Epopée d'inconscience
Par : Zeyd
Genre : Réaliste
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 2
Publié le 15/09/12 à 23:11:37 par Zeyd
Ce jour là, j'avais envie d'aller à la bibliothèque (pour me réfugier avec les nouveaux, je l'avoue) Au moins là-bas, je ne risquais rien, le dernier jour d'un détenu n'est jamais très agréable, nous allions enfin retrouver notre si chère liberté, tandis que les autres moisiront entre ces murs pendant des années encore. Mieux vaut prévenir que guérir mais Nassim et Réda n'étaient pas du même avis, ils préféraient rester dans la cour, pour " respirer l'air frais " disaient-t-ils. Conneries. Malgré mes arguments c'est la majorité qui l'emporte, le gardien nous escorta donc à la grande cour, en file indienne toujours, avec la horde de gars qui souhaitait y aller aussi.
Une fois là-bas, tout le monde nous dévisageait, je sentais leurs regards s'abattre sur nous comme une avalanche de plaque dure, comme d'habitude d'ailleurs, mais cette fois il y avait une différence. Nous n'avions plus droit aux mêmes remarques, aux commentaires déplacés et aux insultes habituelles. –Qui sont d'ailleurs très originales- il nous été donné que des regards de mépris, comme-ci nous leur avions fait quelque chose de mal, ou pire encore, comme-ci nous étions la principale cause de leur présence ici. J'en venais presque à culpabiliser de me trouver là, d'être moi-même, un sentiment d'embarras me prit de plein fouet. Je me sentais minable bien que je n'avais aucune raison de l'être.
Nous nous sommes fait le plus discret possible, en monopolisant un petit coin retiré pas loin des agents en cas de débordement, nous parlions de nos projets pour le lendemain après notre libération. Parfois, entre une phrase et une autre que m'adressait Réda, je scrutais l'horizon une dernière fois, de là-bas, je pouvais voir tout le monde et toutes ces sales têtes me rappelaient étrangement une scène du film La planète des singes, quand j'eu soudainement cru apercevoir une allure familière, une physionomie commune, j'étais certain d'avoir déjà vu ce singe-là quelque part hors de la prison. Je me souviens surtout de cette silhouette au dos courbé et de cette démarche nonchalante.
-Putain, Zeyd ! Tu m'écoutes, là ?
- Oui, s'cuse j'ai cru voir Samy…
- Samy, Ici ? Allez arrête tes conneries… Me rétorqua-t-il en rigolant.
Réda avait sans doute raison. Les probabilités que ce soit Samy étaient presque vaines. Et même si c'était réellement le cas, je refuserais d'y croire. Je continuais de scruter ce même singe qui était à une dizaine de mètres de mon emplacement. De dos, je ne pouvais apercevoir que ses cheveux frisés et ses fines et longues jambes. Je le regardais de haut en bas. Plus les minutes passaient, plus je doutais, j'étais presque sûr que c'était bel et bien Samy. Une seule manière d'en avoir la certitude. Je m'en allais brusquement et d'un pas rapide et ferme vers sa direction en coupant la parole à Réda, qui me regardait d'un air perplexe. Lorsqu'il ne resta plus que cinq mètres, je commençais à ralentir. Cette fois, c'était clair. C'était bien la carrure de Samy. Mon cœur fit un bond. Je ne le lâchais plus des yeux, pas à pas, je sentais l'adrénaline monter. Plus la distance entre nous raccourcissait, plus mon rythme cardiaque accélérait, Je n'étais plus qu'à quelques mètres de lui, je ne savais plus comment réagir, Je le fixais en avançant lentement pendant plusieurs secondes, serrant les poings de toutes mes forces. Sa simple vue m'occasionnait un profond malaise. J'étais pris d'un sentiment étrange. Une sorte de grosse colère mélangée à une animosité aigüe, une sensation bizarre, que je n'avais jamais ressentie auparavant.
Je n'étais plus qu'à un demi-mètre de lui, je ne bougeais plus, je fixais la courbe de son dos en silence, la mâchoire serrée, je pouvais même entendre les battements de mon cœur ! J'étais là, médusé, muet comme une carpe, tandis que lui n'avait même pas remarqué ma présence.
À cet instant précis, un taulard m'interpella :
- Tu voudrais pas m'tailler une pipe, petit ?
Je le fixais sans répondre. Ce genre de provocation avait déjà eu lieu auparavant, les gardes nous ont conseillé de tout simplement les ignorer.
- T'as perdu ta langue ? Allez viens, on va discuter, n'aie pas peur.
Ce qui va suivre est sûrement la chose la plus stupide que j'ai faite dans ma vie.
