Le Royaume de la Pénombre
Par : Sebantey
Genre : Fantastique
Status : Abandonnée
Note :
Chapitre 5
Publié le 22/07/12 à 21:10:49 par Sebantey
« Sebante ? C'est toi ?
- Tu ne reconnais pas ton propre frère ? »
Voilà les mots que s'échangèrent un Lunae soulagé et un Sebante légèrement surpris d'avoir un canon pointé sur sa tête. Lunae rangea son arme tandis que son frère observait l'amas de corps ensanglanté qui reposait un peu plus loin. Ensuite, les yeux de Sebante se posèrent sur l'arme de Gabriel que son frère tenait encore dans sa main droite ; puis, ils parcoururent Lunae de haut en bas.
« Tu n'es pas blessé ? lança-t-il après un moment.
- Pas la moindre égratignure, répondit fièrement son frère.
- Tu en es bien sûr ? s'enquit Sebante.
- Certain, affirma Lunae.
- Tant mieux. »
Lunae agita l'arme de Gabriel.
« Tu as vu ? dit-il. J'ai réussi !
- C'est une très bonne nouvelle, répondit Sebante en hochant la tête. »
Il parlait de manière peu expressive, comme toujours. Il était sans doute sincère mais il n'en avait pas l'air. Lunae ne s'en fâcha pas. Il était habitué.
« Gabriel va être content en apprenant que je l'ai récupéré ! continua joyeusement Lunae.
- Ca, j'en doute, répondit son frère. Il est mort. »
Ces derniers mots eurent pour effet d'effacer toute trace de gaieté du visage de Lunae.
« Quoi ? Mort ? dit-il. Mais… comment est-ce… »
Sebante désigna le tas de démons d'un geste de la tête.
« Leurs lames étaient empoisonnées. Les infirmiers m'ont appelé tout à l'heure. Ils n'ont rien pu faire. »
Lunae avait l'impression d'avoir été vidé de toute son énergie. Il ne pensait plus qu'à son ami qu'il ne reverrait jamais. Puis, lentement, son état de choc fut remplacé par une intense colère. De rage, il frappa dans le bras sans propriétaire qui traînait devant lui et qui alla se cogner contre un arbre un peu plus loin.
« C'est pas vrai ! s'exclama-t-il. »
Lui et son frère connaissaient Gabriel depuis presque cinq ans. C'était un ami et un compagnon d'arme. Il les avait pris en charge. Il leur avait montré la voie. Il les avait toujours soutenu, et les avaient souvent tiré d'un mauvais pas. Et aujourd'hui, il était mort. Cette fois, c'était à eux d'aller le sauver, et ils avaient échoué. Cette pensée ne l'aida pas à se calmer. Il reporta son attention sur Sebante. Lui n'avait pas l'air de bouillir de rage ; au contraire, la tête légèrement baissée, il était encore moins expressif que d'habitude. C'était sans doute sa façon d'exprimer sa tristesse. Son regard était las, et il semblait fatigué. La journée avait été éprouvante. N'importe qui aurait été fatigué.
Quand il se fut un peu calmé, Lunae demanda : « Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ? »
Son frère releva la tête et, avec l'ombre d’un triste sourire, il répondit : « Crois-moi, la journée est loin d'être finie. »
Cette phrase provoqua un éclair de curiosité chez Lunae. Il venait de se rappeler que son frère était resté en arrière pour écouter ce que Gabriel avait à dire. A présent, il brûlait de savoir ce que c'était.
« Qu'est-ce qu'il t'a dit à l'entrepôt ? interrogea-t-il. »
Son frère réfléchit quelques instants avant de répondre.
« D'après ce que j'ai compris, son arme serait d'origine démoniaque, créée par et pour un démon.
- Ca on s'en doutait depuis longtemps. Quoi d'autre ?
- Il m'a également dit que les démons avaient besoin de cette arme, car elle leur permettrait de faire revenir l'un des leurs.
- Quoi ? s'étonna Lunae. Qui ? Et d'ailleurs… comment ?
- Je ne sais pas, mais ce n'est pas notre priorité pour l'instant. Le vrai problème, c’est qu'il existait un lien entre Gabriel et l'arme, ce qui empêchait toute autre personne – ou démon - de s'en servir.
