<h1>Noelfic</h1>

L'achèvement d'une ère.


Par : Spyko

Genre : Action , Science-Fiction

Status : Terminée

Note :


Chapitre 9

Course effrénée

Publié le 26/02/12 à 18:56:05 par Spyko

Hébétés. C'était de très loin le terme qui pouvait le mieux définir notre expression après ce qu'il venait de se passer. Nous restâmes là encore quelques minutes, le regard fixé sur l'horrible créature qui n'était plus qu'un point noir dans le ciel. Les débris de l'arme qui nous avait sauvé plusieurs fois gisaient au milieu des décombres des bâtiments sur lesquelles elle avait atterri. Et, à une petite distance de là, les deux titans de chair abattaient immeubles sur immeubles, au milieu des grognements de leurs congénères.
Nous n'avions plus rien à faire désormais, si ce n'était fuir le plus vite possible. Et pour l'instant, notre seul espoir était de rejoindre l'entrée des souterrains la plus proche, qui, d'après les dire de Ben, se trouvait dans les alentours. Restait encore à la trouver... Et aussi à l'atteindre entier, ce qui serait une toute autre histoire.
Avoir réussi à ne pas attirer l'attention des nécromorphs après ce qu'il venait de se produire relevait du miracle. Des grondements plus proches confirmèrent mes soupçons et nous sortirent de notre torpeur. Nous commençâmes donc à descendre en courant la rampe, passant en trombe devant la tour de communication, qui émettait des craquements peu rassurants. La voix du haut-parleur nous perça les tympans, car elle provenait de l'édifice vacillant, et nous étions juste en dessous.

« Je vous le répète une dernière fois. Que tous les survivants rejoignent les souterrains. Et qu'ils s'assurent de ne pas y attirer des nécromorphs! Je vous préviens aussi que l'entrée Sud s'est effondrée après notre passage, suite à l'éboulement d'un immeuble. Rejoignez celles Nord, Est, Ouest, ou celle qui se trouve à une dizaine de mètres au sud de la rampe d'accès au canon. Et je vous le redit, assurez vous qu'aucun nécromorph ne... »

La communication s'interrompit brutalement. Nous nous jetâmes des regards effrayés, craignant que des nécromorphs n'aient atteints les souterrains et tués le maire et ceux qui l'accompagnaient, mais la nature de cette coupure était toute autre. La tour de communication venait d'abandonner le combat. Ses fondations devaient très certainement s'avouer vaincues, car le bâtiment émit un craquement sinistre. Je levai les yeux vers elle, soudainement conscient à quel point elle était haute, et proche de nous.

« Ça sent pas bon... »
« On discutera plus tard, non? »
« Après toi. »

Telle un colosse mort, la tour bascula lentement en avant en grinçant. Le lourd édifice de métal s'écrasa brutalement, faisant trembler le sol et projetant un lourd nuage de poussière. L'antenne au sommet se détacha et tomba de la colline, avant de faire un petit cratère sur la route. En heurtant l'endroit où elle se trouvait, la partie supérieur craqua et se sépara du reste, gisant sur la rampe qui descendait. Puis, comme attirée par l'un d'entre nous, elle entama une roulade sur les marches, aidée par la pente. Puis, à chaque mètres, elle prenait un peu plus de vitesse.
Nous courûmes comme jamais auparavant, dans une situation pour le moins stupide. Les pavés se succédaient à la volée sous nos pieds, tandis que derrière, la morceau de bâtiment descendait en poussant de joyeux craquements, lancé inconsciemment à nos trousses.

« Mais merde quoi, on est maudit! se plaignit Max à haute voix. Si j'avais su que je devrais courir pour échapper à une tour de communication folle, je crois que j'aurais direct été chez les cinglés! »
« Concentre toi sur le chemin au lieu de gaspiller ton souffle Max, l'interrompit Matt d'une voix faiblarde, son propre souffle apparemment difficile. Ce serait bête que tu trébuche... »
« Ta gueule! »

Tout en courant, je réprimais un sourire. Qui disparut en voyant deux brutes qui accouraient en bas de la rampe. Et un sandwich de soldats, un!

