Ce chapitre est court mais il n'est qu'introductif. Il n'est pas totalement représentatif du reste de la fic au niveau scénario.


Une foule composée d’un nombre incalculable d’individus patientait, elle pouvait procurer un certain malaise à ceux qui ne s’assimilaient pas elle, car la définition de son existence ne se limitait pas à un simple rassemblement, elle constituait une masse, une masse d’émotions, une masse de sensations, une masse de sentiments, une masse vivante. Aucun mot ne pouvait décrire l’intensité qui se dégageait d’elle, elle dépassait l’entendement de la science des lettres, elle était une synchronisation, frôlant la perfection, d’un groupe d’hommes et d’une idéologie.

Cette convergence d’êtres pourtant marqués par leur diversité se caractérisait par le ressenti commun d’un flux de sentiments accumulés ou le sens et la lucidité étaient exclus. Un sentiment se démarquait tout particulièrement, la haine. Résultat d’une suite successive de colère et d’incompréhension, cette haine aveuglante de la foule suffisait à renverser n’importe quel obstacle tel une vague, un séisme, provoquant un état de terreur total sur ceux à qui elle était adressée.

L’Homme arriva, l’atmosphère changea radicalement. Une impression d’invincibilité émergeait, il posa son regard conquérant et solennel sur la foule obnubilée par cette présence divine. Dans un mouvement commun ses composants levèrent le bras en direction de l’Homme , en hurlants les mêmes mots avec une ferveur religieuse, presque fanatique. Puis s’installa un silence soudain dans lequel on pouvait discerner une concentration inébranlable, ainsi les conditions étaient réunies.

L’Homme, devant cet amas de vie, engagea la conversion. Il assomma psychiquement la foule d’une profusion d’énergie émise sur deux champs : cette éloquence étourdissante suivie des gestes spontanés mais réfléchis qui s’inscrivaient avec une précision parfaite dans la signification des paroles prononcées. La foule, conquise, exprima son approbation ainsi que sa loyauté indéfectible en levant à nouveau ses bras. La symbiose entre l’Homme et la Foule fût.

« Heil Hitler ! »