- Ah d'accord. Les démons ne devaient pas juste la récupérer, ils devaient aussi briser le lien entre elle et son propriétaire.
- Oui, mais ce n'est pas tout. Il ne s'agit pas d'un lien psychique, mais d'un lien de sang.
- Un lien de sang ? répéta Lunae, intrigué. Mais alors… »
Soudain, il écarquilla les yeux, horrifié.
« Mais attends, Gabriel avait des enfants non ? demanda-t-il.
- Oui, répondit Sebante. Et c'est là tout le problème. Le lien s'est reconstitué avec eux.
- Non, c'est pas vrai ! s'exclama Lunae. Alors l'arme n’a aucune utilité pour les démons tant qu'ils sont en vie !
- Exact, dit Sebante en hochant la tête. Ce qui nous amène à la suite : Gabriel voulait que l'on s'occupe de ses enfants.
- Quoi ? Mais comment va-t-on faire ça ?
- Je ne sais pas Lunae, répondit tristement son frère. »
Ses enfants. Lunae n'y avait même pas songé. A présent, il s'en voulait. Il ne savait pratiquement rien sur eux. En l'espace de cinq ans, il n'avait jamais pris la peine de poser la question. Et ça l'attristait encore plus.
« Ils ont quel âge déjà ? demanda-t-il.
- Le plus grand, Adam, a seize ans, et sa soeur, Sarah, en a treize. »
Treize ans... C'était bien trop jeune pour se retrouver privé de ses parents. L'épouse de Gabriel avait été tuée il y a déjà plusieurs années ; ainsi, ses enfants se retrouvaient orphelin. Lunae ne trouvait pas ça juste.
« D'accord, dit-il, on s'en occupera. Je ne sais pas encore comment, mais on finira pas trouver, pas vrai ? »
Il essaya de sourire, mais il en était incapable : il ne put qu'afficher une sorte de grimace sordide.
« Le problème, déclara Sebante, c’est que si ce qu'a dit Gabriel est vrai, on ne peut plus se cacher. Il va falloir trouver une autre solution.
- Pour l'instant, je ne vois pas.
- Attends, tu ne sais pas encore tout. Gabriel voulait que son fils le remplace en temps que chasseur de démons.
- Quoi ? Mais il est malade ! Comment peut-il lui demander ça ?
- D'après lui, c'est la meilleure façon de protéger l'arme.
- Mais c'est trop dangereux ! Et de toutes manières, comment pourrait-il y arriver ? On ne peut pas apprendre à combattre des démons du jour au lendemain, il faut que quelqu'un... »
Il s'interrompit au milieu de sa phrase. Il venait de réaliser que c’était lui ce quelqu'un.
« Non... ne me dis pas que...
- Et si. C'est à nous de faire en sorte qu'il réussisse. »
Lunae avait de plus en plus de mal à garder son sang-froid. Le monde qu'il connaissait était entrain d'être complètement chamboulé, et ça ne lui plaisait pas. Toutefois, il prit la décision de faire de son mieux pour accomplir les derniers souhaits de Gabriel. Il lui devait bien ça. Il respira un grand coup, et dit : « D'accord... d'accord. C'est vraiment compliqué tout ça... mais bon, on finira bien par y arriver. »
Il chercha chez son frère un signe de réconfort, mais ce dernier regardait dans le vide. Après un long soupir, Lunae ajouta : « Et maintenant, on fait quoi ? »
- Déjà, répondit Sebante, on va partir d'ici. On est là depuis beaucoup trop longtemps. Je vais réfléchir en chemin à... tout ça, conclut-il. »
Lunae hocha la tête en signe d'approbation, et ils se mirent tous deux en route pour quitter la forêt. Durant le trajet, Sebante ne dit pas un mot, trop occupé à réfléchir à ce qui leur arrivait. Dans l'immédiat, il fallait entrer en contact avec Adam le plus vite possible. Ensuite, il aviserait. Il voulait également en savoir plus sur toute cette affaire. Pour ça, au moins, il avait un début de réponse.
« Au fait Lunae, j'ai oublié de te dire un truc. »
Ce dernier sembla surpris d'être dérangé alors qu'il s’attelait à ses sombres pensées.
« Quand l'ambulance est arrivée, Gabriel a eu tout juste le temps de parler d'un carnet qu'il aurait écrit, dans lequel se trouverait des explications le concernant lui ainsi que son arme.
