<h1>Noelfic</h1>

L'achèvement d'une ère.


Par : Spyko

Genre : Action , Science-Fiction

Status : Terminée

Note :


Chapitre 37

Un fardeau de moins.

Publié le 25/03/12 à 19:18:29 par Spyko

Les heures passèrent lentement, avec pour seule occupation, l'observation des résultats de Jessica. La jeune femme faisait de nets progrès. Elle n'était pas encore aussi précise que nous, mais nous serait malgré tout d'un grand secours en cas de problèmes. Je m'étonnais également qu'aucun nécromorph n'ait été rameuté par les tirs, et que le dragon ne soit pas reparu, mais ce n'était pas plus mal.
Lorsque je fus enfin sûr de pouvoir marcher en toute sécurité, à mon grand désespoir, la nuit tombait, nous condamnant à rester ici jusqu'à l'aube. Nous décidâmes alors d'aller nous coucher, jusqu'à nous rendre compte d'un léger soucis; il n'y avait pas assez de place pour tout le monde dans la chambre. Steph' ne voulait pas laisser sa sœur dormir toute seule sous prétexte que nous étions tous par couple sauf elle, et les deux filles plus Matt restèrent donc dans notre chambre.
Il fallait donc que Jessie et moi trouvions une autre chambre pour nous deux. Nous quittâmes donc les trois autres à la recherche d'une autre salle.

« Juste tous les deux? Fermez la porte et évitez de faire trop de bruit, on essaiera de dormir nous. »
« Matt, la ferme tu veux? »

Ignorant les commentaires désobligeants du jeune homme, nous trouvâmes une chambre non loin, pourvue de deux lits. Je m'allongeai sur l'un d'eux, tandis que ma compagne allait sur l'autre. Épuisée par les leçons de tirs, elle s'endormit presque instantanément. Je me mis à penser au petit fragment, caché dans une banale boite de munitions. Craignant la présence d'un lien entre lui et la pierre présente au sein du dragon, j'hésitai à le garder. Et pourtant, il ne fallait pas risquer de le laisser à portée de qui que ce soit.
Finalement, je m'endormis d'un sommeil léger, ayant eu tout le temps de me reposer pendant la journée. Je rouvris les yeux peu avant l'aube. La jeune femme dormait toujours, et j'imaginais que les autres aussi. Je posai alors tout doucement les pieds sur le sol, et allai enfiler mes chaussures. Je sortis de la pièce à pas de loup. J'ouvris délicatement la porte qui menait au supermarché, et repérai immédiatement le tas de cadavre grâce à la lumière de la lune.
Je m'en approchai, dégouté parce que j'allais faire. Les corps commençaient à provoquer une nauséabonde odeur, et je me demandais si je n'allais pas risquer l'infection. Je sortis la boite contenant l'artefact, que j'avais conservé après que Matt me l'ai tendue, et m'approchai du charnier. Le tas était constitué de plusieurs dizaines de cadavres en plus ou moins bon état.
Fermant à moitié les yeux, je me mis déplacer les hommes et les femmes, jusqu'à ouvrir une brèche jusqu'au centre de cet amas. J'ouvris alors le petit coffret, et sortit le fragment. Sans perdre un instant, je le pris à pleine main, et découvris la tête d'un homme qui apparaissait au fond du trou. Je déglutis, avant de passer la pierre entre ses lèvres ouvertes lors de son ultime cri de frayeur.
Après cela, je remis les cadavres en place, et m'empressai d'aller me laver les mains dans l'une des salles de bains. Ecoeuré, j'en profitai pour prendre ma douche, sachant qu'une fois que nous aurions quitté cet endroit, il nous serait impossible de le refaire avant d'atteindre notre destination. En sortant, je vis que ma combinaison était couverte de divers liquides que j'avais récolté lors de mon escapade dans le tas de cadavres, et fis de mon mieux pour les enlever.
Finalement, le soleil finit par se lever, et je descendis, en attendant que les autre se réveillent. En atteignant ma chambre, je vis que Jessie était assise sur le bord de son matelas.

