Note de la fic : :noel: :noel: :noel:

La Vérité Vraie


Par : Cartman
Genre : Polar, Sentimental
Statut : C'est compliqué



Chapitre 3 : L'Entrée dans le Vrai Monde


Publié le 16/08/2010 à 19:13:27 par Cartman

Evan était assis, devant son bureau, et remplissait des papier gouvernementales dont il consacrait peu d'intérêt. Depuis son arrivée à ce cabinet d'avocat, il y a plus de dix ans maintenant, sa vie était devenue banale, les jours s'écoulaient, les semaines passaient, rien ne changeait, tout se ressemblait, il ne s'occupait que de petites affaires semblables et ennuyeuses. C'était peut-être cela, la vie : Faire, refaire, des centaines, des milliers de fois afin de gagner de l'argent, de manger, donc de survivre. Il n'avait pourtant pas d'ennuis particuliers, mais il n'aimait pas sa vie, le bonheur n'existe t-il peut être pas après tout. Il ne vivait que pour son travail, alors que c'était ce qui devait lui permettre de vivre. La sonnerie de téléphone l'empêcha de continuer à développer sa pensée; ça devait être encore sa secrétaire, ça ne pouvait être qu'elle pensa-t-il en soupirant.

« -Allô ? Dit-il d'un ton monotone
-Monsieur Carter, une femme vous demande.
- Mais il me semble que je n'ai aucun de rendez-vous de prévu...
-Je ne sais pas, votre vie privée ne me regarde pas... Je la fais entrer ?
-Allez-y. »
Evan raccrocha sans se préoccuper des sous-entendus de sa secrétaire, elle a toujours eut l'esprit d'une ménagère de cinquante ans, moins il la voyait, et mieux c'était. Il était plus occupé à penser à qui pouvait-être cette femme, une chose imprévu allait peut-être bouleverser sa vie ? Non, c'était sûrement une cliente qui ne jugeait pas nécessaire de prendre un rendez-vous. Cette personne ouvrit timidement la porte, Evan la fixa. C'était une belle femme aux cheveux blonds, et un visage fin; elle devait avoir une vingtaine d'années, elle était vêtue d'une mini jupe rouge sang et d'une veste. Elle prit la parole avec un air gêné.
« -Bon...Bonjour, je suis désolée de venir à l'improviste, mais je devais absolument vous voir...
-Je vous en prie, asseyez-vous. »
Elle avança lentement vers la chaise et s'assit. Evan continuait de la fixer à travers ses lunettes, cette femme l'intriguait, il y avait quelque chose en elle d'étrange, de mystérieux.
« -Je vous écoute.
-Je m'appelle Angelina Santos, je suis venue vous voir parce que... Vous êtes un homme très réputé dans votre domaine et... Et vous devez être l'homme de la situation.
-Continuez.
-Je... Enfin j'aimerais plus parler à l'homme qu'à l'avocat... »
Evan fût surpris par cette remarque, ce n'était décidément pas une femme comme les autres, une atmosphère se dégageait d'elle, il avait l'impression de ne plus être dans son bureau et d'être quelqu'un d'autre.
«Je ne vois pas vraiment ou vous voulez en venir. »
Elle le regarda avec de la pitié, ce qui le gênait fortement.
« -Je comprends que ça ne doit pas être évident pour vous, mais vous allez comprendre ! Il faudrait discuter ailleurs, je n'aime pas vraiment cet endroit... Nous pourrions aller chez moi, là-bas nous serions plus tranquille et... »
L'avocat fût dépassé par la situation qui devenait de plus en plus embarrassante, il décida d'y mettre un terme et se leva, l'air sévère.
« -Écoutez madame Santos, comme vous avez pu le remarquer, je suis un avocat, si vous n'avez pas besoin de mes services, je vous prierais de partir, je ne puis vous aider que dans le domaine de la justice.
-Mais j'ai besoin de vous !
-Je ne vous connais pas, vous venez ici, sans rendez-vous, pour me dire des choses incompréhensibles et illogiques, en ayant bien du mal à me raconter la raison de votre venue. Alors maintenant, je vais arrêter de faire perdre de votre temps, et vous du mien, nous allons nous dire au revoir et vous, vous allez partir.
-Je comprends très bien, attendez ! »
Angelina Santos prît un des papiers que Evan remplissait avant son arrivée et en arracha un bout, il la laissa faire sans savoir pourquoi alors que cela l'obligerait à tout recommencer. Elle y écrit des chiffres et posa le bout de papier sur la table.
« Voilà mon numéro, si vous changez d'avis appelez-moi, vous devez vraiment m'aidez. »
Et, sans rien ajouter, elle quitta la pièce. Evan fixa pendant plusieurs minutes la porte par laquelle elle était sortie, il était totalement perdu et ne savait plus quoi penser. Il se remémora plusieurs fois cette étrange et courte rencontre et prit le papier. Il hésita et finit par le jeter dans la corbeille, c'était sans doute une folle.

