Celui qui voulait rêver

La réalité m'enferme dans un monde dérisoire
J'aspire à m'envoler, planer au dessus de tout,
Atterrir dans l'immense bois de mes rêves, et me perdre.
Me perdre dans ce lieu fantastique où tout est possible :
Où la mort ne fait pas mal, où la peur n'est qu'éphémère.

Dans cette végétation exubérante, n'appartenant qu'à mon esprit,
J'y verrai des arbres, des fruits et des fleurs, aussi merveilleux que singuliers;
Je pourrai oublier un moment l'Humain que je suis,
M'affranchir des règles de la triste et banale réalité, dépourvue de toute fantaisie.
Mais inéluctablement, je prends conscience
Que cette lueur sépulcrale fera son apparition,
Que la magie de mes mots s'éteindra,
Et m'arrachera de ce rêve, pour cette fois tenter de m'attacher
Afin que mon esprit ne puisse plus vagabonder au-delà de ce réel morne.

Toutes mes contraintes, déjà lourdes, m'écraseront profondemment,
Car j'ai perdu du temps à imaginer l'irréel, et à fuguer pour m'isoler.
Mais cette rêverie, ce plaisir de mon esprit, me permet à présent
D'affronter de face cette réalité, et de parvenir à y vivre !

Mais j'y échapperai à nouveau, je l'espère ! Fuir pour tout oublier
Et m'évader du rationnel, reconstruire ce rêve insensé et nécessaire
Et encore m'épanouir dans ma vie avec la nature humaine.