Porte fermée
Par : Lizard
Genre : Réaliste
Status : C'est compliqué
Note :
Chapitre 1
20
Publié le 22/05/11 à 17:27:14 par Lizard
La fille était plantée dans mon lit et me regardait d'un drôle d'air.
-Tu es beau. Tu le sais, hum?
-Non, arrête tes conneries.
Elle n'a pas été surprise de ma réaction. Je dis toujours ça, que cela soit avec les filles qui dorment simplement dans mon lit, celles avec qui je couche ou les autres. Elle s'était les autres.
En fait je me trouve beau. Non pas que je sois particuliérement ravissant, je ne considère même pas rentrer dans les critères de beauté habituels... Et pourtant.
Alors, je me suis relevé et j'ai remis en place l'épaisse bosse de mon calçon.
-Où tu vas?
-Pisser.
En vérité, j'avais une effroyable envie de chier qui me tiraillait l'estomac depuis maintenant une vingtaine de minutes.
J'ai pénétré dans la salle de bain qui se trouve à côté de mon lit, et, j'ai pris soin de fermer délicatement la porte à clé. Quelle plaie de devoir chier aussi prêt d'une si jolie fille. J'ai malgré tout posé mon cul sur l'abbant froide et ouvert le robinet afin de cacher d'éventuels bruits.
Etrange, mais, bien que la situation soit cocasse j'avais une folle envie de baiser. Elle me trouvait beau, après tout, elle devait surement penser la même chose.
Je me suis essuyé le cul et ai balancé le papier au fond de la cuvette, une fraction de secondes j'ai cru me voir tomber dedans.
J'ai passé mes mains sous l'eau chaude et j'ai fixé mon reflet. Des putains de cernes violettes se distinguaient sous mes yeux ternes, ma bouche laissait apparaître une légère pâte blanchâtre à la commissure des lèvres. Mes côtes, visibles à souhait, contrastaient avec un ventre un peu en avant. J'ai souris, puis, j'ai craché une goulée de sang dans le lavabo. Remplacée par une goulée d'eau, de sang et enfin d'eau.
J'ai souris.
Au sortie de la salle de bain j'ai débarqué dans le living-room qui baignait dans une tiède noirceur. Une vieille odeur de joint régnait dans l'appartement.
-Ca va? a t-elle demandé.
-Ca va. ai je esquissé en en rallumant un qui trainant dans le cendrier en inox.
Je me suis lourdement assis contre un mur et j'ai pris une profonde inspiration. Le goût était déguelasse. Rien n'y fait, lorsque l'on rallume un joint à moitié consummé la première bouffée est obligatoirement atroce.
J'ai cependant continué.
-Tu fumes trop.
-Possible.
-Tu pourrais arrêter demain si tu voulais?
-Bien sûr. ai je répondu avec assurance.
C'était faux, je n'aurai pas pu. Mon excuse est que je m'en foutais royalement. Désormais, il ne me restait plus rien. Mes études tournaient depuis trois années au fiasco, de même que ma vie sentimentale ou amicale. Personne n'avait rien à me dire. Les gens croyent mais ne savent rien, petits soldats dans une guerre de poussière. J'étais conscient. Moi, ou sur-moi.
Difficilement, je me suis relevé et mon corps est venu s'écrouler à ses côtés.
Elle a passé sa main sur mon torse, titillant mes tétons. J'ai glissé à mon tour ma paume au creux de ses reins et, je l'ai remonté jusqu'à son cou, carressant doucement ses cheveux. Nous n'avons pas baisé.
-Tu es beau.
-Arrêtes tes conneries. ai-je répété.
-C'est vrai pourtant. a t-elle rajouté.
Je n'étais rien de plus qu'un déchet, sale parasite de la société, à des millénaires de votre pathétique monde.
Brusquement, je me suis mis à penser aux personnes qui m'avaient aimé, à celles que j'avais perdu, à celles que j'avais déçu et à celles qui étaient encore là aujourd'hui. Et, la liste était actuellement bien courte.
Je savais pertinement que tout cela ne me ménerait nul part. Seuls une feuille de papier blanche et un stylo me raccrochaient à la réalité. Au fond, c'était une excellente perspective d'avenir.
Ainsi, je me suis endormi. Tiraillé par la peur et un état secondaire de défonce. J'étais conscient.
C'était une soire comme une autre, j'avais vingt ans.
