Un Sens à ma Vie
Par : MassiveDynamic
Genre : Action , Réaliste
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 3
Publié le 10/06/12 à 02:34:03 par MassiveDynamic
HS : Les exams approchent donc je suite à un rythme irrégulier, mais ça va s'accélérer. Je précise aussi que je suis un adepte du premier jet, je ne retravaille jamais mes textes et j'écris au feeling Enjoy, les choses bougent dans ce chapitre !
Cette nuit fut interminable. C'était l'un de ces soirs où l'on se dit " Tiens, je vais dormir tôt", ou bien où l'on pense pouvoir se reposer un peu, vider son esprit, faire le tri. Et, évidemment, l'effet inverse se produit. A chaque fois. Incapable de trouver le sommeil, j'ai été inondé par un flot de souvenirs, d'images, de paroles, de sourires, je revoyais ce con de Cédric qui me souriait bêtement. Même quand ça n'allait pas, même quand mon père l'a mis à la porte. Et le flot immatériel fut remplacé par des larmes qui troublaient ma vision. Pris de spasmes, les yeux gonflés, je savais que la nuit allait être longue. J'ai beaucoup repensé à ces moments partagés avec lui. Ils étaient trop peu nombreux. Petit, j'aimais le regarder jouer aux jeux-vidéos. Le bombarder de neige quand venait l'hiver. Le pousser dans l'eau en été. Le provoquer. Adolescent, je l'ai vu tirer ses premières lattes, puis s'éloigner petit à petit, comme la fumée qui se dissipe. Jusqu'à aujourd'hui. Et à présent, il n'y avais plus de marche arrière. Mes gémissements de détresse étaient bruyants. J'essayais tant bien que mal de les contenir pour ne réveiller personne.
Je vis les premières lueurs de l'aube se dessiner après d'interminables heures perdues dans mes souvenirs. Cette nuit m'avait au moins permis d'évacuer tout ce que j'avais sur le coeur. En descendant, je croisais mon père qui empilait des cartons dans le couloir.
"- Salut 'Pa. Tu fais quoi ?
- ... Les affaires de Cédric.
- Oh... Tu vas en faire quoi ?
- Je ne sais pas. Les mettre à la cave sûrement.
- Ah... "
Je ne savais pas vraiment quoi dire. Nos relations étaient tendues depuis que mon frère avait quitté le domicile, alors à présent...
" - Et maman, comment elle va... ?
- Bah elle travaille. Elle fait avec. Comment tu crois qu'elle va ? On est tous dans le même bateau. "
Je le sentais nerveux. Il avait un tic instinctif quand ça n'allait pas. Son oeil gauche se fermait légèrement. Je voulais discuter encore un peu, lui poser des questions. A vrai dire, j'avais juste envie d'échanger plus de trois mots avec lui. Mais je n'y arrivais jamais, et ce matin ne dérogera pas à la règle, en dépit des circonstances.
Dans l'après-midi, j'avais rejoins Loïc à la Place d'Armes, un boulevard où se côtoient magasins, fast-foods et aires de promenades. Je pensais m'évacuer un peu l'esprit, sortir Cédric de ma vie, mais il n'a jamais été aussi présent qu'aujourd'hui, un jour après sa mort. Je marchais aux côtés de Loïc. Le vent était sec et le soleil frappait. Nous étions donc vêtus de simples shorts et t-shirts. Nous nous étions attablés à une terrasse afin de discuter plus posément.
" - Et, bref, avec Julie, je ne sais pas trop ce que ça donne. On se voit tout le temps depuis la soirée, mais bon, j'ose pas tenter. Elle est réceptive, mais d'un autre côté, elle a mis tellement de râteaux. Et puis, tu me connais, je suis quelqu'un de cynique. Et elle connait mon fort caractère, j'vais pas me rabaisser à une déclaration. Et l'emballer directement c'est chaud aussi. Si ça fonctionne pas, ça va jeter un froid. Et j'ai pas envie de perdre son amitié, parce que mine de rien, j'me suis attaché à elle. "
Loïc m'énonçait ses problèmes de coeur. Et moi, j'avais le regard qui balançait dans le vide. Cependant, cela ne m'empêchait pas de l'écouter. Je rétorquais.
" - Attends qu'elle fasse le premier pas.
- T'es fou ! Elle ne prendra jamais la moindre initiative, dit-il en riant
- Alors dans ce cas reste dans ta position. Vous partagez de bons moments, pourquoi en vouloir plus ? Des filles, y'en a des tas...
- Mais elle, je l'aime " me lança-t-il dans l'immédiat.
