<h1>Noelfic</h1>

Le Cycle Des Calepins Oubliés


Par : Tacitus42

Genre : Science-Fiction , Action

Status : Terminée

Note :


Chapitre 27

Hercule et ses Foutus Travaux

Publié le 24/02/12 à 02:19:35 par Tacitus42

7. Hercule et ses foutus travaux !


« Héraclès De Trente ».

Ce nom est tombé comme un coup de massue en plein sur ma tronche…
J’avais plus ou moins fait le rapprochement (rapport à la couleur de sa chevelure et à son barda notamment)…
Mais je me forçais encore jusque-là à entretenir le vain espoir de me trouver dans l’erreur.

« Jumeaux monozygotes je présume » lâchais-je, un brin dépité…

Monozygotes et fatalement autistes tous les deux (chose assez rare) : ils n’auraient pas pu prétendre au titre d’exécuteur sinon.

Mais je n’en avais rien à carrer pour lors.

Tout ce que je voyais, c’était que mes efforts pour éviter d’avoir à me coltiner cette affaire venaient d’être anéantis.

Je me rappelle ma satisfaction juste avant d’ouvrir la porte du quarante-deuxième appartement de ce building en pensant que même Stanton m’avait foutu la paix pour le coup.

Il s’agissait d’un exécuteur, d’un vrai : sa crinière à lui touchait terre (preuve s’il en est que ce n’est pas parce qu’on a le même œuf d’incubation qu’on a un destin identique).
Preuve aussi qu’il était soit doté d’une caractéristique génétique rare (que son frère aurait du avoir) soit qu’il était potentiellement capable de modifier une partie de son ADN pour repousser suffisamment le délai de chute des cheveux jusqu’à ce qu’ils touchent le sol (ce qui en temps normal est improbable)…
(A moins d’être un nain peut-être : je n’en sais rien en fait) …
Et la règle est très stricte : elle ne s’applique que pour un individu adulte et debout de tout son long… On reste donc novice au moins jusqu’à maturité (dix-huit ans à Rome).

Pour information, à la différence des ongles, les cheveux ont une longueur maximale moyenne.

J’ai vu un jour un reportage qui dépeignait les mécanismes de la vieillesse. L’un des intervenants avait pris pour métaphore, une image dont on ne photocopie que la photocopie, cette dernière étant elle-même photocopié et ainsi de suite.
Au fil du temps, l’image disparaît inévitablement.
Les cellules se régénérant finissent à la longue par laisser des blancs - si je puis dire - moins dans le code génétique (ce qui pourrait s’apparenter à une forme de cancer) qu’à certains endroits vitaux ou dans tous l’organisme si la vieillesse est homogène (dans le cadre d’une mort naturelle et elles ne le sont pratiquement jamais : il y a presque toujours une cause annexe que la vieillesse facilite en fait).
Paraît que la date limite tourne autours des cent vingt-deux ans : il est théoriquement impossible d’aller naturellement au-delà.

Les exécuteurs par le biais suscité ont prouvé qu’ils pouvaient potentiellement endiguer une partie de ce mécanisme (et pendant assez longtemps selon d’aucuns).
Ils ne peuvent guère que repousser des délais, mais celui de leur mort aussi.
Ils sont eux-mêmes leur élixir de longue vie, pierre philosophale comprise.

Ce qui place aussi les vrais exécuteurs dans la catégorie des résurgents artificiels (rapport à l’état post-mortem). Ils étaient d’ailleurs considérés à l’origine comme les annonciateurs de la résurrection prochaine : les exécuteurs testamentaires pour être totalement exact.

C’est du moins ce que voulait le dogme au Vatican.

(A ce que j’en sais)…



Mais qu’est-ce que cet enfoiré pouvait bien foutre dans mon appart ?
Comment savait-il que j’avais croisé son frère (puisqu’il n’y avait que cette raison à sa venue jusque dans ma tanière) : autant de questions débiles posées sous le coup de l’énervement qui trouvèrent une réponse rapidement…

Le heaume bien sûr : son frère a du enregistrer mon image dans son cerveau artificiel avant de mourir (et l’autre m’aura reconnu de loin, devant le cordon de sécurité puisque je portais mon putain de casque devant l’hôpital : j’aurais mieux fait de le porter aussi aux abords du Neuvième Cercle, comme j’avais prévu à la base)…

J’étais pourtant dans l’erreur (au moins en partie à ce qu’il m’a dit sommairement).

J’aurais presque jeté le relais de Pandora (un vieux P.C.) par-dessus le balcon pour avoir permis à cet imbécile d’arriver jusqu’à l’intérieur de mes quartiers.
Mais c’est précisément par là qu’il est venu (en varappe depuis le toit) : chose contre laquelle le service de sécurité (en relais avec mon ordinateur portable) ne pouvait pas grand-chose.
Il a du se rendre compte du dispositif mis en place (et piraté un peu dans le dos du proprio) dès le passage de l’entrée du bâtiment.

