L’oiseau ne sentit rien. Un instant, il essayait d’extraire un ver juteux du sol, un autre sa droite et sa gauche reposait sur le sol, séparées. Il n’avait rien vu venir, il n’avait pas eu mal, il ne s’était même pas rendu compte qu’il était mort.

L’enfant regardait en souriant. Il était assis sur une chaise, à l’écart de l’oiseau. Mais ce n’était pas le cadavre de ce dernier qu’il regardait. La femme était bien plus intéressant. Elle était encore vivante, un réflexe lui ayant permis de s’échapper au dernier moment. Mais elle ne pouvait plus bouger, tant la douleur émanant de son bras gauche était forte. Elle aurait voulu serrer le poing, mais elle ne le pouvait plus, sa main gisant sur le sol.

L’enfant se leva, ignora l’oiseau et s’arrêta devant la femme. Il regarda la main ensanglantée sur le sol, puis la femme. Le sang coulait de son moignon, elle n’en avait plus pour longtemps et il le savait. Il la frappa au ventre et entendit ses côtes se briser. La femme tomba sur une surface humide. Du sang. Le sang qui coulait de son bras tranché. Son sang.

Elle hurla. Son cri reflétait sa douleur, sa peur, sa honte. Elle s’en voulait d’avoir accepté cette mission, d’avoir refusé qu’un partenaire lui fut assigné. Elle pensait pouvoir s’en occuper seule. Après tout, la mission consistait simplement à récupérer un enfant, un simple enfant. Mais elle n’avait rien pu faire. Aucune de ses attaques n’avait pu l’atteindre, aucune de ses esquives n’avait pleinement marché. Elle n’avait rien pu faire face à cet enfant. Et maintenant, elle gisait dans son propre sang, incapable de bouger, incapable d’agir. Et le monstre se tenait juste au-dessus d’elle.

De nouveau, elle ressentit la lame invisible de l’enfant.

Elle voulut hurler une dernière fois. Aucun son ne sortit jamais de sa bouche.

L’enfant rit, tandis que le sang de sa victime giclait autour de lui.