que les deux compagnies de CRS en faction devant le bâtiment sécurisent les lieux, les grenades et les armes automatiques de nos Camarades ont fait 126 morts et deux fois plus de blessés. Ils se sont introduits par les égouts qui donnaient sur les sanitaires et ont arrosé tout ce qui bougeait. Ils ont quitté les lieux par là où ils sont venus, laissant des centaines de corps inertes et le lieu en flammes. Pas un seul innocent n'a été tué.

Le lendemain, persuadés à juste titre que l'attaque terroriste de la veille était le fait de l'ARF, les membres du gouvernement ont demandé une violente répression sur les rassemblement spontanés.

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