Je relevais la tête pour le fixer dans les yeux cette fois.
" - Tu l'aimes ? Tu la connais ? Tu pourrais citer ne serait-ce qu'un membre de sa famille ? T'as déjà partagé de vrais bons moments avec elle ? Pas ceux que tu peux passer avec n'importe quel bon pote, en soirée ou ailleurs ? Tu la connais depuis moins d'un mois, il y a juste eu une alchimie entre toi et elle, qui visiblement ne fonctionne que dans un sens actuellement, le sens unilatéral qui part de toi mais qui ne la touche pas. Ce nuage d'émotion ne durera pas éternellement. T'en aimeras d'autres, des filles. Et je te parle du vrai amour, pas de l'attirance semi-charnelle qui te lie à elle actuellement. "
Il me tenait du regard. Ses lèvres étaient surélevées, ses joues gonflées. Il souriait bêtement.
" - Oui, me répondit-il, mais pour moi, c'est de l'amour. Alchimie, coup de foudre, appel ça comme tu veux. Tu me dis de rien changer, mais c'est en restant inactif que la vie n'évolue pas et reste fade. J'tenterai ma chance le moment voulu. "
Silence. Nous sirotions tous deux nos boissons respectives, puis il reprit.
" - Enfin... Y'a plus important à discuter. Tu tiens le coup alors ?
- Bah j'me suis pas pendu, déjà. Et puis, même si j'ai eu envie de frapper plus d'une centaines de fois mes parents pour leur hypocrisie maladive, au final, bah que veux-tu, dans ce genre de situation, t'as pas trop le choix. Tu encaisses, et tu attends. Et c'est précisément ce que je fais. Mais passons, j'ai pas envie d'étaler mes sentiments, ça me prend assez le choux en ce moment. Tu m'as parlé de Boris. "
Son visage s'était crispé.
" - Ouais, Boris. En fait je l'ai vu hier, et quand il a appris pour Cédric, bah il était pas bien du tout. Il pense savoir qui est derrière... - il parut hésitant - sa mort. "
Je serrais les poings. Effectivement, les meurtriers courraient toujours. Et aucun suspect ne se profilait, l'enquête policière était ouverte, mais nous n'avions aucune information.
" - Il avait des embrouilles avec les gars de la cité des Roses. Et tu connais Boris... la rumeur s'est vite répandue. J'ai pas plus d'infos, faudrait lui poser des questions, mais voilà. Tu connais Boris, il doit être sur le coup avec les autres grands. "
Je restais silencieux. Mon frère baignait dans des histoires louches, oui, mais ça c'était avant. La cité des Roses dont parlait Loïc, j'y avais mis les pieds quelques rares fois. Rien à y faire de spécial, mais quelques connaissances y résident. Et si cet endroit est lié à ceux qui ont tué mon frangin, alors qu'importe Boris, mes parents, mon défunt frère et les autres. J'allais mener ma propre enquête.
J'ai quitté Loïc en fin de journée sur des sujets moins larmoyants. En rentrant chez moi, je suis passé devant le cimetière. Je fixais bêtement les grilles noires et les piques qui pointaient le ciel. Les mains dans les poches, je me décidais finalement à entrer. Je n'avais pas pris le temps de me recueillir correctement. En approchant de sa tombe, j'aperçus deux silhouettes qui semblaient discuter. Je ne sais pas pourquoi, mais par instinct, je me cachais derrière l'entrée d'une crypte à quelques mètres de là et tandis l'oreille. Le peu que j'entendis de leur conversation fit décoller mon sang.
" - C'est lui... ? Putain on va faire comment ?
- On dit rien. On a fait ce qu'on avait à faire, personne a besoin de savoir. Il l'a cherché, il a eu ce qu'il méritait.
- Ouais, mais merde... On a été trop loin..."
Cette nuit fut interminable. C'était l'un de ces soirs où l'on se dit " Tiens, je vais dormir tôt", ou bien où l'on pense pouvoir se reposer un peu, vider son esprit, faire le tri. Et, évidemment, l'effet inverse se produit. A chaque fois. Incapable de trouver le sommeil, j'ai été inondé par un flot de souvenirs, d'images, de paroles, de sourires, je revoyais ce con de Cédric qui me souriait bêtement. Même quand ça n'allait pas, même quand mon père l'a mis à la porte. Et le flot immatériel fut remplacé par des larmes qui troublaient ma vision. Pris de spasmes, les yeux gonflés, je savais que la nuit allait être longue. J'ai beaucoup repensé à ces moments partagés avec lui. Ils étaient trop peu nombreux. Petit, j'aimais le regarder jouer aux jeux-vidéos. Le bombarder de neige quand venait l'hiver. Le pousser dans l'eau en été. Le provoquer. Adolescent, je l'ai vu tirer ses premières lattes, puis s'éloigner petit à petit, comme la fumée qui se dissipe. Jusqu'à aujourd'hui. Et à présent, il n'y avais plus de marche arrière. Mes gémissements de détresse étaient bruyants. J'essayais tant bien que mal de les contenir pour ne réveiller personne.