Pris de panique, je n'ai pas hésité une seconde à lui foutre une droite dès qu'il s'approcha un peu trop de moi. Rapidement, ce petit incident se transforma en bagarre générale, un autre taulard me pris par surprise, m'assainissant de coups dans le dos. Je me retrouvai vite à terre, tandis qu'un troisième me donnait des coups de pieds dans les côtes. Je n'entendais que des cris de partout, du chahut à tout bout de champ et des bruits sourds. Une grosse foule s'était formée autour de moi, ma vision devenait graduellement sombre et la douleur insoutenable, de ma vue à terre, je ne pouvais que contempler, impuissant, les regards apeurés de mes compagnons qui me regardaient de loin, accourant vers moi accompagnés d'agents qui brandissaient des matraques.
Une fois là-bas, tout le monde nous dévisageait, je sentais leurs regards s'abattre sur nous comme une avalanche de plaque dure, comme d'habitude d'ailleurs, mais cette fois il y avait une différence. Nous n'avions plus droit aux mêmes remarques, aux commentaires déplacés et aux insultes habituelles. –Qui sont d'ailleurs très originales- il nous été donné que des regards de mépris, comme-ci nous leur avions fait quelque chose de mal, ou pire encore, comme-ci nous étions la principale cause de leur présence ici. J'en venais presque à culpabiliser de me trouver là, d'être moi-même, un sentiment d'embarras me prit de plein fouet. Je me sentais minable bien que je n'avais aucune raison de l'être.
Nous nous sommes fait le plus discret possible, en monopolisant un petit coin retiré pas loin des agents en cas de débordement, nous parlions de nos projets pour le lendemain après notre libération. Parfois, entre une phrase et une autre que m'adressait Réda, je scrutais l'horizon une dernière fois, de là-bas, je pouvais voir tout le monde et toutes ces sales têtes me rappelaient étrangement une scène du film La planète des singes, quand j'eu soudainement cru apercevoir une allure familière, une physionomie commune, j'étais certain d'avoir déjà vu ce singe-là quelque part hors de la prison. Je me souviens surtout de cette silhouette au dos courbé et de cette démarche nonchalante.
-Putain, Zeyd ! Tu m'écoutes, là ?
- Oui, s'cuse j'ai cru voir Samy…
- Samy, Ici ? Allez arrête tes conneries… Me rétorqua-t-il en rigolant.
Réda avait sans doute raison. Les probabilités que ce soit Samy étaient presque vaines. Et même si c'était réellement le cas, je refuserais d'y croire. Je continuais de scruter ce même singe qui était à une dizaine de mètres de mon emplacement. De dos, je ne pouvais apercevoir que ses cheveux frisés et ses fines et longues jambes. Je le regardais de haut en bas. Plus les minutes passaient, plus je doutais, j'étais presque sûr que c'était bel et bien Samy. Une seule manière d'en avoir la certitude. Je m'en allais brusquement et d'un pas rapide et ferme vers sa direction en coupant la parole à Réda, qui me regardait d'un air perplexe. Lorsqu'il ne resta plus que cinq mètres, je commençais à ralentir. Cette fois, c'était clair. C'était bien la carrure de Samy. Mon cœur fit un bond. Je ne le lâchais plus des yeux, pas à pas, je sentais l'adrénaline monter. Plus la distance entre nous raccourcissait, plus mon rythme cardiaque accélérait, Je n'étais plus qu'à quelques mètres de lui, je ne savais plus comment réagir, Je le fixais en avançant lentement pendant plusieurs secondes, serrant les poings de toutes mes forces. Sa simple vue m'occasionnait un profond malaise. J'étais pris d'un sentiment étrange. Une sorte de grosse colère mélangée à une animosité aigüe, une sensation bizarre, que je n'avais jamais ressentie auparavant.
Je n'étais plus qu'à un demi-mètre de lui, je ne bougeais plus, je fixais la courbe de son dos en silence, la mâchoire serrée, je pouvais même entendre les battements de mon cœur ! J'étais là, médusé, muet comme une carpe, tandis que lui n'avait même pas remarqué ma présence.
À cet instant précis, un taulard m'interpella :
- Tu voudrais pas m'tailler une pipe, petit ?
Je le fixais sans répondre. Ce genre de provocation avait déjà eu lieu auparavant, les gardes nous ont conseillé de tout simplement les ignorer.
- T'as perdu ta langue ? Allez viens, on va discuter, n'aie pas peur.
Ce qui va suivre est sûrement la chose la plus stupide que j'ai faite dans ma vie.
Pris de panique, je n'ai pas hésité une seconde à lui foutre une droite dès qu'il s'approcha un peu trop de moi. Rapidement, ce petit incident se transforma en bagarre générale, un autre taulard me pris par surprise, m'assainissant de coups dans le dos. Je me retrouvai vite à terre, tandis qu'un troisième me donnait des coups de pieds dans les côtes. Je n'entendais que des cris de partout, du chahut à tout bout de champ et des bruits sourds. Une grosse foule s'était formée autour de moi, ma vision devenait graduellement sombre et la douleur insoutenable, de ma vue à terre, je ne pouvais que contempler, impuissant, les regards apeurés de mes compagnons qui me regardaient de loin, accourant vers moi accompagnés d'agents qui brandissaient des matraques.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire