Je n'avais pas appelé ma mère depuis 3 mois. Elle vivait sur la côte est, et tenait un petit magasin de chaussures qui marchait pas mal. C’était une personne aimante et d’attentionnée, l'opposé de moi. J'étais pas très famille, j'allais aux dîners familiaux uniquement si on me forçait ou quand mon frère faisait le déplacement car ces dîners étaient généralement super longs et ennuyeux. Tout le monde se retenait de parler politique jusqu'à ce que quelqu'un craque et en parle, ce qui amenais alors des débats titanesques à base de « J'ai raison et vous êtes tous des cons ». En général, je m'asseyais dans un coin et attendais péniblement que ma mère ait finie d'apporter le fromage. Bref, je décrocha le combiné et tapa son numéro. Sa douce voix sortit alors du combiné.

-Allo ?
-Salut m'man.
-Oh, bonjour Henry. Que me vaut l'honneur d'un de tes rares coups de fil ?

Je me rendis compte que je n'avais aucune idée de la manière dont j'allais présenter ça à ma mère. Je lui demanda alors si elle n'avais pas vu Craig dernièrement.

-Oh...Henry, dit elle doucement, tu ne vas quand même pas recommencer avec cela. Je pensais que tout c'était arrangé depuis ton arrivée à Los Angeles...

Je m'assis sur une chaises, aillant malgré moi fait une conclusion qui ne pouvais être imaginable. « Qu'entends tu par là ? »

-Oh mon dieu -j'entendis le bruit d'une chaise qu'on pousse - ne me dis pas que tu vas recommencer.
-Qu'est ce que cela signifie ? Maman ?

J'insista plusieurs fois sur le « maman » sans aucune réponse, juste des sanglots. Puis, elle murmura « au revoir » Henry.

Le lendemain, on frappa à ma porte. Deux gorriles entrèrent et me prirent par les bras. J’eus juste le temps d'apercevoir « Hôpital psychiatrique de Santa Rosa » sur son badge.