Note de la fic : Non notée

L'étoile Filante


Par : MrKat
Genre : Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1 : Impact


Publié le 20/08/2013 à 12:24:48 par MrKat

Le soir tombait. Il étendait son manteau noir sur le paysage, étouffant petit à petit le soleil, le faisant passer du jaune éclatant, à l'orange, puis au rouge parant la ville qu'il surplombait des mêmes couleurs qui se reflétaient alors dans chaque vitre et chaque structure de métal qui n'avait pas sombré dans la nuit. Un peu à l'écart, niché sur une colline dominant la tranquille métropole et se cachant de ses lumières aveuglantes se tenait aussi haut qu'il le pouvait un édifice hexagonale à la base large, se rétrécissant jusqu'à une coupole d'où pointait une gigantesque colonne de fer, de plastique, et si l'on pouvait voir au travers, un système complexe de lentilles de verre et de circuits reliés à un ensemble de machines reposant dans les entrailles du bâtiment. Au dessus de la porte de métal d'un noir brillant se trouvant dans un renfoncement à sa taille dans l'un des murs de l'édifice était inscrit en relief et en capital en lettres d'or plaqué le mot « OBSERVATOIRE ». Le maire de la ville en était très fier, il s'agissait de l'un des premiers dans son genre , il était presque capable de faire tout le travail seul. On y avait pourtant affecté un astronome pour assurer la fiabilité des résultats et prévenir d'éventuels dysfonctionnement,

« mais honnêtement, le pauvre doit sacrément s'emmerder tout seul là-haut, à rien faire de la journée. Ces observatoires électroniques sont autonomes et peuvent repérer n'importe quel objet qui passe dans leur aire de surveillance et transmettre l'info aux autorités concernées dans la seconde qui suit. C'est ce que racontais les ingénieurs en tout cas »

Malgré cela, il avait préféré y poster quelqu'un de compétent, un certain Ernest Eshan, au cas ou la machine enregistrerait une information qui demanderait quelques approfondissements. On lui avait confié un bipeur relié au serveur central de l'Observatoire en lui spécifiant bien que s'il s'allumait, il devrait immédiatement s'y rendre, peu importe l'heure ou la date. Néanmoins en près de 7 mois qu'il travaillait à l'Observatoire, il n'avait pas sonné une seule fois. Ernest Eshan vivait dans une quiétude certaine, et une monotonie profonde. Alors qu'il traversait la ville dans son véhicule pour rentrer chez lui après une journée de travail et de tranquillité d'un ennui à souhait, le feu d'artifice de rouge et d'orange solaire se reflétant sur la vitre du pare-brise, il vit une étoile filante traverser le ciel, le bleu éclatant de sa queue se détachant d'une manière presque aveuglante sur le soleil couchant. Il s'étonna de sa relative proximité, puis haussa les épaules en se disant qu'il vérifierait les registres du serveur le lendemain. Ce qu'il ne vit pas en revanche, c'est la tentative presque désespérée de l'étoile filante de se stabiliser en orbite autour de la planète. Il n'entendit pas non plus le son de métal froissé qu'il fit lorsqu'il s'écrasa dans un nuage de poussière qu'il souleva lors de son atterrissage forcé dans les plaines arides à quelques kilomètres de là. Il ne sentit pas non plus l'odeur de métal fondu, ni celle plus écœurante de plastique brûlé. Il ne vit qu'une étoile filante.

Mais l'Observatoire si.

Il classifia chaque petite variation dans sa course, analysa l'angle, la résistance, et la trajectoire, et était en train de se décider sur le degré d'importance de l'inhabituelle comète, lorsqu'un autre corps céleste entra dans son champ de vision, le forçant à prendre une décision en urgence. Il finit par la classer dans la catégorie « à examiner », et repris ses activités de routines.

Le lendemain matin, Ernest Eshan se rendit à son travail comme à son habitude. Comme à son habitude, il avait emporté un ou deux livres, et même quelques films. Il se gara sur le petit parking, sortit de son véhicule, se saisit de ses livres et autres loisirs, récupéra sa carte électronique lui permettant, conjugué à un digicode à six chiffres, d'accéder à l'Observatoire, referma sa portière, la verrouilla, se dirigea vers la porte, passa sa carte dans le lecteur prévu à cet effet, entra les six chiffres du digicode, ouvrit la porte qu'il passa prestement puis referma, installa ses affaires à son bureau, s'assit à son bureau, et alluma l'écran relié au serveur de l'Observatoire. Il lança une recherche sur les potentiels événements de la nuit, et l'ordinateur lui en indiqua deux. Le premier s'avéra être une fausse alerte, une simple météorite un peu plus massive que la normale. Lorsqu'il vit les caractéristiques de la seconde anomalie néanmoins, il fronça les sourcils de perplexité, relisant une, puis deux, puis trois fois les informations s'affichant à l'écran. Il décida de lancer une analyse plus poussée afin d'être certain qu'il ne s'agissait pas d'une erreur de calcul, et se cala plus en arrière dans son grand et confortable siège en cuir en attendant, espérant que le résultat des divers calculs qui s'affichaient à l'écran accompagné d'un décompte indiquant quatre minutes avant la fin des analyses infirmerait ce que le précédent rapport affirmait. Il profita de ce court laps de temps pour se livrer à une originale gymnastique impliquant un air perplexe, une danse de ses arcades sourcilières et un balayage lent et méthodique de son menton par ses longs doigts fins.

Les quatre minutes écoulées, l'écran afficha de nouveaux résultats, non pas contradictoire comme il s'y attendait, mais au contraire appuyant ceux précédemment affirmés, tout en ajoutant quelques détails ne pouvant laisser aucun doute.


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