« Où est-ce que t'étais passé? demanda t-elle. »
« Me laver, pourquoi? »
« T'as mis une heure pour ça? fit-elle en plissant légèrement le front. »

Je déglutis en m'apercevant qu'elle était probablement réveillée quelques temps après que je quitte la salle. Je dus faire un rapide choix entre dire la vérité ou lui mentir. Ou alors, énoncer une semi-vérité...

« J'ai été cacher le fragment, répondis-je après avoir réfléchis. Je savais pas quoi en faire, alors je l'ai planqué, comme ça personne tombera dessus... »
« T'aurais au moins pu nous prévenir avant de faire ça..., murmura la jeune femme. »
« Non, comme ça je suis sûr d'être le seul à savoir où il est, simple précaution... »
« Compris... On va réveiller les autres? »
« Je te suis. »

Elle enfila ses chaussures et partit devant. Ses cheveux tombaient en désordre dans son dos, mais n'enlevaient rien à son charme. Je me secouai mentalement la tête pour me reconcentrer un peu, tandis qu'elle arrivait devant la porte où les trois autres dormaient encore. Elle entra discrètement, puis renonça et fis demi-tour.

« Je vais aller me laver en attendant qu'ils se réveillent... »
« Fais ce que tu veux, je vais commencer à préparer le p'tit déj'. »

Elle me fis un petit clin d'œil avant de s'engager dans les escaliers. Entre ma jambe et les commentaires inévitables de Matt, pas question de la rejoindre, d'ailleurs... Sur la pointe des pieds, j'entrai dans la pièce où les trois dormeurs rêvaient encore, et m'accroupis pour rassembler un peu de nourriture. Alors que je fermai le sac, je perçus l'un léger déclic.
En me retournant, je vis que Matt avait ouvert un œil, et braquait son arme sur moi. Il ouvrit le deuxième et baissa le pistolet immédiatement.

« Désolé, réflexe..., s'excusa t-il. »
« Pas de problème. Le soleil s'est levé, il faut qu'on parte bientôt. Tu les réveille? »
« Les réveiller!? fit-il mine de s'appeurer. Tu veux ma mort ma parole... »
« Eh, c'est ta copine maintenant, c'est à toi de te démerder. »
« D'ailleurs, elle est où la tienne? »
« Détournes pas le sujet... »
« D'accord, d'accord... »

Il se pencha sur le côté pour frotter un peu l'épaule de Stéphanie. Pendant ce temps, j'emportai la nourriture dans une chambre vide, où nous aurions la place de tous nous asseoir. Il était hors de question d'aller manger dans le supermarché inondé de sang et remplis de cadavres... Quelques minutes plus tard, les deux sœurs et le jeune homme me rejoignirent, encore un peu endormis. Il fallut attendre dix minutes de plus pour que Jessica arrive à son tour.
Nous dégustâmes tranquillement notre repas, conscients que notre départ était imminent. La jeune femme vint se blottir contre moi, tandis que les autres allaient à leur tour prendre une douche. Elle était encore un peu somnolente, et j'appuyai ma joue sur ses cheveux encore humides. Je me mis à réfléchir encore un peu. Nous n'avions pas la localisation exacte du site de construction, une escale s'avérait donc nécessaire, mais encore fallait-il trouver des gens qui la connaissaient.
Un bruit sourd nous fis sursauter. Un homme s'était écrasé contre la vitre, et ses yeux nous fixaient d'un air suppliant. Une main déchiquetée le saisis par la nuque, l'écartant de l'obstacle de verre. Ces fenêtres étaient renforcées, ce qui empêchait de les briser facilement. C'est pour cela que, lorsque la créature rabattit le crâne du malheureux sur la vitre, sa boite crânienne éclata littéralement, recouvrant le vitrage de cervelle. Jessie poussa un cri de frayeur et enfouit sa tête contre mon torse.
La véritable question était de savoir si la créature responsable de ce meurtre savait que nous étions là, ou si elle avait simplement surpris le rescapé. Je tirai la jeune femme à l'extérieur de la pièce, où nous restâmes pendant deux minutes, mais rien de plus ne se produisit. Les trois autres dévalèrent les escaliers, cherchant la raison du cri qu'ils avaient entendus.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé? s'inquiéta Steph'. »
« Il y avait quelqu'un à l'extérieur..., soufflais-je. Je pense qu'il y avait aussi une brute. »
« Et donc? »
« Plus rien. Elle devait pas savoir qu'on était là, elle aura juste vu le mec. »

