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Perte de contrôle


Par : Laide_Zepline
Genre : Action
Statut : Terminée



Chapitre 1


Publié le 01/06/2010 à 23:18:58 par Laide_Zepline

C'est lorsqu'arriva ses 17 ans qu'Eric se rendit compte d'une chose. Tout ce qu'il avait vécu depuis sa naissance n’était qu'un mensonge illusoire. On ne cessait, dans son entourage, de lui rabâcher des pseudo-vérités sur la vie. Mais ce jour-là, sans savoir pourquoi, sans aucune raison apparente, tout changea. Il rentra de cours avant l'heure prévu, entra dans sa chambre, s'allongea sur son lit et resta allonger là, sans rien faire, sans penser, pendant plusieurs heures.

Il fut sorti de sa morosité par un coup de sonnette. Etant encore seul chez lui à cette heure-ci, il descendit pour ouvrir à la personne présente à la porte. Cette personne se révéla être Jean, le seul qu'il ait jamais considéré comme un ami. Bizarrement celui-ci était dans le même état.

Après plusieurs minutes de discussion, ils décidèrent de s'enfuir, de partir loin, pour ne jamais revenir, afin de vivre tel qu'il le voudrait. Mais ils durent faire face à un problème, car après réflexion ils se dirent que cela nécessiterait beaucoup d'argent. Ils durent donc mettre au point un plan afin d'en avoir les moyens, un plan qui à première vue semblerait horrible, bien que simple.

Jean rentra chez lui afin de prendre sa voiture ainsi que les outils dont ils auraient besoin. Pendant ce temps Eric alluma un feu dans la cheminée, puis alla faire des courses afin d'acheter de la nourriture, des vêtements et tous autres accessoires nécessaires dans la vie de tous les jours. Lorsqu'il arriva devant chez lui il remarqua une lumière à l'étage, à la fenêtre de la chambre de sa petite sœur de 13 ans, Emilie. Il était donc l'heure de passer à l'action.

Il appela Jean qui arriva dans les cinq minutes suivantes, habillé tout en noir. Il tenait dans une main une batte de base-ball et dans l'autre une bouteille de chloroforme. Il contourna la maison pour arriver dans le jardin et respira longuement. Rien ne leur permettrait de revenir en arrière. Après s'être préparé psychologiquement, il donna un coup dans la fenêtre avec la batte afin de la briser et entra précipitamment dans la maison.

En entendant le bruit, Emilie fut parcourue d'un frisson. Elle sorti de sa chambre sans un bruit pour voir ce qu'il s'était passé. Ne voyant rien d'anormal elle descendit les escaliers. C'est alors que sans comprendre ce qui lui arrivait, elle senti quelqu'un mettre un mouchoir légèrement humide sur sa bouche. Prise de panique, elle respira un grand et s'évanoui sous l'effet du gaz qu'elle venait d'inhaler. Jean la rattrapa pour éviter qu'elle ne se cogne. Il déposa sur une table, un mot préparé précédemment avec toute sorte de d'instruction, brisa une autre fenêtre à l'avant de la maison, jeta la batte dans a cheminé, installa Emilie à l'arrière de la voiture et s'assit aux côtés d'Eric qui démarra.

Leur plan était simple. Ils avaient enlevé la sœur d'Eric afin d'obtenir une rançon. Comme ses parents n'étaient pas chez lui il pourrait prétendre avoir été dans sa chambre avec Jean au moment de l'enlèvement afin de se fournir un alibi. Ils n'auraient donc pas à se cacher et pourraient du même coup voir comment évoluait la situation.

Ils installèrent Emilie dans une chambre d'un hôtel miteux où, par chance, il n'y avait aucun service de chambre. Ils étaient donc certains que personne ne découvrirait ce qu'il se passait à l'intérieur. Il décidèrent d'attacher Emilie au lit afin d'éviter qu'elle ne fasse du bruit. Ils repartirent enfin avant que les parents d'Eric n'arrivent à leur domicile. Durant le trajet, Eric repensa à ce qu'ils venaient de faire. Il se demanda si ainsi, n'ayant pensé qu'à lui, il n'avait pas gâché l'avenir de sa pauvre sœur, si celle-ci sortirait indemne de cette expérience ou si elle en serait traumatisé pour toujours. A cette pensée, il senti une boule monter dans sa gorge.

Il était enfin de retour. La maison était toujours vide et rien ne laissait à penser que quiconque aux alentours s'était aperçu que quelque chose d'étrange venait d'arriver. Jean appela alors les policiers, prenant un ton pressant et inquiet pour leur raconter ce qu'il s'était passé. Ceux-ci arrivèrent quelques minutes plus tard, suivi des parents d'Eric et Emilie en proie à la panique. Ils trouvèrent Jean dans le salon et Eric dans la chambre de sa sœur. Jean leur expliqua ce qui était arrivé.

