Note de la fic : :noel: :noel: :noel: :noel:

Vordurald


Par : Eos
Genre : Science-Fiction
Statut : C'est compliqué



Chapitre 1


Publié le 02/06/2012 à 02:08:06 par Eos

Il fait froid, ici. Tout du moins, c'est ce que j'ai pu déduire en observant la vapeur qui sortait de mon casque à chaque expiration. Voilà près d'un quart d'heure que je n'ai pas bougé, j'attends le rapport de reconnaissance du commandement. Je regarde une troisième fois ce qu'il me reste de munitions, et une fois de plus mon coeur s'accélère dés que je vois l'indicateur bleu m'annoncer qu'il ne me reste plus que 5 balles dans mon chargeur, parsemé de fines rayures. Nous ne sommes plus que deux. L'homme adossé au reste de la base d'un gratte-ciel de l'autre côté de la chaussée, c'est Reidi. C'est ainsi que je l'appelle. Il me fixe depuis que nous sommes arrivés, comme s'il cherchait dans mes yeux le signal pour déguerpir d'ici aussi vite que l'on le pouvait. Au loin, des chasseurs carbonisent de leur charge de napalm une parcelle de ruine en plus, comme si cela pouvait changer le cours de notre combat perdu d'avance. Notre capitale a été dévastée par une super-tête nucléaire il y a déjà une semaine. L'ambiance est pourpre, les pavés ont laissé place à des sentiers de poussière, et les bâtiments qui autrefois culminaient à des kilomètres du sol ne sont maintenant plus que ruines éparpillées au sol en gros monticule que l’on pourrait aisément confondre avec des dunes de ferraille. C'est comme si le ciel était gorgé du sang gazéifié des centaines de milliers de personnes mortes ici, en l'espace de quelques secondes. J'ai l'impression d'être sur une autre planète. Je reconnais à mes pieds ce qui fut il y a peu une bouche d'incendie, qui a mieux résisté que le reste, et qui doit être aussi sèche que ma gorge.

Le commandement nous contacte. Il nous indique que des organismes vivants, et hostiles, se rapprochent par le nord. Mais ça, nous le savions déjà, c'est à ceux-ci que nous avons généreusement offert les munitions qu'il nous manque à présent. La zone d'extraction nous est enfin dévoilée, elle est plein sud, et nous avons peu de temps pour la rejoindre. De nombreux organismes vivants isolés nous séparent d'elle, probablement des tireurs embusqués dans les ruines les plus hautes. Nous partons, en progressant tour à tour. Nous arrivons dans une zone très découverte, bordée par des points plus hauts au loin. Il nous faut la traverser, malgré les snipers fort probablement installés dans les environs. Avant la destruction de la ville, c'était un parc, ici. Les décombres des quartiers environnants ont en partie finit là, alors que les arbres sont à présent quelque part dans la stratosphère, ou sous la forme d'une belle couche de cendres mêlée à la poussière, sous nos pieds. Reidi m'arrête soudainement, trois ennemis s'approchent de nous à vitesse réduite, mais constante. Ils patrouillent, sûrement. Je me cache à l'intérieur d'une ancienne boutique de lunette astronomique, aujourd'hui à ciel ouvert. Reidi déplie son bouclier, déploie sa lame, et s'enterre dans la cendre sur le bord de la chaussée, dans un fossé. Il les attend patiemment, ils sont trois.

Une fois à quelques mètres de leur prédateur, les trois victimes s'effarent de voir une silhouette se jeter sur elles dans un nuage de poussière. Il s'élance puis égorge de sa lame le premier malheureux se dressant devant lui, tout en en frappant un deuxième avec la pointe de son bouclier -lui brisant ainsi la visière- qui le protège d'une rafale du troisième, que j'abats d'une balle à la tête. Je le rejoins, puis j'observe le casque plein de sang de l'homme qui a subit le coup de bouclier. Il s'étouffe à force de régurgiter, puis une dizaine de secondes plus tard, il ne bouge plus, paralysé par la radioactivité. Reidi l'achève, pour qu'il ne souffre plus. Nous récupérons les munitions de nos adversaires, ainsi qu'un fusil de précision. Il nous permettra de rallier l'autre côté du parc en nous débarrassant des gêneurs. Nous progressons méthodiquement, je repère nos ennemis alors que Reidi fait diversion. La reconnaissance nous indique bientôt que nous sommes affranchis des tireurs embusqués, mais qu'il reste quelques patrouilles jusqu'à la zone d'extraction. Nous pressons le pas, tombant sur nos ennemis comme la foudre. C'est avec beaucoup de facilité que nous arrivons devant l'hélicoptère de transport, derrières deux ligne de gratte-ciel au sud du parc. Malheureusement, dans la précipitation, je me fais abattre d'une balle dans le dos, à quelques mètres du but. Ma vision se trouble, puis je ne vois plus rien. Les sons que j'entends s'assourdissent.

« - Bah j’vois que tu as encore bien chié dans la colle, Kelda. »



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