Note de la fic : Non notée

Le Secret


Par : Barnaclus
Genre : Horreur, Sayks
Statut : C'est compliqué



Chapitre 4


Publié le 02/10/2016 à 19:17:45 par Barnaclus

Le matin du jour J, il se leva à l’aube afin d’aller braquer le véhicule nécessaire dans la banlieue résidentielle aux abords de la ville. L’occasion rêvée se présenta dans un Renault Kangoo de plombier, stationné dans un garage ouvert, avec des vitres teintées à l’arrière, idéales pour garder le corps à l’abri des regards indiscrets. Il avait choisi une batte artisanale en glace en guise de gourdin, qu’il avait confectionné la veille et placé au réfrigérateur. Cette idée d’arme insolite lui était venue quand il s’était souvenu avoir vu un assassin utiliser un pic constitué de la même matière dans un vieux feuilleton policier, car l’eau gelée avait pour avantage de ne point laisser de trace une fois fondue. Sa conduite fut prudente jusqu’au lieu de rendez vous, le collège Edouard Pemker, et il guetta une fois stationné l’arrivée de Georges63, le pseudonyme de l’homme qui avait eu la folie de répondre à son annonce. Georges lui avait annoncé qu’il porterait un pantalon en toile noir, ainsi qu’une chemise en lin beige et des lunettes de soleil rondes, à la John Lennon.

Son attente fut de courte durée, l’homme apparut dix minutes en avance du rendez vous fixé, se retournant sans cesse et observant autour de lui, apparemment inquiet d’être vu en ce lieu. Il devait retrouver « Virginie » au pied d’un saule pleureur planté dans un coin du parking, Arthur avait donc soigneusement garé son fourgon une dizaine de mètres en amont. Tout se passa en une fraction de seconde : Georges63 arriva au niveau du Kangoo dont Arthur avait au préalable entrouvert la porte, il y eut un choc sourd sur le crâne du sinistre individu, puis l’obscurité s’abattit sur ses yeux. La camionnette démarra normalement afin de ne point attirer l’attention, et se dirigea vers les entrepôts tant convoités, lieu de calme et de sérénité pour Arthur, qui y avait déjà disposé tout son matériel.


A l’arrivée, le soleil était déjà presque couché, grâce à l’arrivée de l’hiver et le raccourcissement des journées. Il était ainsi bien moins risqué d’être vu, et par extension d’être prit. Arthur fut cependant pris au dépourvu par un détail qu’il n’avait pas prévu : Georges63 affichait un petit embonpoint, et pesait au moins dans les quatre vingt cinq kilogrammes. Il pensa dans son fort intérieur en riant qu’il aurait dû prendre une brouette, mais au terme d’efforts intenses d’une quinzaine de minutes, le corps était sur son lit de torture, prêt à être « illuminé » par la bougie qu’allait bientôt constituer son chibre.
Arthur ne voulait prendre aucun risque de fuite, ou de défense de la part de sa victime, sa précaution première fut donc de le saucissonner aussitôt de Duck Tape, de sangles de moto, de câbles électriques en tout genre, puis fignola le tout avec un petit ruban de noël afin de nouer un charmant nœud de papier cadeau au niveau de son plexus solaire. Il prépara par la suite la dose de viagra nécessaire pour « lever la voile » du matelot embarqué dans une triste galère. La technique ne lui était pas inconnue, il avait déjà vu la préparation d’un shoot d’héroïne durant sa jeunesse, et se dit que l’opération devait être plus ou moins identique pour ce médicament anti impuissance. Il fit chauffer la pilule réduite en poudre avec du sérum physiologique dans une cuillère, puis fit rentrer le tout dans le tube de sa seringue, récupérée un peu plus loin dans ces mêmes entrepots. Le risque d’infection ne lui importait guère, car s’il ne savait pas si sa victime survivrait à l’opération, il se fichait éperdument d’une quelconque maladie qu’il pourrait attraper, l’homme l’ayant au final bien cherché.
Georges n’était pas encore réveillé que les effets de la piqûre se faisait déjà ressentir, sa verge était déployée, prête à accueillir l’instrument de sa destruction, le liquide inflammable qui allait inonder son corps et son âme d’une douleur si puissante que le Dr Mengele lui même en serait choqué. Arthur partit enfiler sa tenue de soubrette, achetée la veille au sexshop du bout de sa rue, brancha sa vieille chaîne hi-fi contenant le disque du dessin animé qu’il adorait tant, et prit ses instruments et ingrédients en main. Il ne lui restait qu’à donner une petite tape sur la joue de son homme afin de le réveiller et le spectacle pourrait commencer.


On dit souvent que l’homme est un animal sociable, mais il n’y a aucun moment de plus grande solitude que la mort. La mort est la fin de tout, on y réfléchit tout au long de sa vie, on émet des hypothèses sur ce qui se passe pendant, ce qui pourra se passer après, sans jamais trouver de réelle solution, à moins de s’enfermer dans quelque dogme promettant un paradis ou son équivalent, un enfer ou encore une élévation de l’âme. En réalité, l’homme, de par son instinct de survie, a peur de la mort, même s’il se suicide ou veut mourir au combat.
La peur, elle, se lisait très clairement sur le visage de Georges à son réveil. Sa terreur était d’autant plus grande qu’il savait de quel type de crime ou de perversion il était accusé, et quel sort était généralement réservé aux types de son genre. Il ne pouvait bouger, il ne pouvait parler, il ne pouvait qu’attendre, impuissant, un événement qu’il savait inéluctable.

Arthur buvait un verre de Scotch, dans sa chaise longue installée non loin de là, quand il entendit des grognements qui provenaient de derrière lui. Son esprit s’éveilla instantanément, car conscient de leurs origines. La tape censée sortir son otage des bras de Morphée avait été inutile après tout, l’attente n’avait pas durée plus d’une heure.
Georges entendit les pas de son bourreau s’approcher de lui, lentement mais sûrement vers son corps bientôt émasculé.
Arthur apparut au dessus de son visage, maquillé et habillé dans son costume, être énigmatique au visage malicieux et farceur, une vision d’horreur et de malsainitude.
En guise d’explication, Arthur ne dit que ceci :

« Me voici arrivé, seul diable des démons
Monstre parmi les monstres, l’incarnation du mal
Je ne puis contrôler mes pulsions animales
Et crache ma fureur tel un sinistre dragon

Ma venue dans ce monde marque la fin des temps
La fin de la planète, la fin du monde connu
Ecoutez la musique du grand diable cornu
Qui jamais ne s’arrête, ni jamais ne se rend

Les lacs deviennent lave, les forêts deviennent feu
La seule vision venant emplir mon âme
Est celle des humains dévorés par les flammes
Torturés en enfer par des supplices affreux »


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