- Il t'a dit où il était ? demanda Lunae avec curiosité.
- Euh... en fait... pas vraiment, non. »
Devant le regard déçu de son frère, il ajouta : « Par contre, il m'a donné son portefeuille en me disant que ça m'aiderait à trouver. C'est tout ce qu'il a eu le temps de faire.
- Et alors, il y a quoi dedans ? interrogea Lunae, intéressé.
- Pas grand-chose malheureusement. Des photos, un peu d'argent, divers papiers. Mais il y a des indications derrières les photos. La plupart sont banales, mais l'une d'entre elles est étrange.
- Montre voir. »
Ils étaient pratiquement arrivés hors de la forêt. Ils s'arrêtèrent, et Sebante sortit un épais portefeuille noir de sa poche. De là, il l'ouvrit et prit l'un des clichés qui s'y trouvait. Lunae se pencha pour regarder. Il s'agissait d'une simple photo de famille, mais sans l'épouse de Gabriel. La photo avait visiblement été prise plusieurs années auparavant : Gabriel paraissait plus jeune, et Adam avait plutôt l'air d'avoir treize ans ; sa soeur devait en avoir dix. Leur mère était probablement déjà morte. Sebante tourna la photo, et Lunae vit une inscription écrite au dos de la feuille. « Le rocher creux au bord de la rivière. » Elle était vraiment hors de son contexte.
« Tu penses que c'est ça, l'indication ? interrogea Lunae.
- C'est la seule chose qui ressemble à une indication, répondit son frère.
- Et tu as une idée de ce que ça veut dire ?
- Que le carnet est caché près d'un rocher à proximité d’une rivière.
- Sans blague ! On arrivera jamais à le trouver avec une description pareille !
- Tu es fatiguant Lunae. J'y réfléchirais plus tard, je voulais juste que tu le sache.
- Tu parles d'une bonne nouvelle ! »
Sebante soupira et rangea le portefeuille dans sa poche ; puis, ils se remirent en route. Quelques instants plus tard, ils sortirent enfin de la forêt. Le ciel était toujours gris. Lunae jeta un coup d’oeil sur sa montre : il était quinze heures passé. A peine ! Il avait l'impression que la journée avait duré des mois ; pourtant, il n'avait quitté sont appartement moins de deux heures auparavant. Ils traversèrent la route pour rejoindre leurs véhicules. Une fois cela fait, Sebante prit la parole.
" Bon, je vais aller rendre les clefs de l'appartement. Ensuite, j'irais voir si la maison est prête.
- Tu veux qu'on s'y installe ? demande Lunae, surpris."
La maison était une grande bâtisse qu'ils préparaient depuis plusieurs années au cas où ils auraient besoin de s'y abriter.
" Je ne vois pas d'autres solutions, déclara Sebante. Je pense qu'il est inutile d'essayer de se cacher, alors autant se protéger. D'après moi, ça vaut mieux
- Si tu le dis. Moi, je vais aller faire un tour au poste de police, ainsi qu'au département des chasseurs de démons. Je règlerais les détails administratifs du décès de Gabriel, et je ferais peut-être une déposition. Après tout, nous sommes les derniers à l'avoir vu en vie.
- Fais comme tu le sens, dit son frère. En ce qui me concerne, j'irais rendre visite à Adam dès ce soir.
- Quoi ? Déjà ? Mais c'est trop tôt, non ?
- Oui, c'est même beaucoup trop tôt. Mais on n'a pas le temps. Le plus tôt sera le mieux. J'irais donc ce soir.
- C'est toi qui vois de toute façon. Mais n'oublie pas d'y aller doucement.
- Ca ira, assura Sebante, ne t'inquiète pas. On se retrouve aux environs de dix-neuf heures pour manger un peu ? proposa-t-il.
- Ca me va, répondit son frère.
- Alors c'est parti. A tout à l'heure. »
A la suite de quoi, ils s'installèrent dans leurs véhicules respectifs et s'en allèrent tout d'abord dans la même direction, avant de se séparer pour prendre des chemins différents.