Evan Carter prenait une douche dans son modeste studio. Ce n'était pas un homme trapu, il avait une faible corpulence, avec peu de muscles, il était assez maigre mais pas assez pour qu'on puisse penser qu'il ne mange à sa faim. Il avait de petits yeux marrons, un nez de taille moyenne et des lèvres peu pulpeuses. Il avait des lunettes carrées, ce qui accentuait son coté intellectuel. Il portait souvent des costumes-cravates lui donnant un air sérieux. Il se sécha et posa ses lunettes sur la table de nuit et se coucha sur son lit. Il n'avait cessé de penser à cette rencontre, à ce qu'elle avait dit, à son regard, à son corps. Parfois il regrettait de l'avoir chasser, à d'autres moments il pensait qu'il avait eu raison. Mais il n'arrivait pas à oublier, c'était la première fois qu'un événement sortait de son banal quotidien. Tout cela paraissait tellement anormal, il se demandait même si cette femme existait vraiment, si son imagination n'avait pas tout inventé. Non, sa secrétaire l'avait vue, tout cela s'était vraiment passé. Trois jours après cet événement, il prit enfin la décision d'en savoir plus sur cette femme. En arrivant au cabinet il interrogea à contrecœur sa secrétaire.
« -Dites, je voulais savoir : La femme qui est venue il y a quelques jours, vous a t-elle dit quelque chose avant d'entrer dans mon bureau ?
-Qui ça ?
-Vous savez ! Elle était venue sans rendez-vous...
-Ah, cette femme-là... Oh elle est entrée sans se présenter, apparemment elle n'avait pas le temps, et vous a réclamée, sans dire bonjour.
-Et c'est tout ?
-Oui c'est tout ! Elle tenait beaucoup à vous voir apparemment, elle vous a engagée ?
-Je ne crois pas que cela vous regarde, bonne journée. »
Sous le regard dédaigneux de sa secrétaire il entra dans son bureau. Comme il s'y attendait, elle ne lui apprit rien d'utile, et comme à son habitude, elle voulait fouiner dans ses affaires, mais il ne voulait pas que quelqu'un d'autre soit au courant, et surtout pas elle. Sa corbeille était vide, le papier devait être dans la poubelle à l'heure qu'il était. Les éboueurs ne passaient qu'à neuf heures, il lui restait dix minutes. Il descendit les escaliers en courant et sortit de l'immeuble vers les poubelles. Il commença à les fouiller sous les regards inquisiteur des passants, il en renversa une pour faciliter sa tâche.
« Dites, je peux vous aider ? »
C'était une voix très agressive, Evan se retourna. C'était les éboueurs qui étaient arrivés, il se leva.
« -Je suis confus, je ne voulais pas...
-Vous pensez pas que c'est assez dur comme ça, hein ?! Vous vous sentez obligé de nous compliquer la tâche ?!
-Mais non, mais je ch...
-Allez, poussez-vous ! Retournez dans votre bureau, vous serez mieux là-bas !
-Non ! Attendez ! Il y a quelque chose dans ses poubelles que je dois récupérer !
Les éboueurs commencèrent à verser le contenue des poubelles dans leurs camions, Evan reconnut son échec et revint dans son cabinet, dépité. Sa secrétaire le regardait avec un sourire moqueur, elle avait le bout de papier entre ses doigts.
« -C'est ça que vous cherchez monsieur Carter ? »
