Une vie brisée
Par : sazetre
Genre : Sentimental , Réaliste
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 8
L'Enterrement
Publié le 08/04/12 à 20:01:12 par sazetre
Je regardai le cercueil, puis le prêtre, ne sachant où poser mon regard. Une semaine était passée depuis la douloureuse révélation de ma mère, et la douleur était toujours présente. Je me rappelai ces paroles, si douloureuses, prononcées par ma mère « Ton père s'est suicidé ».
Je n'y avais pas cru, je l'avais traitée de menteuse, m'était énervé comme jamais. Je me souvenais parfaitement de la question qui m'avait torturé à ce moment précis : Pourquoi veut-elle salir sa mémoire ? Je me souvenais de mes paroles, de ma façon de lui hurler dessus comme si toute ma douleur tentait de s'échapper à travers ma colère. Et puis je me souvins de ce regard empli de peur que ma mère avait, et de ce rapide mouvement des yeux qu'elle avait eu, comme un avertissement. La peur s'était installée dans mon cœur. Anna... elle était là, derrière moi. Depuis combien de temps était elle présente ? Elle me regardait avec un regard horrifié. Je m'approchai, elle reculai, fuyant mon regard empli de haine, de peur, d'amour et de tristesse. Je tendis la main vers elle en murmurant son nom, espérant de tout mon être qu'elle prendrais ma main. Elle n'en fit rien. Elle continua à observer, en proie à une peur que je voulais effacer de son regard. Elle s'éloigna et s'enfuit de la maison, courant aussi vite qu'elle le pouvait. Je la suivis jusqu'à la porte, et la regardai s'enfuir, voulant la rattraper tout en sachant que je ne pourrais rien faire.
Je regardai le ciel, savourant le plaisir de la pluie sur mon visage, tel des larmes venue de Dieu lui-même. Qu'avais-je fait ? Qu'est ce qui m'avait pris à ce moment précis ? Je regrettai ma colère, mes erreurs. Je n'étais pas vraiment sûr d'avoir accepté la vérité, pourquoi mon père se serait il suicidé ? Pourtant, au fond je savais qu'elle ne m'avait pas menti, ce n'étais pas dans les habitudes de ma mère. Mais cette vérité m'avait apporté bien plus de questions que de réponses. Des pourquoi, des comment, tant de questions auxquels il faudrait que je réponde pour passer à autre chose. Mais la personne principalement concernée n'était plus là pour répondre à ces questions malheureusement.
Je regardai le cercueil, songeant aux différents hypothèses qui me venaient à l'esprit. Pourquoi se suicider ? Une peur de retourner au combat ? Un problème plus grave ? Une maladie inavouée ? Il fallait que je trouve la vérité. Pourquoi tant de mensonges ? Pourquoi aucune lettre ? D'habitude les gens qui se suicident laissent un dernier adieu à ceux qu'ils aiment, mais pas lui. Toutes ces réflexions ramenèrent cette question : s'est-il vraiment suicidé ?
Je regardai l'assemblée, tous présents pour rendre un dernier hommage à mon père. Certains pleuraient, la plupart gardaient un visage triste, mais d'autres encore, comme moi, avaient un visage impassible, froid, dénué de la moindre émotion. Ces gens impassibles étaient pour la plupart les compagnons de mon père, venus rendre un dernier hommage à leur frère d'arme. Je lançai un regard à ma mère : elle pleurait à chaudes larmes. Je ne savais pas si elle m'en voulait, elle ne me regardait plus, ne me parlait plus. Je m'en voulais, je n'avais pas tenu ma promesse. J'avais l'impression de faire mal en voulant faire bien. Étais-je né pour faire souffrir ceux que j'aime ? Pourrais-je un jour rattraper toutes mes erreurs ? Et Anna... Anna... elle ne me parlait plus, ne répondait plus à aucun message, n'osait plus me regarder en cours, ne m'ouvrait même plus quand je venais la voir chez elle. J'avais peur de la perdre. Nous ne nous aimions que depuis quelques jours et déjà j'étais plus attaché à elle qu'à ma propre vie. Non, c'était plus que ça : elle était ma vie.
