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Le centre du monde


Par : VonDaklage
Genre : Réaliste
Statut : Terminée



Chapitre 1


Publié le 13/12/2012 à 20:15:11 par VonDaklage

Chaque personne sur Terre pense être unique. Chacun pense être le seul à avoir jamais souffert autant, ou à avoir vécu certaines choses.

Je les vois, tout ces jeunes qui déballent leur vie sur les réseaux sociaux et qui pour s'accorder une importance qu'ils n'ont pas, vont jusqu'à te photographier leur repas et te foutre un filtre visuel dégueulasse accompagné d'une citation n'ayant absolument rien à voir avec eux. Mais ils l'ont trouvée sur Evene.com, et cela correspond à l'image d'artiste cultivé, profond et torturé qu'ils veulent renvoyer, donc ils la foutent avec leur putain de photo. Ces jeunes qui au lycée pensent déjà avoir tout vécu et avoir la réponse à tout. Cette hypocrisie omniprésente, ces couples d'une semaine qui pensent à se marier alors que deux semaines plus tard, ils deviendront à nouveau étranger l'un à l'autre. Tout va vite et les gens se lassent encore plus vite.

Cela reflète parfaitement ma génération.

Moi, je me satisfais toujours des plaisirs simples de la vie. Un bon repas ou un bon film partagé avec des proches, et je suis heureux. Mais plus les jours passent et moins je me sens à ma place, comme si tout ce qui m'entourait n'était qu'illusion. Je vois ces livres et documentaires parlant d'Expérience de Mort Imminente et me met naturellement à remettre la réalité en question, ainsi que tout ce qui est d'ordre métaphysique. Mais Inception est sans doute le déclencheur de tout ça. C'est vrai, qu'est-ce qui nous dis que nous ne sommes pas prisonnier d'une dimension, semblable à un rêve ? Sous cette approche, je me met à voir les choses differement, et contemple mon environnement d'un oeil nouveau. Les gens suivent tous à peu près les mêmes schémas, et très peu sortent de la masse.

À la manière d'un MMORPG, ce monde serait créé de toute pièce et rempli de personnages non-joueurs afin de renforcer l'immersion. Je vogue de forum en forum, exprimant mon opinion et constate que plusieurs personnes s'accordent à penser de la même façon que moi. Une autre partie concède qu'ils y ont pensés mais qu'ils étaient enfants et qu'ils ont arrêté d'être nombriliste depuis. Cependant, une réponse revient et me fascine… "Si tout ceux qui sont
d'accord avec toi sont des sujets,
dans ce cas les autres réponses sont
probablement ici afin de te détourner de cette idée car ça irait contre le but de cette expérience, si ça en est une." Cette simple phrase me donne la chair de poule. Une phrase si courte déclenche en moi une foule de sentiments et de pensées bien plus intenses que tout les romans du monde ne sauront jamais le faire. Et si tout ce monde était articulé autour de moi, et d'autres, à la manière du Truman Show ?

Je commence à me méfier des autres et arrête de communiquer mon opinion sur ce sujet, me contentant de continuer à faire des recherches sur tout ce qui conforterait mon idée. La mort serait la fin de ce "test" et les comas seraient une "pause". Mais les rêves... Une instance de réalité altérée où la volonté est créatrice et où la solitude est une certitude. Un "mini-jeu" si je continuais cette comparaison avec les jeux-vidéos.

Je me désinteresse peu à peu de mon environnement et me renferme sur moi-même. J'observe les gens se prendre pour le centre du monde, réfléchir comme si de leurs choix dépendaient le sort de l'humanité. Le temps passe et je commence à me dire que je suis le seul être conscient et que tout ce qui m'entoure n'est que tromperie. Les gens qui meurent à cause de la guerre, qui détruisent l'environnement, qui meurent à cause de la faim, les 8 milliards d'êtres humains que nous sommes sensés être, tout cela est faux. Immonde produit de mon imagination. Comment pourrais-je y croire sans le vivre, sans rencontrer toutes ces personnes vivant sur cette planète ?

Je prend donc la décision de m'émanciper de cette réalité. Je n'ai pas besoin de rester ici plus longtemps, je veux accéder à ce qu'il y a après, maintenant.

Au final, il n'y a que moi. Je suis mon propre soleil. Je me saisi d'un pistolet et le pose sur ma poitrine. Je presse la gâchette et le canon réchauffe mon coeur tandis que je m'effondre. Le soleil s'effondre sur lui-même et se réchauffe dans son propre liquide de vie. Mes yeux restent ouverts tant bien que mal alors que je m'élève à un nouveau niveau de conscience. Un faible sourire se dessine sur mes lèvres...

Je suis l'alpha et l'omega, mon propre soleil, le centre du monde…


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