Je vis les premières lueurs de l'aube se dessiner après d'interminables heures perdues dans mes souvenirs. Cette nuit m'avait au moins permis d'évacuer tout ce que j'avais sur le coeur. En descendant, je croisais mon père qui empilait des cartons dans le couloir.
"- Salut 'Pa. Tu fais quoi ?
- ... Les affaires de Cédric.
- Oh... Tu vas en faire quoi ?
- Je ne sais pas. Les mettre à la cave sûrement.
- Ah... "
Je ne savais pas vraiment quoi dire. Nos relations étaient tendues depuis que mon frère avait quitté le domicile, alors à présent...
" - Et maman, comment elle va... ?
- Bah elle travaille. Elle fait avec. Comment tu crois qu'elle va ? On est tous dans le même bateau. "
Je le sentais nerveux. Il avait un tic instinctif quand ça n'allait pas. Son oeil gauche se fermait légèrement. Je voulais discuter encore un peu, lui poser des questions. A vrai dire, j'avais juste envie d'échanger plus de trois mots avec lui. Mais je n'y arrivais jamais, et ce matin ne dérogera pas à la règle, en dépit des circonstances.
Dans l'après-midi, j'avais rejoins Loïc à la Place d'Armes, un boulevard où se côtoient magasins, fast-foods et aires de promenades. Je pensais m'évacuer un peu l'esprit, sortir Cédric de ma vie, mais il n'a jamais été aussi présent qu'aujourd'hui, un jour après sa mort. Je marchais aux côtés de Loïc. Le vent était sec et le soleil frappait. Nous étions donc vêtus de simples shorts et t-shirts. Nous nous étions attablés à une terrasse afin de discuter plus posément.
" - Et, bref, avec Julie, je ne sais pas trop ce que ça donne. On se voit tout le temps depuis la soirée, mais bon, j'ose pas tenter. Elle est réceptive, mais d'un autre côté, elle a mis tellement de râteaux. Et puis, tu me connais, je suis quelqu'un de cynique. Et elle connait mon fort caractère, j'vais pas me rabaisser à une déclaration. Et l'emballer directement c'est chaud aussi. Si ça fonctionne pas, ça va jeter un froid. Et j'ai pas envie de perdre son amitié, parce que mine de rien, j'me suis attaché à elle. "
Loïc m'énonçait ses problèmes de coeur. Et moi, j'avais le regard qui balançait dans le vide. Cependant, cela ne m'empêchait pas de l'écouter. Je rétorquais.
" - Attends qu'elle fasse le premier pas.
- T'es fou ! Elle ne prendra jamais la moindre initiative, dit-il en riant
- Alors dans ce cas reste dans ta position. Vous partagez de bons moments, pourquoi en vouloir plus ? Des filles, y'en a des tas...
- Mais elle, je l'aime " me lança-t-il dans l'immédiat.
Je relevais la tête pour le fixer dans les yeux cette fois.
" - Tu l'aimes ? Tu la connais ? Tu pourrais citer ne serait-ce qu'un membre de sa famille ? T'as déjà partagé de vrais bons moments avec elle ? Pas ceux que tu peux passer avec n'importe quel bon pote, en soirée ou ailleurs ? Tu la connais depuis moins d'un mois, il y a juste eu une alchimie entre toi et elle, qui visiblement ne fonctionne que dans un sens actuellement, le sens unilatéral qui part de toi mais qui ne la touche pas. Ce nuage d'émotion ne durera pas éternellement. T'en aimeras d'autres, des filles. Et je te parle du vrai amour, pas de l'attirance semi-charnelle qui te lie à elle actuellement. "
Il me tenait du regard. Ses lèvres étaient surélevées, ses joues gonflées. Il souriait bêtement.
" - Oui, me répondit-il, mais pour moi, c'est de l'amour. Alchimie, coup de foudre, appel ça comme tu veux. Tu me dis de rien changer, mais c'est en restant inactif que la vie n'évolue pas et reste fade. J'tenterai ma chance le moment voulu. "
Silence. Nous sirotions tous deux nos boissons respectives, puis il reprit.