- Tu ne reconnais pas ton propre frère ? »
Voilà les mots que s'échangèrent un Lunae soulagé et un Sebante légèrement surpris d'avoir un canon pointé sur sa tête. Lunae rangea son arme tandis que son frère observait l'amas de corps ensanglanté qui reposait un peu plus loin. Ensuite, les yeux de Sebante se posèrent sur l'arme de Gabriel que son frère tenait encore dans sa main droite ; puis, ils parcoururent Lunae de haut en bas.
« Tu n'es pas blessé ? lança-t-il après un moment.
- Pas la moindre égratignure, répondit fièrement son frère.
- Tu en es bien sûr ? s'enquit Sebante.
- Certain, affirma Lunae.
- Tant mieux. »
Lunae agita l'arme de Gabriel.
« Tu as vu ? dit-il. J'ai réussi !
- C'est une très bonne nouvelle, répondit Sebante en hochant la tête. »
Il parlait de manière peu expressive, comme toujours. Il était sans doute sincère mais il n'en avait pas l'air. Lunae ne s'en fâcha pas. Il était habitué.
« Gabriel va être content en apprenant que je l'ai récupéré ! continua joyeusement Lunae.
- Ca, j'en doute, répondit son frère. Il est mort. »
Ces derniers mots eurent pour effet d'effacer toute trace de gaieté du visage de Lunae.
« Quoi ? Mort ? dit-il. Mais… comment est-ce… »
Sebante désigna le tas de démons d'un geste de la tête.
« Leurs lames étaient empoisonnées. Les infirmiers m'ont appelé tout à l'heure. Ils n'ont rien pu faire. »
Lunae avait l'impression d'avoir été vidé de toute son énergie. Il ne pensait plus qu'à son ami qu'il ne reverrait jamais. Puis, lentement, son état de choc fut remplacé par une intense colère. De rage, il frappa dans le bras sans propriétaire qui traînait devant lui et qui alla se cogner contre un arbre un peu plus loin.
« C'est pas vrai ! s'exclama-t-il. »
Lui et son frère connaissaient Gabriel depuis presque cinq ans. C'était un ami et un compagnon d'arme. Il les avait pris en charge. Il leur avait montré la voie. Il les avait toujours soutenu, et les avaient souvent tiré d'un mauvais pas. Et aujourd'hui, il était mort. Cette fois, c'était à eux d'aller le sauver, et ils avaient échoué. Cette pensée ne l'aida pas à se calmer. Il reporta son attention sur Sebante. Lui n'avait pas l'air de bouillir de rage ; au contraire, la tête légèrement baissée, il était encore moins expressif que d'habitude. C'était sans doute sa façon d'exprimer sa tristesse. Son regard était las, et il semblait fatigué. La journée avait été éprouvante. N'importe qui aurait été fatigué.
Quand il se fut un peu calmé, Lunae demanda : « Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ? »
Son frère releva la tête et, avec l'ombre d’un triste sourire, il répondit : « Crois-moi, la journée est loin d'être finie. »
Cette phrase provoqua un éclair de curiosité chez Lunae. Il venait de se rappeler que son frère était resté en arrière pour écouter ce que Gabriel avait à dire. A présent, il brûlait de savoir ce que c'était.
« Qu'est-ce qu'il t'a dit à l'entrepôt ? interrogea-t-il. »
Son frère réfléchit quelques instants avant de répondre.
« D'après ce que j'ai compris, son arme serait d'origine démoniaque, créée par et pour un démon.
- Ca on s'en doutait depuis longtemps. Quoi d'autre ?
- Il m'a également dit que les démons avaient besoin de cette arme, car elle leur permettrait de faire revenir l'un des leurs.
- Quoi ? s'étonna Lunae. Qui ? Et d'ailleurs… comment ?
- Je ne sais pas, mais ce n'est pas notre priorité pour l'instant. Le vrai problème, c’est qu'il existait un lien entre Gabriel et l'arme, ce qui empêchait toute autre personne – ou démon - de s'en servir.
- Ah d'accord. Les démons ne devaient pas juste la récupérer, ils devaient aussi briser le lien entre elle et son propriétaire.
- Oui, mais ce n'est pas tout. Il ne s'agit pas d'un lien psychique, mais d'un lien de sang.
- Un lien de sang ? répéta Lunae, intrigué. Mais alors… »
Soudain, il écarquilla les yeux, horrifié.
« Mais attends, Gabriel avait des enfants non ? demanda-t-il.