Le cercueil était maintenant six pieds sous terre, et mes questions elles toujours sans réponses. Les gens se levèrent, serrant la main de ma mère, présentant leurs condoléances. Puis ils commencèrent à se diriger vers moi. Je ne voulais pas de leur pitié, de leur fausse gentillesse. Ils me dégoûtaient avec leurs phrases toutes prêtes du genre « Sois fort mon grand. ». je n'avais pas besoin d'eux pour être fort. Est ce qu'ils avaient été là quand j'avais appris la nouvelle. Avaient-ils été là pour répondre à mes questions ? Pour calmer ma peine, mes pleurs et ma douleur ? Non ! Seules deux personnes étaient présentes, et je les avais perdues toutes les deux. Puis je vis les militaires se diriger vers moi. Ils étaient toute une section, l'un d'eux marchand devant, les autres le suivant de près. Celui de devant était grand, carré, coiffé avec classe. Il marchait avec un style non négligeable, mais néanmoins militaire. Je les regardais venir, le regard froid et empli de haine et de défi. Ils ignorèrent mon regard et le premier militaire me regarda droit dans les yeux, posa sa main sur mon épaule et me dit, avec un regard mêlant la compassion et la compréhension :
« -Salut gamin. J'étais le meilleur ami de ton père au front. Moi et les autres on voulait te dire à quel point ton père était un grand homme, il nous a sauvés plus d'une fois et à nous aussi il nous manquera, c'est pour ça que si tu as besoin de nous on sera là, on sait ce que c'est de perdre quelqu'un qui est cher et on sait que seul on peut pas s'en sortir, donc si tu as besoin de parler voilà mon numéro. Et aussi, oublie ton regard de haine et de douleur, tu pourras avoir autant d'armures que tu veux, les autres ressentiront toujours ta douleur. »
je le regardai étonné, mais reprit rapidement mes esprits et lui répondit sur un ton froid et narcissique :
« -Qui êtes vous pour me faire la leçon ? Vous croyez tout savoir de moi ? Je ne sais même pas votre nom et vous vous permettez de venir me faire la leçon ? Arrêtez donc tous vos petites phrases de faux culs, vous vous en foutez de ma mère et moi, ne salissez pas la mémoire de mon père en nous prenant pour des gens faibles et sans défense, vous valez pas plus que la plupart des couillons qui sont venus avec leurs belles phrases, dégagez de là et laissez moi avec ma douleur et mon père, ou du moins ce qu'il en reste.
-Calme toi, ta réaction est normal, crois moi on te comprend tous et on voudrait t'aider, on va partir, tu as mon numéro si tu as besoin, on voulait juste que tu saches que ton père était un homme bien et que quelle que soit ses raisons, il a agi dans votre intérêt à ta mère et toi. Et je crois qu'il y a quelqu'un pour toi. »
il pointa du doigt derrière moi et s'éloigna, suivit des autres hommes qui me saluèrent d'abord. Je me retournai et...
Je n'y avais pas cru, je l'avais traitée de menteuse, m'était énervé comme jamais. Je me souvenais parfaitement de la question qui m'avait torturé à ce moment précis : Pourquoi veut-elle salir sa mémoire ? Je me souvenais de mes paroles, de ma façon de lui hurler dessus comme si toute ma douleur tentait de s'échapper à travers ma colère. Et puis je me souvins de ce regard empli de peur que ma mère avait, et de ce rapide mouvement des yeux qu'elle avait eu, comme un avertissement. La peur s'était installée dans mon cœur. Anna... elle était là, derrière moi. Depuis combien de temps était elle présente ? Elle me regardait avec un regard horrifié. Je m'approchai, elle reculai, fuyant mon regard empli de haine, de peur, d'amour et de tristesse. Je tendis la main vers elle en murmurant son nom, espérant de tout mon être qu'elle prendrais ma main. Elle n'en fit rien. Elle continua à observer, en proie à une peur que je voulais effacer de son regard. Elle s'éloigna et s'enfuit de la maison, courant aussi vite qu'elle le pouvait. Je la suivis jusqu'à la porte, et la regardai s'enfuir, voulant la rattraper tout en sachant que je ne pourrais rien faire.
Je regardai le ciel, savourant le plaisir de la pluie sur mon visage, tel des larmes venue de Dieu lui-même. Qu'avais-je fait ? Qu'est ce qui m'avait pris à ce moment précis ? Je regrettai ma colère, mes erreurs. Je n'étais pas vraiment sûr d'avoir accepté la vérité, pourquoi mon père se serait il suicidé ? Pourtant, au fond je savais qu'elle ne m'avait pas menti, ce n'étais pas dans les habitudes de ma mère. Mais cette vérité m'avait apporté bien plus de questions que de réponses. Des pourquoi, des comment, tant de questions auxquels il faudrait que je réponde pour passer à autre chose. Mais la personne principalement concernée n'était plus là pour répondre à ces questions malheureusement.