" - Enfin... Y'a plus important à discuter. Tu tiens le coup alors ?
- Bah j'me suis pas pendu, déjà. Et puis, même si j'ai eu envie de frapper plus d'une centaines de fois mes parents pour leur hypocrisie maladive, au final, bah que veux-tu, dans ce genre de situation, t'as pas trop le choix. Tu encaisses, et tu attends. Et c'est précisément ce que je fais. Mais passons, j'ai pas envie d'étaler mes sentiments, ça me prend assez le choux en ce moment. Tu m'as parlé de Boris. "
Son visage s'était crispé.
" - Ouais, Boris. En fait je l'ai vu hier, et quand il a appris pour Cédric, bah il était pas bien du tout. Il pense savoir qui est derrière... - il parut hésitant - sa mort. "
Je serrais les poings. Effectivement, les meurtriers courraient toujours. Et aucun suspect ne se profilait, l'enquête policière était ouverte, mais nous n'avions aucune information.
" - Il avait des embrouilles avec les gars de la cité des Roses. Et tu connais Boris... la rumeur s'est vite répandue. J'ai pas plus d'infos, faudrait lui poser des questions, mais voilà. Tu connais Boris, il doit être sur le coup avec les autres grands. "
Je restais silencieux. Mon frère baignait dans des histoires louches, oui, mais ça c'était avant. La cité des Roses dont parlait Loïc, j'y avais mis les pieds quelques rares fois. Rien à y faire de spécial, mais quelques connaissances y résident. Et si cet endroit est lié à ceux qui ont tué mon frangin, alors qu'importe Boris, mes parents, mon défunt frère et les autres. J'allais mener ma propre enquête.
J'ai quitté Loïc en fin de journée sur des sujets moins larmoyants. En rentrant chez moi, je suis passé devant le cimetière. Je fixais bêtement les grilles noires et les piques qui pointaient le ciel. Les mains dans les poches, je me décidais finalement à entrer. Je n'avais pas pris le temps de me recueillir correctement. En approchant de sa tombe, j'aperçus deux silhouettes qui semblaient discuter. Je ne sais pas pourquoi, mais par instinct, je me cachais derrière l'entrée d'une crypte à quelques mètres de là et tandis l'oreille. Le peu que j'entendis de leur conversation fit décoller mon sang.
" - C'est lui... ? Putain on va faire comment ?
- On dit rien. On a fait ce qu'on avait à faire, personne a besoin de savoir. Il l'a cherché, il a eu ce qu'il méritait.
- Ouais, mais merde... On a été trop loin..."
10/06/12 à 12:52:11
Plop Arbu !
Sais pas si tu verras ma réponse, mais en tout cas merci pour ta critique
Pour les clichés, je compte bien creuser le plus possible les sentiments, réactions et psychologies des personnages. Ce seront les éléments centraux du récit. Seulement, comme tu l'as dit, je passe un peu à l'action pour éviter que le rythme soit trop long, mais c'est juste pour installer un fil rouge. J'évite de développer les personnages trop vite et de trop en donner tout de suite, mais ils joueront tous des rôles importants pour le narrateur.
Et pour le cliché du héros, c'est son vécu qui l'a rendu ainsi, mais rien ne dit qu'il va rester révolté toute la fic...
J'en dis pas plus, il y a quelques ficelles je te l'accorde, mais le traumatisme sera un thème central donc pour le développement des personnages il sera progressif !
Et merci pour ta remarque sur le style :)
10/06/12 à 10:30:46
J'aime le style mais quelque chose me dérange dans ton récit, c'est qu'il est beaucoup trop cliché.
Le héros est un adolescent déphasé en pleine révolte comme on a pu en lire beaucoup sur ce site. L'incontournable nuit tourmentée par les souvenirs d'une vie heureuse, puis moins... Le pote sympa mais un peu relou... Bref, tu m'as compris.
Concernant les situations, on ne peut rien y faire (après tout je crois avoir compris que tu voulais traiter le traumatisme assez vite pour passer à l'action) mais pour les personnages, ça vient du fait qu'ils ne sont pas assez développés, je pense. On reste dans une fic et le chapitre est assez long, j'en conviens, donc c'est à toi de voir avec ce sur quoi tu veux te focaliser.
Concernant le style, on sent un auteur qui mûrit, qui grandit. On sent ton expérience et franchement ça fait plaisir de te lire, les tournures sont légères, fluides, parfois belles, bref j'aime beaucoup. :)
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