- Oui, répondit Sebante. Et c'est là tout le problème. Le lien s'est reconstitué avec eux.
- Non, c'est pas vrai ! s'exclama Lunae. Alors l'arme n’a aucune utilité pour les démons tant qu'ils sont en vie !
- Exact, dit Sebante en hochant la tête. Ce qui nous amène à la suite : Gabriel voulait que l'on s'occupe de ses enfants.
- Quoi ? Mais comment va-t-on faire ça ?
- Je ne sais pas Lunae, répondit tristement son frère. »
Ses enfants. Lunae n'y avait même pas songé. A présent, il s'en voulait. Il ne savait pratiquement rien sur eux. En l'espace de cinq ans, il n'avait jamais pris la peine de poser la question. Et ça l'attristait encore plus.
« Ils ont quel âge déjà ? demanda-t-il.
- Le plus grand, Adam, a seize ans, et sa soeur, Sarah, en a treize. »
Treize ans... C'était bien trop jeune pour se retrouver privé de ses parents. L'épouse de Gabriel avait été tuée il y a déjà plusieurs années ; ainsi, ses enfants se retrouvaient orphelin. Lunae ne trouvait pas ça juste.
« D'accord, dit-il, on s'en occupera. Je ne sais pas encore comment, mais on finira pas trouver, pas vrai ? »
Il essaya de sourire, mais il en était incapable : il ne put qu'afficher une sorte de grimace sordide.
« Le problème, déclara Sebante, c’est que si ce qu'a dit Gabriel est vrai, on ne peut plus se cacher. Il va falloir trouver une autre solution.
- Pour l'instant, je ne vois pas.
- Attends, tu ne sais pas encore tout. Gabriel voulait que son fils le remplace en temps que chasseur de démons.
- Quoi ? Mais il est malade ! Comment peut-il lui demander ça ?
- D'après lui, c'est la meilleure façon de protéger l'arme.
- Mais c'est trop dangereux ! Et de toutes manières, comment pourrait-il y arriver ? On ne peut pas apprendre à combattre des démons du jour au lendemain, il faut que quelqu'un... »
Il s'interrompit au milieu de sa phrase. Il venait de réaliser que c’était lui ce quelqu'un.
« Non... ne me dis pas que...
- Et si. C'est à nous de faire en sorte qu'il réussisse. »
Lunae avait de plus en plus de mal à garder son sang-froid. Le monde qu'il connaissait était entrain d'être complètement chamboulé, et ça ne lui plaisait pas. Toutefois, il prit la décision de faire de son mieux pour accomplir les derniers souhaits de Gabriel. Il lui devait bien ça. Il respira un grand coup, et dit : « D'accord... d'accord. C'est vraiment compliqué tout ça... mais bon, on finira bien par y arriver. »
Il chercha chez son frère un signe de réconfort, mais ce dernier regardait dans le vide. Après un long soupir, Lunae ajouta : « Et maintenant, on fait quoi ? »
- Déjà, répondit Sebante, on va partir d'ici. On est là depuis beaucoup trop longtemps. Je vais réfléchir en chemin à... tout ça, conclut-il. »
Lunae hocha la tête en signe d'approbation, et ils se mirent tous deux en route pour quitter la forêt. Durant le trajet, Sebante ne dit pas un mot, trop occupé à réfléchir à ce qui leur arrivait. Dans l'immédiat, il fallait entrer en contact avec Adam le plus vite possible. Ensuite, il aviserait. Il voulait également en savoir plus sur toute cette affaire. Pour ça, au moins, il avait un début de réponse.
« Au fait Lunae, j'ai oublié de te dire un truc. »
Ce dernier sembla surpris d'être dérangé alors qu'il s’attelait à ses sombres pensées.
« Quand l'ambulance est arrivée, Gabriel a eu tout juste le temps de parler d'un carnet qu'il aurait écrit, dans lequel se trouverait des explications le concernant lui ainsi que son arme.
- Il t'a dit où il était ? demanda Lunae avec curiosité.
- Euh... en fait... pas vraiment, non. »
Devant le regard déçu de son frère, il ajouta : « Par contre, il m'a donné son portefeuille en me disant que ça m'aiderait à trouver. C'est tout ce qu'il a eu le temps de faire.