Selon lui, ils étaient dans la chambre d'Eric au moment du drame, en train de jouer à un jeu vidéo. Il avait entendu un bruit de verre cassé mais ne s'étaient pas inquiétés, pensant simplement qu'Emilie avait fait tomber un verre dans la cuisine. Ce n'est seulement que quelques secondes plus tard, en entendant un autre bruit de verre cassé qu'il sortir précipitamment dans la chambre. Ils entendirent alors une voiture démarrer en trombe dans la rue. Jean se précipita à la porte tandis qu'Eric alla vérifier la chambre de sa sœur. Entendant le cri d'Eric que Jean remonta rapidement des escaliers et découvrit la chambre vide. Il courut alors appeler la police les priants d'arriver le plus vite possible.

Eric, simulant la catatonie, fut emmené à l'hôpital pour être pris en charge par un médecin. Pendant ce temps Jean fût raccompagné chez lui malgré ses objections. Les policiers mirent en œuvre différents moyen afin de retrouver la voiture en question mais n'aboutirent à rien du fait du manque de témoin oculaire. Ils installèrent un système d'écoute en vue d'un éventuel appel qui n'arriva pas. Ils étudièrent enfin la demande de rançon. Celle-ci était simple. Les parents devaient déposer la somme de 10.000€ dans un sac banalisé dans une bouche d'égout à environ 5 kilomètres dans 3 jours.

Ce n'est que deux jours plus tard, du fait de l'acense de piste, que les policiers se décidèrent à tendre un piège aux ravisseurs. Ils rassemblèrent la somme convenue, la déposèrent dans un sac en y plaçant un émetteur afin de pouvoir localiser le sac. Comme indiqué sur la demande de rançon, ils jetèrent le sac à l'endroit convenu, envoyèrent des policiers dans les égouts pour guetter les ravisseurs, puis attendirent toute la journée sans rien remarquer. Ils activèrent alors le traceur et remarquèrent qu'aucun signal n'était présent. La mère fondit en larme, sentant que jamais plus elle ne reverrait sa fille, du moins pas en vie. Le père tenta de la réconforter en restant positif. Les policiers quant à eux, organisèrent une fouille des égouts.

Eric et Jean de leur côté étaient de retour à l'hôtel. Ils avaient récupérés le sac sans problème. En effet ils avait au préalable mis en place un système simple pour le récupérer sans problème. Ils avaient accroché à la bouche d'égout un filet afin que le sac de tombe pas dans l'eau ainsi qu'un revêtement en aluminium censé se refermé tout seul lorsque le sac tomberait afin de ne laisser passer aucun signal d'un éventuel traceur. Bien sûr ils savaient que s'ils ouvraient le sac maintenant les policiers arriveraient à les repérer, c'est pour cela qu'ils décidèrent d'attendre d'être loin de leur ville.

Ils prirent des sacs afin de rassembler leurs affaires afin de pouvoir partir le plus tôt possible, de passer un coup de fil anonyme pour indiquer l'endroit où se trouvait Emilie afin qu'elle puisse retrouver un semblant de vie normal le plus vite possible. C'est alors qu'Eric vit quelque chose qui le troubla. En effet Jean avait un pistolet attaché à sa ceinture. Ce dernier lui expliqua qu'il l'avait pris en cas de danger. Eric insista pour qu'il le laisse dans la chambre mais Jean refusa. S'ensuit une bataille entre les deux amis, mais celle-ci fut arrêté par un bruit strident.

Les deux garçons regardèrent autour deux et virent avec horreur que dans l'action ils avaient tiré une balle, celle-ci ayant touché Emilie au coup. Eric se précipita vers sa sœur, les yeux en larmes et compris qu'elle était morte sur le coup. Jean mit sa main sur la bouche de son compagnon pour étouffer le cri que celui-ci était sur le point de libérer. Il essaya de lui faire retrouver raison, lui disant que de toute manière il était trop tard. Ils devaient partir le plus vite possible, se débarrasser du corps quelque part, dans une forêt par exemple. Ils prirent les sacs, et le corps de la défunte et partir en voiture.

Cependant au même moment, le gérant de l'hôtel qui, au bruit, avait compris qu'un évènement venait de se produire, appela la police. Celle-ci arriva juste au moment où Jean et Eric démarrèrent la voiture. Après un bref entrevu avec le gérant de l'hôtel et une courte inspection de la chambre, ils se mirent à la poursuite de la voiture.

