<h1>Noelfic</h1>

La peur


Par : Ckrocky

Genre : Réaliste

Status : Terminée

Note :


Chapitre 1

Publié le 15/08/12 à 15:02:46 par Ckrocky

J'ai déjà ressenti ce sentiment d'angoisse lors d'annonces importantes à ma, ou à la vue de grandes araignées noires; mais jamais je n'ai été autant inquiète que le jour où j'ai dû amené mon fils de deux ans aux urgences.


Je me souviens l'avoir couché dans son berceau, et être allée regarder la télévision après lui avoir chanté une douce berceuse. Il n'y avait absolument rien d'intéressant, et je m'étais endormie devant la petite lucarne noire après ma glace vanille-chocolat du samedi soir.

Soudain, je me réveillai en sursaut. Bien que je n'entendais aucun bruit, je devinais qu'il y avait un problème, quelque chose de grave. Je me levai d'un coup, m'achoppant dans la couverture bleu ciel qui était encore bien enroulée tout autour de moi. Je montai les vieux escaliers à une vitesse fulgurante, deux marches à la fois. Lorsque j'ouvris la porte en bois, je tournai la tête en direction de mon enfant, seul dans le noir. J'allumai la lumière et le vis en train de me fixer, le nez en sang. Il éclata en sanglot, et quelques gouttes rouges giclèrent de sa bouche. J'en fus terrifiée. La vue de tout ce sang me répugnait quelque peu, évidemment, mais j'étais forcée d'aller le chercher, et de mettre mon dégoût de côté. J'attrapai Patrick et le berçai dans mes bras quelques seconcdes. Je ne voulais pas l'admettre, pourtant je savais que la situation était plus qu'alarmante. Je pris lé téléphone de la main droite et appelai l?hôpital.

J'eus beaucoup de mal à tout expliquer, mais les urgentistes me coupèrent rapidement pour m'ordonner de me rendre immédiatement chez eux. Ils me conseillèrent d'allumer tout mes phares et de klaxonner dèa que nécessaire. Affolée, je m'armai de plusieurs paquets de mouchoirs, en mis un dans les petites narine de mon bébé innocent et démarrai déjà la voiture.

Heureusement, à ces heures-là, les routes sont presque désertes. Je suivi tout de même les indications qui m'ont été données quelques minutes plus tôt.

Arrivée devant la réceptionniste, j'eus à peine le temps de voir son visage devenir pâle qu'elle me trainait déjà dans un labyrinthe de couloirs, suivant des lignes de toutes les couleurs marquées sur le sol. Elle ouvrit une porte, passa la tête à l'intérieur, et s'exclama à un médecin dans un jargon qui m'étais totalement inconnu. Ce dernier s'approcha de moi, en panique, il prit Patrick dans ses bras, le déposa dans une espèce de couveuse blanche et couru dans ce dédale multicolore qu'il connaissait apparemment par c½ur. La jeune blonde, toujours pâle, me demanda de la suivre. Nous arrivâmes devant son bureau et elle me fit remplir deux formulaires d?informations personnelles et d'assurances : l'un pour moi, l'autre pour mon si jeune fils.

Assise dans la salle d'attente, je retenais mes larmes. Je pris délicatement mon sac à main brun en faux cuir et ouvris mon portefeuille. J'y avais glissé, quelques mois plus tôt, des photos de Patrick et de son père, avec qui je vivais depuis que j'ai une vingtaine d'années. Beaucoup de souvenirs me revinrent en mémoire. je repensais à notre déménagement, au jour où j'ai appris que j'étais enceinte, quand on a su que c'était un petit garçon, et surtout, à mon accouchement difficile.

Perdues dans mes pensées, je vis, dans mon sac, un des nombreux mouchoirs que j'ai pris, et revint à la réalité. Et là, seule dans mon siège noir et gris, je perdis mon sang-froid, et les larmes ruisselèrent sur mes joues,exactement le même torrent que le sang coulant sur le nez de Patrick, semblable à un barrage, toutes vanne ouvertes. Mais aucun son ne sortait de moi, je pleurais en silence, tentant en vain de cacher mes larmes, cherchant à rester brave et forte malgré les circonstances.

J'étais épuisée, apeurée, stressée. J'attendais qu'un médecin arrive, ou que la réceptionniste vienne me parler, me réconforter. Mais apparemment, ils avaient tous beaucoup de travail.

Une bonne heure plus tard, probablement même deux, alors que le soleil commençais à se montrer, un homme au cheveux gris que je n'avais pas encore vu jusque-là, vint me voir. Immédiatement, je me redressait en essuyant mes joues.

- Comment il va ?
- Eh bien...
- Vous l'avez guéri, n'est-ce pas ?!

J'étais tellement paniquée que je ne lui laissait pas le temps de parler. Mais, finalement, il s'assit à côté de moi.

- Écoutez, je pense qu'il est préférable que nous le gardions encore quelques jours.
- Vous êtes sûrs ? Il est vraiment mal en point ? Autant que ça ?
- En toute honnêteté, je crois que ce serait plus... comment dire... moins affolant qu'il reste avec nous.

Je baissai les yeux, acceptant la sure réalité.

- Mais... est-ce qu'il saigne encore ?
- Non. Nous avons pu arrêté l'hémorragie... Pour l'instant.

Suite à ces paroles, je m'affolai encore plus. Mais le vieil homme en blouse blanche resta un moment avec moi, me demandant de garder mon calme. Il m'expliqua que j'étais venue assez tôt, qu'ils ont ecore des chances de sauver mon enfant. Il me parla, toujours sur un ton très calme, posé, pendant une dizaines de minutes. Alors qu'il m'expliquais que le service médical pensait à un cancer, j'explosais en larmes, encore une fois, et particulièrement lorsqu'il prononça le mot "leucémie". Me voyant dans cet état, il me toucha l'épaule, sortit de la pièce quelques secondes et me ramena une boite de mouchoirs en papier...

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