Enfin : Pandora aurait pu tenter de le flinguer à l’aide de l’androïde de protocole vu qu’il était aussi là pour ça (mais m’est d’avis qu’il n’y serait pas parvenu : pas tout seul en tous les cas).

Il faut avouer que l’automitrailleuse dissuasive que j’ai installée en douce dans le plafond du couloir ne sert jamais à rien.

Il avait ôté le heaume de combat caractéristique (et le tenait encore en main) alors que sa chevelure rousse relâchée retombait de part et d’autre de son corps…
(Je me demande encore comment il ne s’est pas pris les pieds dedans).

Il avait aussi enlevé les anneaux mobiles qui retenaient les cheveux en une queue unique. Pour ceux que ça intéresse, les tores en question servent soit de fléau d’arme à impulsion (en temps normal) soit de déliant pour certaines mèches, lesquelles peuvent facilement tenir lieu de cordes à piano (pour ceux qui s’y connaissent un peu).

Ses intentions semblaient donc pacifiques.
Je suppute par ailleurs qu’il entendait par cette mesure prouver sa parenté avec Magnus (même si je ne me souvenais qu’approximativement du visage de son frangin).

Mais ce qui me tarabustait vraiment, c’était de savoir pourquoi il m’avait choisi moi !
J’ai beau avoir connu (si on peut appeler ça connaître) son frater, j’ai aussi tout fait pour en savoir le moins possible sur ses affaires…
Alors même si son défunt frère avait un visuel de moi dans sa banque de données, ça n’allait pas lui servir à grand-chose.

Et j’allais prononcer quelques mots dans ce sens quand il m’a pris de cours.

« Vous avez combattus Lilith ! »



ET VOILA : ce que je redoutais le plus venait de me retomber sur le coin de la gueule…



Bordel de merde…

Ce connard de Magnus n’a pas pu sonder ma mémoire : il s’est contenté de lire mes pensées quand j’ai nécessairement du faire inconsciemment le parallèle avec cette foutue époque en voyant les cadavres de prétendus frères de Lilith.

Mais quelque chose d’autre m’interpellait dans le même temps (précisément parce qu’il venait de la mentionner d’ailleurs) : son apparence.

Il s’agissait de son sosie en masculin…
Pas de son frère évidemment (puisque j’avais bien compris auparavant qu’ils étaient jumeaux)…

Manquait plus que les tâches de rousseurs en fait…
Parce que sa chevelure le faisait vachement ressembler à un lion adulte lui aussi.

J’ai plus ou moins senti l’embrouille se faufiler par le petit trou de souris qu’elle était en train de creuser…
Et je n’avais que mon pauvre semi-automatique face à sa flamberge énergétique : il ne revêtait pas son cerveau d’appoint ni ses anneaux concentriques (c’était déjà ça).

Il n’avait pas besoin de le dire, ni moi de demander.
Il ne pouvait s’agir que de l’enfant (ou en l’occurrence de la paire d’enfants) qu’elle avait abandonné : ses deux premiers.

Par la suite, il m’expliqua qu’ils avaient été recueillis par un jésuite (même s’il ne s’agit plus à proprement parlé d’un disciple d’Ignace de Loyola, vu que chasteté ou abstinence ne sont plus obligatoires dans le contrat d’embauche)…
Un certain Lucius provenant de la ville de Trente… Non : il ne s’agit pas de la citée trente…
Juste de la ville de Trente, dans le nord de l’Italie (qu’on soit bien clair).
Mais il était alors en mission dans le treizième secteur.

Lilith les lui aurait confiés en mains propres (sachant vraisemblablement ce qui leur serait arrivé s’ils étaient retournés au camp avec elle).
Un seul acte de bonté qui trahissait, là encore, une humanité chez-elle que je ne soupçonnais pas vraiment.
Le prêtre aurait alors eu la bonne idée de retourner en territoire pontifical (pour rejoindre sa femme notamment) et ainsi dispenser toute l’attention que requièrent deux bambins en bas âges.
Le diagnostique de leur autisme ne sera venu que plus tard.

Héraclès n’était pourtant pas venu pour une quelconque vendetta.
Il faut dire aussi que les exécuteurs sont au-dessus de ça (bien que sa mère, pour ce simple épisode aurait mérité un petit quelque chose digne de son humanisme refoulé).

Pour lors, le regard de son fils (un tantinet simplet) allait et venait pour se perdre ensuite dans la contemplation du sol : il avait l’air mal à l’aise…
Sans nul doute à cause de l’absence de son casque (lequel provoque une sorte d’accoutumance qu’un autiste ressent peut-être plus que n’importe quel individu lambda : son heaume est aussi un masque, une interface qui facilite l’expression ou la vie en société).

Et si vous voulez tout savoir, les exécuteurs en portent plusieurs au cours de leur vie, dès que l’autisme est détecté (ce qui peut arriver très tôt : pour les natifs du Vatican tout du moins) jusqu’au dernier qu’ils ne quittent pratiquement plus une fois arrivés à l’âge adulte (on transvase le savoir accumulé d’un casque à un autre quand il s’avère qu’il devient trop petit pour une boîte crânienne tant qu’elle est en expansion)…
Paraît que le truc hydrate la peau et l’aère suffisamment pour qu’ils puissent le garder très longtemps sans risquer de séquelles.