Après nous être mis au point en prenant chacun arme et munition, nous rejoignîmes le supermarché. Malgré l'ouverture béante du plafond, les cadavres commençaient à laisser échapper une répugnante odeur de putréfaction. C'était d'ailleurs peut-être celle-ci qui avait attiré le mastodonte, voire le survivant. Tout en songeant au fragment de monolithe dissimulé au milieu, je proposai innocemment d'incendier les corps.
Carmen se souvint qu'elle avait trouvé une sorte de lance-flamme dans l'arsenal de la petite colonie, et fonça le chercher. Elle revint avec une arme assez peu imposante, composée d'une petite bombonne rouge et d'un canon semi-long. Elle la pointa vers le charnier, et envoya une salve de flammes sur les cadavres. Le feu commença alors à consumer la chair, transformant le tas en un imposant brasier.
Sachant que la fumée attirerait sans doute des nécromorphs, nous nous hâtâmes de quitter les lieux. Le soleil n'étant pas encore très haut dans le ciel, nous risquions de tomber sur des créatures semi-humaines. Le dragon n'était pas visible, ni qui que ce soit d'ailleurs, même pas la brute qui avait massacré un homme peu de temps avant. Nous partîmes donc dans une rue que nous n'avions encore jamais pris, en espérant trouver un transport.
La ville était étrangement déserte, si l'on exceptait quelques rares cadavres dans un tel état de décomposition que nous évitions de nous approcher. Tous les humains morts avaient été transformés ou dévorés, ce qui expliquait le manque de corps aussi longtemps après le début de l'Infection. Nous marchâmes pendant près d'une heure, sans croiser âme qui vive. A trois reprises, je me retournai avec l'impression d'être épié, mais comme d'habitude, il n'y avait rien.
Je commençai à me décourager lorsque nous vîmes enfin la chose tant attendue, garé dans une ruelle, en face d'une autre allée. Ce n'était pas un camion militaire comme nous aurions préféré en avoir, mais la taille de cette camionnette était suffisante pour nous accueillir, tout en nous laissant de la place pour tirer en cas d'attaque.

« Eh ben voilà, c'est parfait tout ça, jubila Matt. »
« Et en plus, le moteur a l'air en bon état, aqcuiesça Carmen. Elle tiendra le coup jusqu'à notre destination, c'est sûr. »
« Destination dont on ignore tout... »
« Faudra qu'on ouvre l'œil. »

Étant la seule qui savait encore parfaitement conduire ces vieux engins, Carmen sauta sur le siège du conducteur, aussitôt rejoint par sa sœur. Quant à Matt, Jessie et moi-même, nous ouvrîmes les portes arrières pour nous glisser à l'intérieur. De cette position, nous pouvions également voir ce qu'il se passait à l'avant. D'ailleurs, les deux filles s'étaient figées sur leur siège.

« Merde, c'est quoi ça encore..., siffla Steph'. »
« C'était trop facile, hein? fit Carmen dans un soupir résigné. »

Je m'approchai de l'avant et tendis le cou pour mieux voir ce qu'elles regardaient. Effectivement, notre départ n'était pas passé inaperçu, et ne se déroulerait pas tranquillement. Au vu de la position de notre véhicule, nous étions placés en face d'une ruelle encore sombre, mais malgré tout plutôt large.
Dans cette même ruelle, on distinguait une forme massive, au milieu de laquelle brillaient deux yeux jaunes.

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