Les oubliés de Jabiim.
Par : case2000
Genre : Science-Fiction
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 10
Rapport de situation.
Publié le 05/07/12 à 15:29:21 par case2000
Vespasien se borna à un signe de tête pour saluer le Boucher qui affichait une mine sardonique en retour. Pensant déjà sans doute à cent et une manière possible de punir l'entêté lieutenant pour cet affront. Plus respectueusement, Vespasien se mit au garde-à-vous devant Sevanna et moi-même. Sacré bougre ! Il savait reconnaître des officiers de talent quand il en voyait.
« Au rapport lieutenant ! Quel bon vent vous amène ?
- Un vent bien mordant, je le crains Capitaine. Nous venons d'intercepter les transmissions républicaines. Le commandant Alto Stratus a été mis en déroute devant le Congrès. Les unités gardant l'entrée du bâtiment ne se sont pas ralliées et lui ont tiré dessus. Il est légèrement blessé au bras droit. »
Ainsi donc les hauts-parleurs disaient vrai. Il semblait que Stratus avait pêché par orgueil en surestimant sa popularité auprès de la troupe. Une belle leçon d'humilité. Cependant un autre fait immédiat retint mon attention, mais Sevenna fut plus prompte à réagir :
- Ce sont là d'importantes nouvelles que vous nous apportez lieutenant. Mais dites-moi comment avez-vous fait pour écouter les transmissions ennemies ? Tous leurs messages sont cryptés et nous manquons de spécialistes en la matière pour pouvoir les déchiffrer en temps et en heure. Comment un simple lieutenant a-t-il pu décoder des informations aussi cruciales ?
- Madame. Sous mon initiative personnelle, nous avons pris le contrôle d'un petit relai communication ennemi il y'a une heure. Ses anciens occupants n'ont pas eu le temps de saboter toute leur installation avant de fuir et nous avons pu récupérer un émetteur-récepteur adverse recevant en clair des messages initialement codés. C'est tout ce que nous avons pu récupérer de l'avant-poste. Les livrets de codes et clés de chiffrages étant détruits ou manquants. Seul cet émetteur oublié nous permet d'espionner les communications républicaines à l'heure actuelle.
- Bien. Beau travail lieutenant. Le Capitaine ne tarissait pas d'éloge à votre égard et je dois dire que je suis également très favorablement impressionnée. »
Vespasien n'était pas peu fier, souriant jusqu'aux oreilles. Il était manifestement plus que ravi d'avoir été complimenté par Sevenna. Comblé, comme si on lui avait érigé une statue en son honneur. A l'heure qu'il était, il se voyait déjà sûrement empereur. J?espérais qu'il ne me ferait pas une crise d'arrogance. Un Stratus suffisait.
Sevenna ajouta, avec un regard appuyé envers ma personne :
« Seul les grands officiers sont à mêmes de choisir d'aussi bon subordonnés. En plus d'être élégant, vous semblez perspicace Capitaine, et cela me plaît ».
J'écarquillais les yeux. Venait-elle de me draguer ? Je surpris du coin de l'oeil Vespasien qui semblait prêt à éclater de rire. Même la blême figure de Taardaan arborait un sourire de coin, ou plutôt un rictus narquois. Je fronçais les sourcils, s'était-elle moquée de moi ? Prenant mon courage à deux-mains je me risquais enfin à regarder Sevenna. Elle me fixa longuement, d'un regard lourd de sous-entendus. Qu'est-ce qui lui prenait ? Elle avait l'âge qu'aurait pu avoir ma fille !
Taardaan coupa court à cette comédie. Sa figure était encore plus livide qu'à l'accoutumée. Peut-être que la légère blessure de Stratus l'avait affecté. Néanmoins sa voix conserva le même ton froid et monotone que d'habitude. Seul le Boucher savait être autant soporifique à chaque prise de parole :
« D'autres nouvelles lieutenant ?
- Les républicains se battent beaucoup mieux que prévu. Ils ont repoussé avec succès nos attaques sur l'Académie et n'ont abandonné leurs positions autour de la Grande Bibliothèque qu'après nous avoir infligé de lourdes pertes.
- Juste des revers passagers pour notre glorieuse armée. Avez-vous reçu des directives particulières du grand commandant Stratus ?
- Le caporal Kindall a enfin établi le contact avec les troupes de Stratus. Les ordres restent inchangés pour nous : prendre l'Alcazar.
- Ainsi il va nous falloir monter à la brèche une fois de plus mes amis.
