Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Un Sens à ma Vie


Par : MassiveDynamic
Genre : Action, Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 2 : Le Deuil


Publié le 29/05/2012 à 23:37:16 par MassiveDynamic

Hs : Merci pour vos com's les gars, ça motive.







" Mon frère était quelqu'un. Il était une pierre brute, pas encore sertie. Chaque minute qui passaient le rapprochait de ce qui manquait à sa vie pour qu'il soit enfin complet. Une stabilité. Son éclat. Il venait enfin de la trouver, mais il n'eut pas le temps d'en profiter. Ses espoirs, ses craintes, son vécu, sa présence... tout cela s'est éloigné de lui, de nous. Et le voilà qui nous nargue, de son cercueil. "


Je regarde l'assemblée. Les voilà qui s'abreuvent de mes paroles. Je me donne en spectacle pour honorer sa mémoire... Quelle belle bande d'hypocrites que vous êtes. Certaines têtes me sont d'ailleurs inconnues. De la famille lointaine qui vient feindre l'émoi, espérant tirer un quelconque héritage de la mort de mon frère, à n'en pas douter. Mais il ne possédait rien, alors repartez d'où vous venez. Des bouffées de chaleur me montent au crâne. Je reprends mon discours, que j'avais entrecoupé de quelques secondes de pensées vagabondes.


"- Il nous nargue, oui, et se délecte probablement de vous voir attristés, vous qui ne l'avez jamais aidé quand il était dans le besoin.

-Surveille tes paroles, me lance mon père. Sa complainte était cassée, criarde, du fait de sa gorge bien trop irritée.

- Pourquoi ? Je ne fais que dire la vérité ! C'est moi qui lui lançait bêtement des fournitures par la fenêtre, il y a trois ans ! C'est moi qui lui descendait de la nourriture en douce, qui le planquait dans ma chambre parfois, sans que vous ne vous en rendiez compte ! Je... Alors arrêtez... "

Mes propos deviennent confus, et ma voix s'élève.

Sans m'en rendre compte, je pleurais à chaudes larmes. On me fit descendre du petit autel, puis ma mère me traina par le bras pour rejoindre la foule. Je ne pensais à rien. Je ne fis qu'écouter l'hommage qui avait repris, après un silence gêné. Le reste de l'enterrement fut classique, et me taire était un choix judicieux compte tenu des regards noirs que me lançait mon paternel. Il ne tarda d'ailleurs pas à transformer ses regards en paroles lors du chemin du retour, dans la voiture.

"- Petit con. Nous foutre la honte comme ça. Tu pensais à quoi ? Tu crois qu'on l'aimait pas Cédric ? Tu crois que tout est si simple ? "

Il agitait la tête en conduisant, pestant, comme pour essayer de retenir ses larmes qui pourtant coulaient à flot. Sa vision en était presque brouillée.

" - Et ces petites merdes... bons à rien ces flics, ils ne vont jamais les retrouver, ils doivent déjà être loin. Putain. "

Ma mère essayait de calmer les relents de haine qu'il manifestait. Et une fois rentré, c'était la même chose. Une boule de colère. Cependant, il n'avait pas tout à fait tord. Je prenais sur moi et m'efforçais de rester un peu avec mes parents pour la soirée. Histoire de... C'est idiot comme geste, car d'habitude, que je sois là ou pas n'influe en rien sur leur train de vie et inversement. Mais bon, il faut parfois donner l'impression que nous sommes une petite famille unie. Pas vrai... ? Mis à part des pleurs et quelques conversations inutiles pour essayer d'oublier, il ne se passait rien. Tout était morne ici. Jusqu'à ce que mon téléphone se mit à pousser la chansonette.

" - Ouais allô ?

- Ouais, Lionel ?

- Moi. Ca dit quoi Loïc ?

- Bah... bon anniversaire. "

Ah, oui, c'est vrai. Avec tout ça, j'avais complètement oublié.

" - Merci.

- Ecoute, j'sais que c'est pas trop le moment pour toi ces temps-ci, mais bon, passe me voir.

- T'as pécho ?

- Non, et arrête ta merde, tu tireras jamais la moindre latte mon gars. Non, tu sais, c'est histoire de se voir.

- Euh... Bah ouais. Écoute, en ce moment c'est chaud, mais j'vais essayer de passer demain.

- Ouais... et, dis... tu vois Boris ? "

Boris... C'était le meilleur ami de mon frère. Il l'a hébergé pendant deux moins dans sa petite chambre d'étudiant quand mon frangin galérait. Un sacré bon gars. Il doit avoir quel âge aujourd'hui... vingt-deux ans, au moins.

" - Je vois, oui. Ca fait plus d'un an que je l'ai pas vu. Pourquoi ?

- Il m'a recontacté justement, par rapport à ton frère. Enfin bon, pas la peine de se prendre la tête, on se posera demain, d'accord ?

- Ca marche, ouais.

- Au fait, profite de ta majorité vieux. "

Boris... A croire que ce type connaissait bien mieux mon grand frère que je ne l'eus connu. Une grosse zone d'ombre l'entourait. Je ne savais pas vraiment ce qu'il faisait, ni avec qui il trainait, et encore moins qui étaient ces abrutis l'ayant tué. Tout ça est arrivé si vite. Et je ne pleurs plus, mais je l'aime. Je l'aimais. Parce que j'espérais pouvoir partager de beaux moments avec lui, et enfin le voir heureux. Maintenant, je ne peux qu'entretenir son souvenir. Et beaucoup de protagonistes peuvent m'aider à le sertir.


Commentaires