« Quand je dit qu'on est maudits..., soupira le jeune homme. »

Nous étions à encore une dizaine de mètres du sol, ce qui signifiait qu'il nous était impossible de simplement enjamber la barrière, car la pente naturelle de la colline était extrêmement raide. Et pendant ce temps, les deux nécromorphs entamaient leur ascension. L'un d'entre eux eut une hésitation, à la manière qu'il eut de s'arrêter net, mais il s'engagea à la suite de son collègue, condamnés à une mort certaine, même s'ils arrivaient à nous tuer.

« Tiens, des nécros suicidaires! fit à nouveau Max d'une voix nettement plus aigüe. »
« Mais tu vas la boucler! cria Ben. Matt, ton fusil a son lance-grenade? »
« Je crois bien, vu que l'embout me tape dans les reins, répondit l'interessé. »
« File le moi, on peut essayer de forcer le passage »
« Ok, mais fais gaffe, ces joujoux font du dégât, c'est pas comme les trucs qu'on voit dans les livres d'histoire... »

Je vis Ben ralentir sa course pour se mettre à hauteur de son partenaire, le temps que ce dernier détache l'arme qu'il portait en bandoulière dans le dos et lui tende. D'ici vingt secondes, les nécromorphs arriveraient à notre rencontre. Et la tour prenait de la vitesse, si bien qu'elle n'était vraiment plus très loin. Notre leader essaya au maximum de se stabiliser pendant qu'il courrait, puis tira.
Le projectile explosa juste devant les deux créatures, qui disparurent dans une explosion bleutée. Elles poussèrent un rugissement, qui se rapprochait plus de la rage que de la douleur, mais, avant qu'elles n'aient pu réagir, nous traversions la fumée, laissant les créatures derrière nous. Le cri qui résonna dans notre dos, cette fois, se rapprocha énormément de la terreur, et fut suivit de l'écœurant son que produisait la chair broyée. La tour eut un sursaut, comme si les deux créatures étaient tellement dures qu'elles l'avaient fait tressauter dans sa course folle.
Nous atteignîmes le bas de la rampe, et prîmes un virage serré sur la droite pour éviter le morceau de métal, qui roula encore un instant avant de s'encastrer dans un immeuble, provoquant l'écroulement d'une partie de celui-ci. Je m'arrêtai, en sueur, les mains sur les cuisses, expirant bruyamment. Mike étaient tombé sur un genou, peu habitué à courir autant. Les deux filles s'étaient adossées contre un mur, la tête baissée, et les trois autres tentaient de reprendre péniblement leur souffle, les mains sur les hanches.
Jamais la mort n'était passée aussi près de l'intégralité de notre groupe. Respectant son rôle de chef, Benjamin pris la parole le premier, après avoir au préalable respiré profondément.

« Bon, vous avez entendus. L'accès aux souterrains est pas très loin. Je pense pas qu'il est caché, mais faudrait essayer de le trouver rapidement. »
« Ouais, dix mètres au Sud... Mais c'est par où le sud? »
« Facile, y a qu'à suivre les coups de cette bestiole géante. Elle était bien au Sud non? »
« Effectivement, pour une fois que tu propose un truc utile Max. »
« Merci, ça fait plaisir »

Effectivement, ça fonctionnerait surement, et les coups de la créature venait d'une direction en face de la rampe. Je tendis la main à Mike pour l'aider à se relever, et nous commençâmes à marcher prudemment, à la fois pour guetter l'entrée, et pour ne pas se faire remarquer. L'idée que nous suivions les coups du titan qui avait traversé la brèche me traversa l'esprit, mais je la rejetai. Les deux nécromorphs étaient opposés, et si nous suivions les coups de celui-ci, alors le Sud se trouverait derrière nous, et donc l'entrée des souterrains seraient sous la colline, ce qui était impossible d'accès.
Nous franchîmes la petite distance de dix mètres approximatif, puis commençâmes à chercher l'entrée. Au bout de cinq minutes, l'agacement commença à en gagner quelques uns, à commencer par Maxime.

