Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Les Rémanences


Par : MassiveDynamic
Genre : Réaliste
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1 : Un Echo


Publié le 14/02/2012 à 02:22:59 par MassiveDynamic

HS : Après des mois d'absence, je tente de me relancer doucement dans l'écriture, avec une fic prévue sur une dizaines de chapitres. Pour celle-ci, je travaillerai un peu le vocabulaire, mais surtout le scénario et la psychologie des personnages, donc si les premiers chapitres proposeront un schéma classique, c'est avant tout pour creuser mes personnages :p) . Je mets de côté mes univers de science-fiction pour traiter un thème plus terre à terre. Ne vous étonnez donc pas de voir un vocabulaire parfois cru, je contextualise :) Je compte sur vos avis pour m'aiguiller, ça fait vraiment longtemps que je n'ai plus pris la peine de me laisser aller à imaginer des histoires. Enjoy !



"- Va travailler, petit con. Fais quelque chose de ta vie au lieu de rester la gueule collée à l'écran, à ne rien foutre. "

Je ne l'écoute même plus. Ses pathétiques interventions me sont bien égales. De toute façon, c'est tout le temps la même chose. Si j'étais trop souvent dehors, on me le reprocherait. Mais je ne peux pas lui en vouloir, il n'y est pour rien. A vrai dire, mon père est tout aussi affecté que moi. Il ne s'est jamais remis du drame qui a touché ma mère, et depuis, il a du mal à se gérer, alors il déverse ses craintes et sa frustration comme il le peut. Moi, en revanche, j'évite d'y penser. Je ne repense plus vraiment à ma génitrice. Je l'efface progressivement, comme si elle ne devait devenir qu'un lointain souvenir. Ca n'a pas toujours été simple, surtout au départ, lorsqu'on m'a annoncé la tragédie. Je revois encore mon ancien principal me convoquer... je peux encore entendre ses mots. " Il y a eu un problème, tu devrais rentrer. " Un problème. Putain, ouais. Et c'est peu de le dire. Je me demande comment des gens peuvent avoir si peu de tact sur des sujets aussi graves. Alors, finalement, quand j'ai su pour ma mère, mon estomac s'est noué. Quand mon père m'a dit, en me fixant dans le blanc des yeux, que "Le bateau dans lequel se trouvait ta mère a coulé" j'ai tout de suite compris. J'ai pleuré, d'abord. Longtemps, jusqu'à avoir les yeux rouge sang. Puis, pendant une longue période, je suis resté silencieux. Je ne prononçais plus le moindre mot. Je me contentais de faire ce que je savais le mieux. Mener une équipe, tuer, mettre au point des stratégies, et vivre de rôle-play. On avait baigné mon enfance dedans, donc ça ne pouvait pas louper. Alors, la gueule collée à l'écran, je cliquais, et les doigts sur z,q,s,d j'accomplissais machinalement mon rite quotidien, encore et encore. Ma vie n'a pas changée radicalement à partir du drame, non, elle était déjà bien brisée avant. A cause de déménagements incessants, les liens que je créais étaient éphémères. Aussi courts que mes quelques idylles. J'ai connu deux trois filles, oui. Mais rien de sérieux, et puis, je n'ai pas été bien loin non plus.

Je suis un prototype de beaucoup d'individus. Malheureusement, je n'ai aucun talent caché, lire me fait mal au crâne tant je me perds à essayer de suivre un récit, et, par-dessus tout, je suis peut-être un peu étrange.

" Froid de merde. J'peux pas aller bosser, ça sert à rien, je ne récupérerai pas la moindre ferraille. "

Mon père marmonne pendant que je me fais une assiette de tomates. Il se plaint de ne pas pouvoir aller travailler. Ses problèmes de santé l'empêchent d’exercer la moindre profession, il doit nous faire vivre avec sa pension d'invalidité et les aides de l'Etat, mais, évidemment, ça devient de plus en plus difficile.

"Attends, fais-toi du riz ou des pâtes, tu vas pas encore manger des tomates ! T'as vu ton physique de crevette ? tu veux devenir anorexique ou quoi ?!"

Comme d'habitude, je ne lui réponds pas. Je mange dans ma chambre, en lançant une série le temps d'avaler mon maigre plat. Je regarde l'écran, mais je ne peux pas me concentrer. nous sommes début septembre, et la rentrée approche. Mon oncle se chargeait de me payer l'année dans un établissement scolaire privé, mais suite à des différents familiaux, j'ai perdu contact avec lui et j'ai été à nouveau contraint de changer d'établissement. Cette fois, je vais aller dans un lycée publique, et, évidemment, je n'y connais personne. Pour une terminale L, alors que je n'ai pas la moindre idée de ce que mon avenir sera. A vrai dire, avant, je pensais déjà qu'à dix-sept ans, je serai mort d'une quelconque façon. De toute façon, je n'ai qu'à me fixer dans un miroir pour m'en persuader. Je ne suis rien d'autre qu'un cafard s'attachant à la vie, alors que paradoxalement, mes dépressions chroniques me persuadent de m'envoyer six pieds sous terre.

Alors c'était décidé. A partir du deux septembre, c'était quitte ou double. Je n'allais pas changer, non. Penser ça serait mentir. On ne devient pas quelqu'un en claquant des doigts. Non, à la rentrée, j'avais décidé de m'ouvrir un peu aux autres. De sortir de cette bulle qui me conditionne. Je devais sortir de ce cycle infernal qui a commencé il y a une décennie, et qui m'empêche de vivre normalement. Je devais aller vers l'Homme.


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