- Et alors, il y a quoi dedans ? interrogea Lunae, intéressé.
- Pas grand-chose malheureusement. Des photos, un peu d'argent, divers papiers. Mais il y a des indications derrières les photos. La plupart sont banales, mais l'une d'entre elles est étrange.
- Montre voir. »
Ils étaient pratiquement arrivés hors de la forêt. Ils s'arrêtèrent, et Sebante sortit un épais portefeuille noir de sa poche. De là, il l'ouvrit et prit l'un des clichés qui s'y trouvait. Lunae se pencha pour regarder. Il s'agissait d'une simple photo de famille, mais sans l'épouse de Gabriel. La photo avait visiblement été prise plusieurs années auparavant : Gabriel paraissait plus jeune, et Adam avait plutôt l'air d'avoir treize ans ; sa soeur devait en avoir dix. Leur mère était probablement déjà morte. Sebante tourna la photo, et Lunae vit une inscription écrite au dos de la feuille. « Le rocher creux au bord de la rivière. » Elle était vraiment hors de son contexte.
« Tu penses que c'est ça, l'indication ? interrogea Lunae.
- C'est la seule chose qui ressemble à une indication, répondit son frère.
- Et tu as une idée de ce que ça veut dire ?
- Que le carnet est caché près d'un rocher à proximité d’une rivière.
- Sans blague ! On arrivera jamais à le trouver avec une description pareille !
- Tu es fatiguant Lunae. J'y réfléchirais plus tard, je voulais juste que tu le sache.
- Tu parles d'une bonne nouvelle ! »
Sebante soupira et rangea le portefeuille dans sa poche ; puis, ils se remirent en route. Quelques instants plus tard, ils sortirent enfin de la forêt. Le ciel était toujours gris. Lunae jeta un coup d’oeil sur sa montre : il était quinze heures passé. A peine ! Il avait l'impression que la journée avait duré des mois ; pourtant, il n'avait quitté sont appartement moins de deux heures auparavant. Ils traversèrent la route pour rejoindre leurs véhicules. Une fois cela fait, Sebante prit la parole.
" Bon, je vais aller rendre les clefs de l'appartement. Ensuite, j'irais voir si la maison est prête.
- Tu veux qu'on s'y installe ? demande Lunae, surpris."
La maison était une grande bâtisse qu'ils préparaient depuis plusieurs années au cas où ils auraient besoin de s'y abriter.
" Je ne vois pas d'autres solutions, déclara Sebante. Je pense qu'il est inutile d'essayer de se cacher, alors autant se protéger. D'après moi, ça vaut mieux
- Si tu le dis. Moi, je vais aller faire un tour au poste de police, ainsi qu'au département des chasseurs de démons. Je règlerais les détails administratifs du décès de Gabriel, et je ferais peut-être une déposition. Après tout, nous sommes les derniers à l'avoir vu en vie.
- Fais comme tu le sens, dit son frère. En ce qui me concerne, j'irais rendre visite à Adam dès ce soir.
- Quoi ? Déjà ? Mais c'est trop tôt, non ?
- Oui, c'est même beaucoup trop tôt. Mais on n'a pas le temps. Le plus tôt sera le mieux. J'irais donc ce soir.
- C'est toi qui vois de toute façon. Mais n'oublie pas d'y aller doucement.
- Ca ira, assura Sebante, ne t'inquiète pas. On se retrouve aux environs de dix-neuf heures pour manger un peu ? proposa-t-il.
- Ca me va, répondit son frère.
- Alors c'est parti. A tout à l'heure. »
A la suite de quoi, ils s'installèrent dans leurs véhicules respectifs et s'en allèrent tout d'abord dans la même direction, avant de se séparer pour prendre des chemins différents.
23/07/12 à 21:06:06
D'accord merci. Je savais qu'en effet il y a beaucoup de dialogues, et j'ai justement du mal avec ça, à placer des émotions et autres. Va falloir que je m'améliore.
23/07/12 à 20:39:32
Pas mal, j'ai hâte de voir ces fameux enfants :)
Une seule chose à redire : on comprend que tu veux placer l'émotion dans le dialogue mais je ne la sens pas beaucoup... Essaye de l'accompagner de pensées, de réflexions :) Et il y a un peu trop de dialogue, ça casse un peu le rythme.
Bonne continuation ! :)
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