Evan sentit la colère monter en lui, une fois de plus sa secrétaire venait d'entrer dans sa vie à la fois professionnelle et privée. Elle était le genre de personnes qu'il détestait, une femme aimant dire des futilités avec ses amies, s'introduire dans la vie d'autres gens qu'elle, vivant dans une bulle de superficialité et de sottises. Le pays en était empesté, Evan avait justement choisi cette profession pour rencontrer des gens différents de cela, ayant une psychologie particulière, des personnes hors normes. Cela pouvait aller d'une femme en détresse à un criminel, malheureusement, Evan a été déçu sur ce point là. Il lui arracha le bout de papier de ses mains grasses et retourna dans son bureau en claquant la porte. Il resta assis sur sa chaise, devant le téléphone, pendant des heures, alors que ce matin, il aurait donné n'importe quoi pour récupérer ce petit bout de papier contenant le numéro de cette mystérieuse femme. Il redoutait ce coup de téléphone, il ne savait pas vraiment quoi dire. Il ne connaissait rien d'elle, peut-être mentait-elle, voulait-elle juste un peu d'attention. Peut-être qu'il prenait trop les choses aux sérieux, que ça ne valait pas le coup de perdre son temps avec cette histoire. Il était trop tard pour reculer. Il prit le téléphone et composa le numéro. Il sentit son estomac se retourner, que lui dirait-elle ? A chaque sonnerie, Evan sentit la vitesse des battements de son cœur augmenter.
« -Vous êtes bien chez Angelina Santos, au 22 rue Marble Street, laissez un message »
Evan raccrocha, il trouvait étrange qu'elle laisse son adresse sur son répondeur, ce n'était pas très courant et cela pouvait être dangereux. L'avait-elle fait pour qu'il la retrouve ? Peut-être était-elle en danger. Non, pensa-t-il, elle était peut-être tout simplement partie. Il nota l'adresse sur le bout de papier et continua à penser à cette Angelina.
Cela faisait maintenant deux semaines que cette rencontre avait eue lieu, Evan ne parvenait pas à l'oublier. Il pensait que cela ne voulait rien dire, que c'était parce que c'était un des premiers grand évènements sortant de son quotidien qu'il avait vécu. Entendre son répondeur lui avait à la fois rassuré et inquiété. Entendre à nouveau la voix de cette femme le soulageait, même si elle avait prononcé cette phrase avec un ton monotone, on pouvait deviner que ce n'était pas une simple femme banale, comme on en rencontre tous les jours dans la rue. Mais le faite qu'elle donne son adresse dans son répondeur était mauvais signe. Il avait prit la résolution de mettre fin à cette histoire, de ne plus y penser. Mais il en avait pas la force. Evan n'avait plus de relation sociale depuis une semaine. Elles se limitaient à celles du cabinet, mais tout ses collègues, dont sa secrétaire, avaient pris du congés. C'est pour cela qu'il détestait les périodes de vacances, c'était dans ces moments-là qu'il se rend compte à quel point il était seul et cela influençait beaucoup. Il n'en pouvait plus de penser, d'analyser. Il devait agir, peu importe où cela le mènerait. Il se leva, prit le bout de papier, et alla à son adresse. Elle devait venir d'un milieu aisée, son logement si situait dans les beaux quartiers de la ville. Evan fût étonné en arrivant devant l'immeuble, seul un millionnaire pouvait se payer un appartement dans cette zone. Il était à présent devant la porte qui le mènerait à elle. Il inspira et sonna à la porte. Ce qu'il redoutait se produit, elle n'était pas là. Evan regarda la poignée et hésita à essayer d'ouvrir. Pouvait-il se le permettre ?. Il pensa que un de ses grands défauts était de réfléchir, alors il arrêta et tourna la poignée. A ce moments-là, tout s'arrêta. Les meubles étaient renversées, des fragments de verres étaient sur le sol. Le chaos régnait. Il eut l'image de cette femme en train de se débattre pour échapper à ses ravisseurs. A cet instant, Evan comprit qu'en ouvrant cette porte, il quitta sa bulle pour entrer dans un monde de violence et de mystère, le vrai monde, qui l'avait épargné jusque là.


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