- Le principal soucis c'est que vous ne savez rien faire d'autre à part sacrifier inutilement nos troupes Taardaan.
- Sevenna, Sevenna....Qu'est-ce qu'une enfant comme vous y peut bien connaître à l'art de la guerre ?
- L'enfant comme vous dites était en passe de devenir Général des Armées lorsque vous n'étiez rien de plus qu'un parvenu, radié des rangs de la Protection Civile mon cher.
- Comment osez-vous ? Sale petite traînée... »
Je m'interposais entre les deux, mettant fin à leurs jérémiades. Nous avions déjà assez de soucis comme cela sans que le besoin se fasse sentir de voir deux Capitaines de l'Armée de Libération s'entre-tuer. Sans nulle hésitation je me rangeais de l'avis de Sevenna. Taardaan avait amplement démontré son incapacité à commander les troupes et n'était bon qu'à suivre les directives d'autrui. Encore que même cela semblait être une tâche difficile à remplir pour lui. Cet imbécile aurait du être exécuté pour défaut d'intelligence depuis des lunes. Repoussant avec mélancolie la vision du corps de Taardaan se balançant au bout d'une corde. Nous, c'est à dire essentiellement Sevenna, Vespasien et moi-même, mîmes au point un nouveau schéma d'attaque.
Appuyé de mes Nimbus je devais couper les lignes de ravitaillement ennemies et faire en sorte que plus une seule cartouche de munitions ou caisse de vivres n'atteignent l'Alcazar. Taardaan était relégué à un rôle subalterne. Ne disposant plus que de quelques unités combattantes, il devait semer la confusion dans les lignes arrières républicaines. Et ce, dans le but de forcer certaines troupes protégeant l'Alcazar à quitter leurs retranchements, afin qu'elles poursuivent Taardaan dans les dédales de la ville. Un plan de diversion somme toute assez classique mais surtout plus économe en vie.
Sevenna prenait désormais la tête du corps d'armé principal, parée à diriger l'assaut dès que j'aurais accomplis mon objectif. Nous n'attendions pas grand chose de Taardaan. A vrai dire nous espérions surtout qu'il allait succomber dans la tentative de diversion. Mais s'il pouvait éloigner ne serait-ce qu'un seul blindé ennemi de l'Alcazar, c'était toujours cela d'acquis. Le bougre n'aura jamais été aussi utile aux autres du reste de toute son existence. Bien évidemment Vespasien allait me seconder personnellement lors des opérations. Il était grand temps d'inverser le rapport de force.
« Au rapport lieutenant ! Quel bon vent vous amène ?
- Un vent bien mordant, je le crains Capitaine. Nous venons d'intercepter les transmissions républicaines. Le commandant Alto Stratus a été mis en déroute devant le Congrès. Les unités gardant l'entrée du bâtiment ne se sont pas ralliées et lui ont tiré dessus. Il est légèrement blessé au bras droit. »
Ainsi donc les hauts-parleurs disaient vrai. Il semblait que Stratus avait pêché par orgueil en surestimant sa popularité auprès de la troupe. Une belle leçon d'humilité. Cependant un autre fait immédiat retint mon attention, mais Sevenna fut plus prompte à réagir :
- Ce sont là d'importantes nouvelles que vous nous apportez lieutenant. Mais dites-moi comment avez-vous fait pour écouter les transmissions ennemies ? Tous leurs messages sont cryptés et nous manquons de spécialistes en la matière pour pouvoir les déchiffrer en temps et en heure. Comment un simple lieutenant a-t-il pu décoder des informations aussi cruciales ?
- Madame. Sous mon initiative personnelle, nous avons pris le contrôle d'un petit relai communication ennemi il y'a une heure. Ses anciens occupants n'ont pas eu le temps de saboter toute leur installation avant de fuir et nous avons pu récupérer un émetteur-récepteur adverse recevant en clair des messages initialement codés. C'est tout ce que nous avons pu récupérer de l'avant-poste. Les livrets de codes et clés de chiffrages étant détruits ou manquants. Seul cet émetteur oublié nous permet d'espionner les communications républicaines à l'heure actuelle.
- Bien. Beau travail lieutenant. Le Capitaine ne tarissait pas d'éloge à votre égard et je dois dire que je suis également très favorablement impressionnée. »
Vespasien n'était pas peu fier, souriant jusqu'aux oreilles. Il était manifestement plus que ravi d'avoir été complimenté par Sevenna. Comblé, comme si on lui avait érigé une statue en son honneur. A l'heure qu'il était, il se voyait déjà sûrement empereur. J?espérais qu'il ne me ferait pas une crise d'arrogance. Un Stratus suffisait.