Jean et Eric arrivèrent à la lisière de la forêt. N'agissant plus que par instinct, ils s'enfoncèrent dans celle-ci sans réfléchirent. N'ayant plus aucune notion du temps qui s’écoulaient-ils commencèrent à creuser le sol afin de se débarrasser du corps d'Emilie. Ils entendirent cependant les cris des policiers qui se rapprochaient.

Le cœur battant de plus en plus vite, ils abandonnèrent tout sur place et se mirent à courir dans la direction opposé, mais ils finirent par comprendre qu'il n'y avait plus aucun espoir. Jean ne vis qu'une seule chose à faire. Après tout c'est lui qui avait eu l'idée de l'enlèvement, c'est lui qui avait apporté le pistolet, lui encore qui avait décidé de se débarrasser du corps dans la forêt. Il entendit Eric tomber derrière lui. Il se retourna et ne vit qu'une seule chose à faire. Il s'excusa, et malgré le regard d'incompréhension que lui jetait Eric, il arma son pistolet et lui tira dans une jambe et se remit à courir.

Les policiers se rapprochaient de plus en plus. Arriver au niveau d'Eric, ils appelèrent une ambulance. Deux d'entre eux restèrent avec lui pour le rassurer tandis que les autres étaient encore à la poursuite de Jean. Eric entendit finalement les sommations des policiers, suivi de coups de feu. Il comprit alors ce que venait de faire Jean. Il s'était sacrifié pour lui. Il lui avait tiré dessus afin de le faire passer pour une victime, pour qu'il ne soit pas soupçonné de complicité. Il lui avait donné une sorte d'alibi.

Quelques heures plus tard il se retrouvait au commissariat. Les corps avaient été transférés à la morgue, les parents inconsolables étaient pris en charge par une infirmière, tandis qu'Eric raconta ce qu'il s'était passé. Il raconta, presque machinalement comme si tout avait été préparé à l'avance, qu'en réalité, le jour de l'enlèvement, Jean ne se trouvait pas avec lui au moment où il avait entendu le bruit. C'est après le second bruit qu'il sorti de sa chambre. Jean lui avait dit d'aller voir si tout allait bien dans la chambre de sa sœur pendant que lui vérifiait l'extérieur. Voyant la chambre de sa sœur vide il avait compris que celle-ci avait été enlevée, ses craintes ayant été confirmé par le bruit de la voiture. Ce n'est qu'une dizaine de minutes plus tard que Jean fut de retour mais Eric ne se posa pas de question, pensant simplement que celui-ci avait tenté de rattraper la voiture. Ce n'est que trois jours plus tard, en voyant de loin son ami récupérer à l'aide d'une corde, un sac de la bouche d'égout qu'il comprit tout ce qui c'étais passé. Il décida de le suivre de loin afin de savoir où était enfermé sa sœur. L'ayant finalement retrouvé au bas de l'hôtel, portant le cadavre sur son épaule, il fut pris de panique. Cependant Jean l'avait menacé de son arme, l'obligeant à monter avec lui dans la voiture. Ce n'est qu'arriver dans la forêt, surpris par l'arrivée des policiers, que Jean avait tenté de s'enfuirent et qu'Eric s'était lancé à sa poursuite.

Eric s'enferma ensuite dans un mutisme volontaire. Il fut transféré à l'hôpital. Ce n'est qu'une semaine plus tard, après l'enterrement de sa sœur, qu'il put rentrer chez lui. Portant encore son costume de cérémonie, il alla dans la salle de bain se rafraichir de visage et se dirigea vers la chambre de sa sœur. Il entra et s'assit sur le lit. Il repensa à ces derniers jours et ne put s'empêcher de pleurer. Il savait que ce qu'il avait fait été horrible et que son mensonge n'avait fait que salir la mémoire de sa sœur. Il se supportait même plus l'idée de vivre. Il sorti alors le rasoir qu'il avait pris dans la salle de bain et se trancha les veines.

Ses parents arrivèrent quelques secondes plus tard pour vérifier que tout allait bien. Ils ne s'attendaient pas à voir un tel spectacle. Le père fit rapidement sortir la mère de la chambre et appela l'hôpital. Une ambulance arriva heureusement à temps pour sauver Eric. Ce dernier fut finalement placé en hôpital psychiatrique. Restant toute la journée assis dans un coin de sa chambre, les bras autour des genoux, les yeux fixant le mur. Il était le seul à pouvoir les voir, les corps de son ami et de sa sœur, assis devant lui, lui souriant avec un léger air moqueur. Il du vivre avec cette vision d'horreur durant toute sa vie, tel fut sa punition.


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