Assise dans un coin de cette pièce parfaitement carrée aux quatre murs blancs;les yeux dans le vide, un sourire serein sur les lèvres, elle s' amusait à enfoncer son index dans le capitonnage du sol. Le grincement sourd de la lourde porte vint briser ce silence de mort. Elle arrêta alors toutes activités puis ramena ses bras et ses jambes contre sa poitrine, plantant machinalement ses ongles dans sa chair. La femme qui était entrée, suivie de deux hommes, portait dans une main un petit agenda, et dans l'autre un stylo. Elle sembla y noter quelques mots, son regard impassible passa au dessus de ses lunettes posées sur le bout de son nez, elle la toisa du regard. D'un signe de main, l'homme à sa droite vint attraper les deux bras de la jeune fille pour les plaquer dans son dos. L' autre larbin s'avança portant dans ses mains un petit plateau d'argent sur lequel trônait une seringue. La femme à lunettes s'agenouilla, prit la seringue, et sans ménagement la planta dans la nuque de la jeune fille. Lentement, elle cessa toute résistance et quelques minutes plus tard, elle tomba dans une profonde léthargie.

Quand elle ouvrit les yeux, elle n'avait que le plafond comme seul paysage. Une atmosphère étrange planait dans la pièce. Elle pouvait sentir le froid de la table en métal sur son dos nu. Ses pieds, ses poignets, ses jambes, ses bras étaient recouverts de sangles fixées à la table. On lui en rajouta une autour du cou, elle ne pouvait plus bouger. Elle sentait petit à petit le liquide qu'on lui administrait couler dans ses veines.

Les yeux fermés, un sourire se dessina sur ses lèvres, puis elle se mit à rire, un rire qui semblait résonner dans tout l'établissement. Elle savait qu'elle allait mourir, mais elle n'avait jamais été aussi calme. Son rire s'arrêta en même temps que son rythme cardiaque affichait zéro sur le petit écran. Un "c'est fini!" résonna dans la pièce silencieuse... Brusquement elle ouvrit les yeux et lança un regard troublant à la caméra en face d'elle. Elle chuchota quelques mots; " Ne rêve pas, je reviendrai!".