-Tu es beau. Tu le sais, hum?
-Non, arrête tes conneries.
Elle n'a pas été surprise de ma réaction. Je dis toujours ça, que cela soit avec les filles qui dorment simplement dans mon lit, celles avec qui je couche ou les autres. Elle s'était les autres.
En fait je me trouve beau. Non pas que je sois particuliérement ravissant, je ne considère même pas rentrer dans les critères de beauté habituels... Et pourtant.
Alors, je me suis relevé et j'ai remis en place l'épaisse bosse de mon calçon.
-Où tu vas?
-Pisser.
En vérité, j'avais une effroyable envie de chier qui me tiraillait l'estomac depuis maintenant une vingtaine de minutes.
J'ai pénétré dans la salle de bain qui se trouve à côté de mon lit, et, j'ai pris soin de fermer délicatement la porte à clé. Quelle plaie de devoir chier aussi prêt d'une si jolie fille. J'ai malgré tout posé mon cul sur l'abbant froide et ouvert le robinet afin de cacher d'éventuels bruits.
Etrange, mais, bien que la situation soit cocasse j'avais une folle envie de baiser. Elle me trouvait beau, après tout, elle devait surement penser la même chose.
Je me suis essuyé le cul et ai balancé le papier au fond de la cuvette, une fraction de secondes j'ai cru me voir tomber dedans.
J'ai passé mes mains sous l'eau chaude et j'ai fixé mon reflet. Des putains de cernes violettes se distinguaient sous mes yeux ternes, ma bouche laissait apparaître une légère pâte blanchâtre à la commissure des lèvres. Mes côtes, visibles à souhait, contrastaient avec un ventre un peu en avant. J'ai souris, puis, j'ai craché une goulée de sang dans le lavabo. Remplacée par une goulée d'eau, de sang et enfin d'eau.
J'ai souris.
Au sortie de la salle de bain j'ai débarqué dans le living-room qui baignait dans une tiède noirceur. Une vieille odeur de joint régnait dans l'appartement.
-Ca va? a t-elle demandé.
-Ca va. ai je esquissé en en rallumant un qui trainant dans le cendrier en inox.
Je me suis lourdement assis contre un mur et j'ai pris une profonde inspiration. Le goût était déguelasse. Rien n'y fait, lorsque l'on rallume un joint à moitié consummé la première bouffée est obligatoirement atroce.
J'ai cependant continué.
-Tu fumes trop.
-Possible.
-Tu pourrais arrêter demain si tu voulais?
-Bien sûr. ai je répondu avec assurance.
C'était faux, je n'aurai pas pu. Mon excuse est que je m'en foutais royalement. Désormais, il ne me restait plus rien. Mes études tournaient depuis trois années au fiasco, de même que ma vie sentimentale ou amicale. Personne n'avait rien à me dire. Les gens croyent mais ne savent rien, petits soldats dans une guerre de poussière. J'étais conscient. Moi, ou sur-moi.
Difficilement, je me suis relevé et mon corps est venu s'écrouler à ses côtés.
Elle a passé sa main sur mon torse, titillant mes tétons. J'ai glissé à mon tour ma paume au creux de ses reins et, je l'ai remonté jusqu'à son cou, carressant doucement ses cheveux. Nous n'avons pas baisé.
-Tu es beau.
-Arrêtes tes conneries. ai-je répété.
-C'est vrai pourtant. a t-elle rajouté.
Je n'étais rien de plus qu'un déchet, sale parasite de la société, à des millénaires de votre pathétique monde.
Brusquement, je me suis mis à penser aux personnes qui m'avaient aimé, à celles que j'avais perdu, à celles que j'avais déçu et à celles qui étaient encore là aujourd'hui. Et, la liste était actuellement bien courte.
Je savais pertinement que tout cela ne me ménerait nul part. Seuls une feuille de papier blanche et un stylo me raccrochaient à la réalité. Au fond, c'était une excellente perspective d'avenir.
Ainsi, je me suis endormi. Tiraillé par la peur et un état secondaire de défonce. J'étais conscient.
C'était une soire comme une autre, j'avais vingt ans.
10/07/11 à 18:32:37
Très nihiliste comme premier chapitre, et intéressant, c'est rare ce genre de texte. Je suivrai ça de près en rentrant de vacances. :)
22/05/11 à 23:51:03
Idem
22/05/11 à 23:07:08
J'aime bien pour l'instant, continue
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