Sevenna ajouta, avec un regard appuyé envers ma personne :
« Seul les grands officiers sont à mêmes de choisir d'aussi bon subordonnés. En plus d'être élégant, vous semblez perspicace Capitaine, et cela me plaît ».
J'écarquillais les yeux. Venait-elle de me draguer ? Je surpris du coin de l'oeil Vespasien qui semblait prêt à éclater de rire. Même la blême figure de Taardaan arborait un sourire de coin, ou plutôt un rictus narquois. Je fronçais les sourcils, s'était-elle moquée de moi ? Prenant mon courage à deux-mains je me risquais enfin à regarder Sevenna. Elle me fixa longuement, d'un regard lourd de sous-entendus. Qu'est-ce qui lui prenait ? Elle avait l'âge qu'aurait pu avoir ma fille !
Taardaan coupa court à cette comédie. Sa figure était encore plus livide qu'à l'accoutumée. Peut-être que la légère blessure de Stratus l'avait affecté. Néanmoins sa voix conserva le même ton froid et monotone que d'habitude. Seul le Boucher savait être autant soporifique à chaque prise de parole :
« D'autres nouvelles lieutenant ?
- Les républicains se battent beaucoup mieux que prévu. Ils ont repoussé avec succès nos attaques sur l'Académie et n'ont abandonné leurs positions autour de la Grande Bibliothèque qu'après nous avoir infligé de lourdes pertes.
- Juste des revers passagers pour notre glorieuse armée. Avez-vous reçu des directives particulières du grand commandant Stratus ?
- Le caporal Kindall a enfin établi le contact avec les troupes de Stratus. Les ordres restent inchangés pour nous : prendre l'Alcazar.
- Ainsi il va nous falloir monter à la brèche une fois de plus mes amis.
- Le principal soucis c'est que vous ne savez rien faire d'autre à part sacrifier inutilement nos troupes Taardaan.
- Sevenna, Sevenna....Qu'est-ce qu'une enfant comme vous y peut bien connaître à l'art de la guerre ?
- L'enfant comme vous dites était en passe de devenir Général des Armées lorsque vous n'étiez rien de plus qu'un parvenu, radié des rangs de la Protection Civile mon cher.
- Comment osez-vous ? Sale petite traînée... »
Je m'interposais entre les deux, mettant fin à leurs jérémiades. Nous avions déjà assez de soucis comme cela sans que le besoin se fasse sentir de voir deux Capitaines de l'Armée de Libération s'entre-tuer. Sans nulle hésitation je me rangeais de l'avis de Sevenna. Taardaan avait amplement démontré son incapacité à commander les troupes et n'était bon qu'à suivre les directives d'autrui. Encore que même cela semblait être une tâche difficile à remplir pour lui. Cet imbécile aurait du être exécuté pour défaut d'intelligence depuis des lunes. Repoussant avec mélancolie la vision du corps de Taardaan se balançant au bout d'une corde. Nous, c'est à dire essentiellement Sevenna, Vespasien et moi-même, mîmes au point un nouveau schéma d'attaque.
Appuyé de mes Nimbus je devais couper les lignes de ravitaillement ennemies et faire en sorte que plus une seule cartouche de munitions ou caisse de vivres n'atteignent l'Alcazar. Taardaan était relégué à un rôle subalterne. Ne disposant plus que de quelques unités combattantes, il devait semer la confusion dans les lignes arrières républicaines. Et ce, dans le but de forcer certaines troupes protégeant l'Alcazar à quitter leurs retranchements, afin qu'elles poursuivent Taardaan dans les dédales de la ville. Un plan de diversion somme toute assez classique mais surtout plus économe en vie.
Sevenna prenait désormais la tête du corps d'armé principal, parée à diriger l'assaut dès que j'aurais accomplis mon objectif. Nous n'attendions pas grand chose de Taardaan. A vrai dire nous espérions surtout qu'il allait succomber dans la tentative de diversion. Mais s'il pouvait éloigner ne serait-ce qu'un seul blindé ennemi de l'Alcazar, c'était toujours cela d'acquis. Le bougre n'aura jamais été aussi utile aux autres du reste de toute son existence. Bien évidemment Vespasien allait me seconder personnellement lors des opérations. Il était grand temps d'inverser le rapport de force.
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