A la base, le port du casque (une simple cervelière) était une mesure sensée compenser certaines formes d’attardement mentale.
Mais un autiste ayant un cerveau plus ou moins normal, bien qu’ayant des difficultés d’expressions, s’octroie par ce biais d’autres facilités (dont une couche corticale supplémentaire dont ils n’ont pas nécessairement besoin : leur cerveau ayant une capacité neuronale moyenne).
Non seulement ils corrigent les défauts de communication (raisons principales à leurs problèmes de retards) par le biais de divers spectres sensoriels, mais ils les dotent d’une intelligence supérieure (parfois même renforcée par des capacités intellectuelles précoces).

Comme je l’ai dit, il s’agissait juste d’une mesure d’appoint à l’origine : une aide médicale.
Mais c’était tellement efficace que certains détenteurs de ce genre de matériel ont constitué un ordre autours de ce simple appareil (l’utilisation d’une épée énergétique n’est venu que par après pour des raisons obscures).

Nota bene : jusqu’à un passé proche, les exécuteurs étaient les subalternes directs des inquisiteurs.

« Pourquoi diantre tout le monde n’est-il pas équipé de ce genre de bassinet ? » me direz-vous…

Bin, parce que le Vatican est le seul à en connaître les secrets de fabrications tout simplement.

Nous avons bien des trucs qui s’en rapprochent vaguement (du genre de la cervelière d’origine), mais ça n’a toutefois rien à voir avec le heaume multi facettes sensitives à couche corticale renforcée qu’a su développer la citée 42 durant l’ère de marasme durant laquelle nous nous entredéchirions encore comme des animaux en cage.

Et ceux qui croient que la mort de Magnus nous donne droit à l’exclusivité se fourrent le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate : les infirmiers de l’hôpital de Notre Dame De La Providence (que nous avons vaillamment défendus) sont arrivé avant nous sur place (et se sont barré avec le machin au passage)…
Le dit établissement étant un hosto chrétien, il fait aussi office d’ambassade. En conséquence de quoi, les brigades d’interventions urbaines n’y sont pas les bienvenues (comme nous avons pu en attester nous-mêmes).

Paraît qu’une grande exécutrice dotée d’un passeport diplomatique en béton armé aurait passé ses directives.
(Paraît aussi qu’elle s’est frittée avec des gens de notre belle bourgade le matin même et qu’on a rien pu dire : rapport à son foutu passeport).

Manque de bol, nos ambulanciers à nous sont plutôt flémards (je dis ça rapport à Butor qui a baigné dans son jus pendant une demi-heure facile)…
C’est d’autant plus con que l’hôpital le plus proche était encore une structure de l’état.
Mais je ne suis pas du genre à jeter la première pierre en matière de paresse.

Et même si cela interfère gravement avec notre affaire, les huiles ne préfèrent pas irriter les gens du Vatican (quand bien même ils ne les aiment pas beaucoup).



Enfin, pour en revenir à lui, le gentil géant en avait finit de regarder ses pieds…

« J’ai besoin de vous » dit-il sans détour…



Je dois avouer que ce que j’apprécie le plus chez les exécuteurs, c’est qu’ils ne font pas de chichi…
Même si je n’aime pas travailler pour rien…



Mais de toute façon, je lui devais bien ça (rapport à sa mère ou ne fut-ce qu’en mémoire de son frère qui, malgré tout, m’avait fait gagner un max de pognon pour un minimum d’effort).
Et puis surtout, je n’ai pas trop le choix si je veux qu’il la boucle (au sujet de quelques unes de mes péripéties passées que j’aimerais bien enterrer notamment).

C’est après son départ que j’ai décidé d’entamer ces trois livres : je ne pensais en faire qu’un seul à la base mais il s’avère que mes calepins ne comportaient pas assez de pages (surtout que j’en arrache pour certains croquis)…

Tout m’est revenu d’un coup…
Par flashs : les protagonistes, les anecdotes, les bourdes aussi.

J’ai revécu les épisodes comme si j’y étais encore et ça m’arrive souvent en fin de compte…
Pour tout vous dire, il m’arrive de me perdre dans ce genre de pensées, de les confondre avec la réalité présente.

Pandora, elle, n’a eu que le tri à faire…

(Et moi de choper des sueurs froides certaines nuits).

Il m’a suffit de penser, parfois de dicter, mais l’opération a pris moins longtemps que prévu (c’est le recopiage qui doit/ va prendre perpète).

J’ai quand même du prendre un jour de congé (et je dois encore en prendre quelques uns en prévision des affaires d’Hercule)…

Le problème étant que je les accumule facilement je dois dire (rapport à certaines crises où il vaut mieux que je ne sorte pas).

Mais l’autre doit revenir : il m’a juste laissé une journée (le temps que je finisse de compiler).

Que je mette mes affaires en règles au cas où je ne reviendrais pas.

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