« Mais merde quoi, ils peuvent pas coller des putains de panneaux? C'était cool avant, un bon vieux truc lumineux qui nous indique où on veut aller, mais non, que dalle. »
« Attends, je crois que... que je les ai trouvés, fit une petite voix que j'identifiais comme appartenant à Steph' »
« Sérieux? s'enquit Ben. On arrive! »
« Laisse tomber, c'est mort pour ici... »

Nous commençâmes à nous diriger vers Stephanie pour savoir ce qui clochait, quand nous nous aperçûmes qu'elle avait le regard fixé sur les décombres d'un immeuble effondré. Je m'apprêtai à lui demander comment elle pouvait être sûre que c'était ici quand je vis une porte métallique avec les mots «n cas d'evacuati» gravés dessus dépasser de sous un morceau de plafond. Et il n'y avait en tout que cinq portes en ville qui portaient l'inscription qu'on devinait aisément.

« Merde! cracha notre chef. Bon, il a dit que l'entrée Sud s'était effondrée. La Nord doit pas être en bon état non plus. Allez, on va à la Est. Et vite, qui sait combien de temps ça tiendra. »

Nous nous élançâmes dans une course à travers la ville, empruntant des ruelles et se fiant à notre connaissance des lieux pour atteindre notre destination. J'entrevis rapidement une boutique qui se trouvait à une vingtaine de mètres de l'entrée, quand une brute força le passage dans une ruelle devant nous. Si près du but...
Matt me tira en arrière alors que tout le monde faisait demi-tour, dans la hâte d'échapper à la folie meurtrière de la créature. Nous sortîmes à toute allure dans la rue, conscients que notre objectif était tout au bout. Le nécromorph jaillit en embarquant un morceau de mur avec lui, avant de déraper en arrivant derrière nous. Le spécimen qui nous poursuivait était très probablement l'un de ceux qui avaient attaqués notre mur, car il était plus imposant que les autres, et, sans contestation possible, plus résistant. Des impacts de lasers recouvraient son armure, et cette dernière était noircie par des explosions.
Il se lança à nos trousses avec une vitesse effroyable. Sachant qu'une course de vitesse était perdue d'avance, nous fûmes contraint de foncer dans une ruelle adjacente pour zigzaguer entre les bâtiments, la créature ne nous lâchant pas d'une semelle. Ben jeta un petit coup d'oeil à l'angle, car les martèlements s'étaient éloignés.
Un hurlement déchira le léger silence, et un homme s'écrasa en hurlant contre le mur. Le cri cessa lorsque son crâne produisit un craquement humide à donner la nausée. Le cadavre s'écroula sur le sol, l'ouverture béante et sanglante de sa tête dirigée vers nous. Un jet de bile me vint dans la bouche, et je me détournai de l'homme.

« On se décourage pas. On y est presque... »

La dernière ligne droite. L'entrée Est était à quelques mètres. Et il faudrait prendre la route... Ben s'engagea dans le passage, suivi par les autres, et moi en dernier. A peine sortie, la brute rugit à nous en faire dresser les cheveux sur la tête, et chargea. Elle était à une très faible distance. En quelques secondes, je sentis un poing massif s'abattre juste derrière moi, pendant que Ben franchissait à toute allure la porte d'un bâtiment.
Je passai la porte au moment où un nouveau coup broyait l'acier de l'encadrement. Une porte métallique était ouverte, et mes coéquipiers y entraient. La brute traversa le mur d'un unique bond, et sa charge la mena contre le mur. Tout le bâtiment en trembla. Un morceau de plafond s'écroula derrière moi, puis un autre. L'immeuble, déjà bien endommagé, était en train de céder sous l'assaut brutal du nécromorph. Ce dernier fit un bond monstrueux, et je me jetai par l'ouverture pour l'éviter.
Un craquement assourdissant suivi son atterrissage, et des débris s'écroulèrent devant l'entrée.

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