Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Conte n°3 : Jeux d'enfer


Par : NoneSadique
Genre : Fantastique
Statut : C'est compliqué



Chapitre 3 : Page 2


Publié le 13/08/2012 à 22:21:51 par NoneSadique

… Je suis sorti de chez moi un peu plus tard. Je ne pourrais donc pas prendre le même bus qu’à mon habitude. Le sol glissait beaucoup dehors mais j’osais m’y aventurer. Il faisait au moins -15°C et les voitures allaient vraiment très doucement. J’étais finalement arrivé au bout d’une heure de trajets diverses. Puis alors que je me dirigeais vers mon bureau, d’un pas mal assuré pour éviter de glisser, je la vis. Elle était rayonnante comme à son habitude. Je me suis arrêté de marcher. Elle continuait dans sa direction jusqu’à ce qu’elle glisse sur une énorme plaque de verglas pour se retrouver étalée au milieu de la route, juste devant une voiture qui ne respectait pas la limitation de vitesse et qui freina fort devant elle. La voiture partit sur le côté et fit un tonneau. Quant à moi, je me suis jeté sur la fille pour la ramener sur le chemin. Et heureusement, car le tonneau qu’a fait la voiture l’aurait écrasé. Comme j’avais plongé pour la pousser, nous étions tout deux par terre. Elle me regarda bouche bée. La voiture quant à elle était dans un piteux état, et ne parlons pas du conducteur. La jeune femme se releva, je fis de même.
« Oh ! Merci beaucoup ! Vous m’avez sauvé la vie ! » Dit-elle.
Je lui fis un sourire timide. Elle me proposa d’aller boire un coup. Je refusai, je ne devais pas arriver en retard au travail. Elle voulait me donner son numéro de téléphone que je pris. Puis je m’en allai sans rien dire rouge comme une tomate. Il faisait bien chaud pour -15°C

Ce n’est que plus tard chez moi, alors que je dévorais une pizza, que ce passage me revint à l’esprit. Je sortis le numéro mais n’arrivait pas à l’appeler. Peut être à cause de la timidité ou peut être parce que mon téléphone était introuvable.

-Après cet événement, je ne l’ai jamais rappelée, et me suis fait virer de mon travail car j’étais injoignable (mon téléphone, je l’avais bien égaré). Les jours passèrent, j’acceptais un petit travail de webmaster sur un site de vente en ligne, cela ne payait pas extrêmement bien mais au moins je pouvais manger. Je n’avais plus goût à la vie. Enfin c’était déjà le cas avant mais là cela prenait une proportion plus importante. Je ne sortais plus de chez moi, n’ouvrais même plus les volets. Je me faisais livrer toute ma nourriture directement à mon appartement. Je ne mangeais plus beaucoup non plus. Plus du tout même. Je ne faisais que travailler sur le site web, machinalement et y apportais des modifications aussi vides que l’était mon être.-

Chaque nuit, je faisais des cauchemars. Je me voyais flottant au dessus de mon lit avant de plonger, sans le vouloir, sous le sol pour arriver dans un endroit qui semblait être l’enfer : des rivières de lave, une odeur de souffre omniprésente, des gens qui criaient torturés, attachés, brûlés… Et je le voyais, devant moi, le Diable qui me souriait et me disait :
« Tu vois, ton âme sera bien ici, à ta mort. Elle prendra son bain, comme les autres » puis il ricanait et disparaissait dans un écran de fumée. Et là j’étais projeté vers le ciel avant de retrouver mon corps et me réveiller en sueur et je regardais autour de moi désemparé.

On sonna à la porte. Je m’approchai de l’œil pour observer qui pouvait bien venir me déranger lors de mon travail. Quelle ne fut pas ma surprise quand je vis que c’était la fille qui m’avait donné son numéro qui se trouvait juste sur le palier de la porte de mon appartement. Mes mains commencèrent à trembler et c’est à ce moment que tout me fut révélé. En fait j’avais toujours des sentiments pour elle. Elle était souriante comme toujours et se trouvait juste à quelque centimètres de moi, derrière la porte à attendre que je lui ouvre. Elle toqua cette fois avec beaucoup de force.
J’approchai ma main pour ouvrir la porte mais ne réussit pas à attraper. Je passais à travers. Que se passait-il, je retentai une autre fois, la même chose, ma main était comme dématérialisée. Une idée me vint à l’esprit, je suis peut être encore dans mon rêve, j’ai juste fait un faux réveil. Pourtant cela paraissait si réel… La fille s’impatienta et appela :
« Monsieur ! Vous êtes là ! Vous aviez fait tomber votre téléphone monsieur et je ne vous ai pas recroisé j’ai donc préféré vous l’apporter directement plutôt que de le laisser à la police. Vous êtes là ? »
Je tentai de répondre mais elle ne m’entendait pas. ‘Oui, un vilain rêve, il faut que je me réveille’ pensais-je.
Elle entreprit d’ouvrir la porte. Cela fonctionna. Elle s’avança dans mon salon avant de lâcher un cri horrifié qui retentit dans tout l’immeuble ce qui eut pour effet de faire venir beaucoup de monde. Je regardai ce qu’elle avait vu et j’eus la même réaction qu’elle. Mais personne ne m’entendit. Car oui, ce qui avait provoqué ce cri d’horreur n’était autre que mon corps, couché dans mon lit les yeux ouverts et les deux mains qui serraient ma poitrine. Une ambulance arriva et ils emmenèrent mon corps à la morgue.

Le diable apparut devant moi et me dit :
« Eh bien il est l’heure de venir avec moi. C’était notre marché, je te faisais rencontrer la fille et tu me donnais ton âme. J’ai respecté ma part du marché à toi d’honorer la tienne
-Mais… ce n’est pas possible, ce n’est pas mon heure, je suis encore jeune, une crise cardiaque ne peut pas me tuer…
-Ah ça… A force de passer autant de temps assis sans sortir de chez toi ni faire de sport et manger trop peu, voilà ce qu’il arrive. Prépare-toi à passer une éternité avec moi. Tu en as eut un petit aperçu durant tes ‘rêves’ non ?
-Je veux récupérer mon âme, je n’ai pas eut le temps de profiter… »
Il ricana de nouveau.
« Mais c’est trop tard maintenant. Tu es mort et on ne revient pas à la vie. Ton âme est à moi. Toutefois, j’ai initié quelque chose de très drôle, je propose aux damnés de participer à un jeu pour tenter d’annuler le contrat avec moi, de revenir au moment où tu l’as passé. Voudrais-tu participer ?
-Oui. »


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