Je regardai le cercueil, songeant aux différents hypothèses qui me venaient à l'esprit. Pourquoi se suicider ? Une peur de retourner au combat ? Un problème plus grave ? Une maladie inavouée ? Il fallait que je trouve la vérité. Pourquoi tant de mensonges ? Pourquoi aucune lettre ? D'habitude les gens qui se suicident laissent un dernier adieu à ceux qu'ils aiment, mais pas lui. Toutes ces réflexions ramenèrent cette question : s'est-il vraiment suicidé ?
Je regardai l'assemblée, tous présents pour rendre un dernier hommage à mon père. Certains pleuraient, la plupart gardaient un visage triste, mais d'autres encore, comme moi, avaient un visage impassible, froid, dénué de la moindre émotion. Ces gens impassibles étaient pour la plupart les compagnons de mon père, venus rendre un dernier hommage à leur frère d'arme. Je lançai un regard à ma mère : elle pleurait à chaudes larmes. Je ne savais pas si elle m'en voulait, elle ne me regardait plus, ne me parlait plus. Je m'en voulais, je n'avais pas tenu ma promesse. J'avais l'impression de faire mal en voulant faire bien. Étais-je né pour faire souffrir ceux que j'aime ? Pourrais-je un jour rattraper toutes mes erreurs ? Et Anna... Anna... elle ne me parlait plus, ne répondait plus à aucun message, n'osait plus me regarder en cours, ne m'ouvrait même plus quand je venais la voir chez elle. J'avais peur de la perdre. Nous ne nous aimions que depuis quelques jours et déjà j'étais plus attaché à elle qu'à ma propre vie. Non, c'était plus que ça : elle était ma vie.
Le cercueil était maintenant six pieds sous terre, et mes questions elles toujours sans réponses. Les gens se levèrent, serrant la main de ma mère, présentant leurs condoléances. Puis ils commencèrent à se diriger vers moi. Je ne voulais pas de leur pitié, de leur fausse gentillesse. Ils me dégoûtaient avec leurs phrases toutes prêtes du genre « Sois fort mon grand. ». je n'avais pas besoin d'eux pour être fort. Est ce qu'ils avaient été là quand j'avais appris la nouvelle. Avaient-ils été là pour répondre à mes questions ? Pour calmer ma peine, mes pleurs et ma douleur ? Non ! Seules deux personnes étaient présentes, et je les avais perdues toutes les deux. Puis je vis les militaires se diriger vers moi. Ils étaient toute une section, l'un d'eux marchand devant, les autres le suivant de près. Celui de devant était grand, carré, coiffé avec classe. Il marchait avec un style non négligeable, mais néanmoins militaire. Je les regardais venir, le regard froid et empli de haine et de défi. Ils ignorèrent mon regard et le premier militaire me regarda droit dans les yeux, posa sa main sur mon épaule et me dit, avec un regard mêlant la compassion et la compréhension :
« -Salut gamin. J'étais le meilleur ami de ton père au front. Moi et les autres on voulait te dire à quel point ton père était un grand homme, il nous a sauvés plus d'une fois et à nous aussi il nous manquera, c'est pour ça que si tu as besoin de nous on sera là, on sait ce que c'est de perdre quelqu'un qui est cher et on sait que seul on peut pas s'en sortir, donc si tu as besoin de parler voilà mon numéro. Et aussi, oublie ton regard de haine et de douleur, tu pourras avoir autant d'armures que tu veux, les autres ressentiront toujours ta douleur. »
je le regardai étonné, mais reprit rapidement mes esprits et lui répondit sur un ton froid et narcissique :
« -Qui êtes vous pour me faire la leçon ? Vous croyez tout savoir de moi ? Je ne sais même pas votre nom et vous vous permettez de venir me faire la leçon ? Arrêtez donc tous vos petites phrases de faux culs, vous vous en foutez de ma mère et moi, ne salissez pas la mémoire de mon père en nous prenant pour des gens faibles et sans défense, vous valez pas plus que la plupart des couillons qui sont venus avec leurs belles phrases, dégagez de là et laissez moi avec ma douleur et mon père, ou du moins ce qu'il en reste.
-Calme toi, ta réaction est normal, crois moi on te comprend tous et on voudrait t'aider, on va partir, tu as mon numéro si tu as besoin, on voulait juste que tu saches que ton père était un homme bien et que quelle que soit ses raisons, il a agi dans votre intérêt à ta mère et toi. Et je crois qu'il y a quelqu'un pour toi. »
il pointa du doigt derrière moi et s'éloigna, suivit des autres hommes qui me saluèrent d'abord. Je me retournai et...
11/04/12 à 08:45:25
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