Mon carnet sur les jambes, je suis au plus proche. J'entends la respiration du prisonnier qui va bientôt se faire électrocuter. Jeff Stone. Meurtrier. Il ne semble pas se rebeller et s'assoie de lui-même sur la chaise électrique. C'est étrange, épouvantable et à la fois passionnant d'être le spectateur des dernières secondes de cet homme. J'en ai des frissons. Je ne dois pas fermer les yeux. Les gardes l'attachent fermement avec des liens en cuirs...puis un des hommes responsables de cette préparation terrible, noir avec casquette bleue, se met soudainement à parler. Je retranscris la courte discussion sur mon carnet de note :

- Vous allez mourir.

-Ok m'sieur. Vous êtes d'ailleurs en retard.

Je regardai l'heure et je vis grâce à l'horloge qu'il était 17 heures et 10 secondes. Un retard de quelques secondes qui...semblait agacer le condamné à mort. Je ne comprends plus rien. Encore moins quand le courant électrique et lancé. Monsieur Stone ferme les yeux et sourit comme si tout allait bien. Puis il part vers l'autre monde.

Après la « séance », je m'en vais parler à ce mystérieux homme afro-américain et lui demande s'il avait des liens avec le condamné. Il me dit qu'il s'est occupé de l'assassin pendant dix jours... et que celui-ci à laisser traîner dans sa cellule plusieurs pages écrites.

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Ces pages me seront remises de droit. Je les lis, plusieurs fois pour être sûr de bien comprendre le sens de cette enchaînement de mots intenses. Et je comprends enfin que Jeff Stone ne méritait pas ce qu'il lui était arrivé. Et je suis sans doute l'une des seules personnes à excuser son acte...de courage.

Je pense remettre ces lettres à sa famille s'il elle existe. Et je leur ferais par de mon projet de publier ces textes en une nouvelle dans le quotidien où je travaille, pour que le monde se rende compte que la justice n'est pas toujours rendue par un tribunal, mais par l'âme du condamné lui-même.